Procès de l’horreur en Aveyron : un trio devant les assises pour avoir tué un marginal puis découpé, démembré et brulé son cadavre

Deux hommes et la compagne comparaissent jusqu'à jeudi devant les assises de l'Aveyron pour avoir tué Georges Meichler, avant de le découper et d'incinérer des morceaux de son corps.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La maison de la victime où ses ossements ont été retrouvés, le 15 février 2023, dans la commune de Brasc (Aveyron). (JOSE A. TORRES / MAXPPP)
La maison de la victime où ses ossements ont été retrouvés, le 15 février 2023, dans la commune de Brasc (Aveyron). (JOSE A. TORRES / MAXPPP)

Des faits d'une rare atrocité. Deux hommes et la compagne de l'un d'eux comparaissent à partir de lundi 19 mai devant les assises de l'Aveyron pour avoir séquestré et tué un marginal de 60 ans. Le corps de ce dernier a ensuite été découpé puis en partie brûlé. Fin janvier 2023, un pizzaïolo de 58 ans installé à Saint-Sernin-sur-Rance (Aveyron), s'était rendu avec un complice chez Georges Meichler, dit "Diego", avec l'idée de lui dérober du cannabis qu'il cultivait, près de sa petite maison sans eau et sans électricité, au milieu des bois de Brasc, commune rurale voisine.

Au cours de cette expédition, qu'il avait longuement évoquée avec sa compagne au cours des jours qui précédaient, le pizzaïolo et son complice avaient frappé, ligoté et bâillonné le sexagénaire, des faits qui allaient conduire à son décès, selon les éléments recueillis par les enquêteurs de la gendarmerie. Au cours des interrogatoires, le principal accusé a reconnu avoir longuement découpé le corps à l'aide d'un couteau et d'un couperet de boucher. Puis, aidé de sa compagne et de son complice, il en avait incinéré les morceaux, dans le poêle à bois de la victime et dans des feux allumés dans son jardin.

Ce sont des analyses dentaires qui ont permis d'identifier le sexagénaire, l'état des restes du corps retrouvés ne permettant pas aux légistes de déterminer les causes de la mort. Les investigations dans cette affaire avaient été ouvertes après l'alerte de l'ex-compagne de la victime, étonnée de n'avoir aucune nouvelle. Par ailleurs, la fille de "Diego" et son père avaient également été surpris de recevoir de sa part des SMS alors qu'il n'en envoyait jamais.

Il continuait à toucher les aides sociales de la victime

Dans leur enquête sur le terrain, les gendarmes avaient appris par des amis de la victime qu'ils avaient aperçu la compagne du pizzaïolo au volant du véhicule de "Diego". La suite des investigations allait permettre aux enquêteurs de retrouver deux guitares appartenant au disparu ainsi que des effets personnels dans la maison du couple, dans la commune voisine de Coupiac.

Dans un premier temps, le principal accusé indiquait aux enquêteurs que "Diego" était parti en voyage, comme le laissaient entendre les SMS envoyés à ses proches, et qu'il lui avait confié son véhicule en échange de divers services. Mais rapidement, il allait avouer les faits et expliquer qu'après la mort de Georges Meichler, embrumé par sa consommation d'alcool et de cannabis, il avait eu l'idée de continuer à faire vivre "Diego" administrativement pour pouvoir toucher les aides sociales que ce dernier percevait.

Arrivé dans l'Aveyron en 2019 en provenance du nord de la France, il avait lancé une activité de pizzeria ambulante. Versé dans l'ésotérisme, il avait également créé une entreprise, "La société des lumières", pour vendre un breuvage à base de plantes baptisé "Potion Magix". Les trois accusés doivent être jugés à Rodez pendant quatre jours. Contactés, leurs avocats, tout comme ceux des parties civiles, n'ont pas souhaité répondre aux sollicitations de l'AFP. Le verdict est attendu jeudi.

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