Info franceinfo Meurtre d'une surveillante à Nogent : l'avocat du collégien "se dissocie de certaines affirmations" du procureur sur l'état mental du suspect

L'avocat Antoine Chateau rappelle, jeudi sur franceinfo, qu'il y aura "des expertises psychologique et psychiatrique" au cours de la procédure, et que ce sont elles qui trancheront sur le sujet de la santé mentale du jeune homme de 14 ans.

Article rédigé par Margaux Stive
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Tout au long de la journée du mercredi 11 juin, famille, proches et habitant de la surveillante du collège de Nogent décédée la veille sont venus déposer fleurs et bougies pour lui rendre hommage. (LP/JEANNE VILLE / MAXPPP)
Tout au long de la journée du mercredi 11 juin, famille, proches et habitant de la surveillante du collège de Nogent décédée la veille sont venus déposer fleurs et bougies pour lui rendre hommage. (LP/JEANNE VILLE / MAXPPP)

Antoine Chateau, l'avocat de l'adolescent suspecté du meurtre, mardi, d'une surveillante du collège de Nogent, en Haute-Marne, indique, jeudi 12 juin en exclusivité sur franceinfo, qu'il se "dissocie de certaines affirmations faites" par le procureur de la République de Chaumont, notamment sur l'état mental de son client.

Lors de sa conférence de presse mercredi, Denis Devallois, procureur de la République de Chaumont, "a mis en exergue un certain nombre d’éléments factuels", constate Antoine Chateau. Le procureur a indiqué que, lors de sa garde à vue, le collégien de 14 ans n'a présenté "aucun signe évoquant un possible trouble mental". Il a reconnu "être l'auteur du passage à l'acte, mais ne l'explique pas véritablement". Le suspect n'a pas exprimé "de regret, ni aucune compassion pour les victimes".  

La défense du collégien "se dissocie" de ces affirmations du procureur, répond Antoine Chateau, qui rappelle qu'il y aura "des expertises psychologique et psychiatrique" au cours de la procédure, et que ce sont elles qui trancheront sur le sujet de la santé mentale du jeune garçon. L'"usage" est "de faire procéder aux expertises au plus tôt de l’enquête", ajoute l'avocat.

Antoine Chateau estime important "de disposer de l’ensemble des éléments pour avoir une vue d’ensemble sur cette procédure". "C’est par le biais de celle-ci que seront résolues un certain nombre d’interrogations, notamment, de nature médicale, personnelle, environnementale et scolaire", insiste l'avocat du collégien, qui déplore par ailleurs "l’emballement politico-médiatique au sujet de l’acquisition des couteaux par des mineurs".

L'enquête doit se faire "dans le calme et la sérénité"

"Face à l’effroi du décès d’une jeune femme par la main d’un enfant, viennent s’ajouter la vindicte populaire et celle de certains médias", dénonce également Antoine Chateau sur franceinfo. Il rappelle que, pour l'instant, "le temps est à la douleur face à un drame absolu, et pour la justice, à celui de l’enquête" qui doit se faire "dans le calme et la sérénité". "Nul commentateur ou internaute ne doit s’y substituer par sa plume ou son verbe", insiste l'avocat, après les différentes prises de position des responsables politiques et des éditorialistes.

La défense tient à préciser que la famille du jeune garçon appelle "au strict respect de sa vie privée, à ne pas instrumentaliser des faits aussi bouleversants que dramatiques" et assure que le collégien "participe à l'œuvre de justice". "Ses proches ont une pensée infiniment douloureuse pour la victime, sa famille et ses amis", assure encore Antoine Chateau. "La sidération" provoquée par le meurtre de la surveillante du collège Françoise-Dolto de Nogent "doit être source de réflexion au long cours pour qu’une telle tragédie ne se reproduise plus", ajoute l'avocat.

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