Menace terroriste : la France peut-elle encore déployer plus de moyens ?
Alors que le dispositif est déjà à son maximum, le plan Vigipirate a été adapté après l'attentat déjoué de Villejuif pour permettre la surveillance de 178 lieux de culte catholique.
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Il était à son maximum depuis quatre mois, mais l'attentat déjoué contre des églises de Villejuif (Val-de-Marne) contraint le gouvernement à renforcer une nouvelle fois le dispositif Vigipirate.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a ainsi annoncé, jeudi 23 avril, que 178 lieux de culte catholique, jugés sensibles, "bénéficient d'une protection spécifique", sur les 40 000 que compte la France. Alors qu'un peu plus de 120 000 policiers, gendarmes ou militaires sont déjà mobilisés depuis le début de l'année, la France peut-elle mobiliser encore plus de moyens pour assurer les protections de tous les lieux potentiellement menacés ?
Non, car les effectifs sont insuffisants sur le long terme
Le secrétaire national du syndicat de police Alliance est catégorique : "Les effectifs ne sont plus extensibles", et la police nationale a déjà largement puisé dans ses réserves. Joint par francetv info, Fabien Vanhemelryck prend l'exemple du 14e arrondissement de Paris (140 000 habitants). A 16 heures, jeudi, les effectifs de police disponibles étaient de seulement deux véhicules de patrouille : "Le reste garde des portes, alors que nous sommes en pleine période de vacances scolaires, et que les touristes affluent à Paris". Autre exemple : le dimanche 16 avril, il n'y avait qu'un seul véhicule de patrouille pour cinq communes de région parisienne : Boulogne, Saint Cloud, Sèvres, Meudon et Issy-les-Moulineaux.
Si les effectifs de polices sont en flux tendu, peut-on alors faire appel aux militaires, comme ce fut le cas après les attaques de Charlie Hebdo ? Oui, selon Jean-Hugues Matelly, président de l'association professionnelle de gendarmes GendXXI, mais uniquement à "très court terme, pour un ou deux mois. Sur la durée, ce n'est pas gérable". Dans le cas ou le dispositif serait maintenu, et en cas de détachement de soldats supplémentaires, il faudrait alors prévoir des infrastructures d'accueil, et la création de nouvelles casernes.
Non, car les troupes ne peuvent plus suivre le rythme
Les nouvelles mesures risquent par ailleurs de pas soulager les conditions de travail de forces de l'ordre, déjà au bord de l'épuisement. "On a atteint les limites de l'exercice", confirme Philippe Capon, secrétaire général du syndicat UNSA Police, interrogé par francetv info. "Porter un gilet pare-balles de 10 kg toute la journée, en restant continuellement en alerte, est extrêmement épuisant. Nous ne sommes pas des robots", confirme le secrétaire national du syndicat de police Alliance, Fabien Vanhemelryck.
D'autant que le plan Vigipirate se rajoute au travail habituel des forces de l'ordre. En parallèle, les policiers et gendarmes doivent continuer à assurer les permanences dans les commissariats, enregistrer les plaintes, enquêter, ou encore assurer la sécurité d'événements sportifs.
Non, car la méthode n'est pas forcément la meilleure
Pour le syndicat Alliance, qui réclame "un plan Marshall" de la sécurité, le dispositif actuel est à adapter d'urgence. "Il y a trop de portes à surveiller, et trop peu d'hommes pour cela. On doit donc se concerter pour trouver d'autres moyens", selon Fabien Vanhemelryck, qui rappelle que le risque zéro n'existe pas.
Une piste envisageable serait par exemple de réduire les surveillances fixes pour privilégier les patrouilles. Celles-ci seraient plus efficaces pour surprendre d'éventuels assaillants. "Il y a une part de hasard, certes, mais si des hommes armés veulent attaquer un bâtiment surveillé, il est plus facile pour eux de préparer leur assaut", estime Jean-Hugues Matelly. "Il n'est pas forcément utile non plus de surveiller 24 heures sur 24 un lieu de culte, on peut très bien caler les patrouilles en fonction des célébrations", propose également Philippe Capon.
Mais outre les effectifs, d'autres pistes peuvent être envisagées. Parmi elles, le fait de faire appel à des entreprises de sécurité privées pour les institutions qui en ont les moyens, ou l'installation de sas de sécurité, comme ceux utilisés par les banques ou par certaines entreprises.
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