Paris : ce que l'on sait de la mort de deux hommes sur le Pont-Neuf après des tirs de la police
Dimanche soir, peu avant minuit, un policier, en patrouille avec quatre autres collègues, a tiré en plein centre de Paris sur une voiture. Deux de ses occupants sont morts, le troisième est blessé.
Un policier a fait usage de son arme, dimanche 24 avril, peu avant minuit, sur le Pont-Neuf, en plein centre de Paris. Il visait une voiture qui a foncé sur lui et ses collègues, d'après un compte-rendu de la police. Deux occupants du véhicule sont morts et le troisième est blessé. Le policier a lui été placé en garde à vue. Franceinfo résume ce que l'on sait de ces tirs, qui ont retenti quelques heures seulement après la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République.
Un contrôle qui tourne mal
Les faits se sont produits sur le Pont-Neuf, le plus vieux pont de Paris, qui enjambe la Seine au niveau de la pointe de l'île de la Cité, en plein cœur de la capitale. Selon un rapport de police consulté par franceinfo et France Télévisions, cinq policiers chargés de la sécurisation de la préfecture de police de Paris ont repéré vers 23h45 la voiture garée "en contre-sens de la circulation" sur le quai des Orfèvres. Les policiers, qui patrouillaient à pied, se sont approchés "de façon déterminée vers l'avant du véhicule" pour le contrôler, toujours selon ce compte-rendu.
C'est alors que "le véhicule a démarré puis a foncé vers un des fonctionnaires qui s'est écarté pour l'éviter", poursuit le rapport de police. L'un des fonctionnaires, âgé de 24 ans et le seul à être armé, a ensuite ouvert le feu avec son fusil d'assaut sur le véhicule, qui se dirigeait en direction du Pont-Neuf et du quai du Louvre, sur l'autre rive de la Seine. Selon les premiers éléments de l'enquête, il a utilisé "une dizaine de cartouches".
Six impacts de balles ont été retrouvés sur le pare-brise avant, précise à France Télévisions une source proche du dossier. Les tirs ont stoppé la voiture sur le pont, d'après le compte-rendu policier, qui précise qu'il s'agit d'une Polo Volkswagen gris foncé, immatriculée à Paris.
Deux morts et un blessé
Le conducteur de la voiture, âgé de 25 ans, est mort sur le coup. A l'arrivée des pompiers et du Samu sur place, aux alentours de minuit, il était "inerte" derrière le volant. Le passager avant, qui avait 31 ans, était allongé sur le sol à droite de la voiture. En arrêt cardiaque, il a succombé à ses blessures malgré les soins prodigués sur place. D'après une source proche du dossier à France Télévisions, ces deux hommes étaient "défavorablement" connus des services de police, le conducteur pour cinq faits liés à des affaires de stupéfiants, le passager avant pour 21 faits liés à des affaires de stupéfiants et de vols avec violences.
Le troisième occupant, qui se trouvait à l'arrière de la voiture au moment des faits, était assis sur le pont, loin des autres. Selon les informations de franceinfo, ce Français, âgé de 42 ans, a été blessé au bras droit. Il a été conduit à l'hôpital parisien de la Salpêtrière, où il doit subir une opération "pour l'hémorragie de son bras droit". Ses jours ne sont pas en danger. Ce dernier est inconnu des services de police.
Selon le compte-rendu policier, un chauffeur de taxi, qui dit avoir assisté à toute la scène, a "confirmé la légitime défense évoquée par les fonctionnaires". Interrogé par l'AFP, un touriste égyptien présent sur une terrasse d'hôtel sur le toit de la Samaritaine a raconte avoir entendu tirer "quatre balles". "Quand j'ai regardé, j'ai vu un homme courir dix à quinze mètres. Puis il s'est écroulé" a-t-il encore témoigné.
Deux enquêtes ouvertes, l'IGPN saisie
La procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, est arrivée vers 1h30 sur place, d'après l'AFP. Le parquet a ainsi ouvert une enquête pour "tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique" et l'a confiée au premier district de la police judiciaire. Il s'agit de "mettre au jour les circonstances des tirs qui ont entraîné la mort et les blessures des occupants du véhicule", précise le parquet de Paris à France Télévisions.
Une fois sur les lieux, les enquêteurs ont commencé leurs constatations. Des investigations techniques et scientifiques ont aussi été sollicitées. Le fusil d'assaut a été placé sous scellé. Les policiers ont été désarmés. Celui qui a tiré a été soumis à des dépistages de stupéfiants et d'alcoolémie, comme le veut la procédure. Il a été conduit à l'hôpital pour des examens, où il a également consulté un psychologue. Il est ensuite ressorti.
Une enquête a aussi été ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", dont les investigations ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Les cinq policiers ont été entendus tôt lundi matin au siège de la police des polices, a appris franceinfo de source proche du dossier, dans le cadre de cette procédure, systématique lorsqu'un policier fait usage de son arme. Le policier auteur des tirs a été placé en garde à vue lundi soir, a appris franceinfo auprès parquet de Paris. Cette garde à vue du policier a été décidée "notamment en raison de la gravité des conséquences des tirs de l'intéressé et afin de vérifier avec précision les conditions d'usage de son arme", a précisé cette source.
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