Les "atteintes à la probité" dans la police ont pratiquement doublé entre 2020 et 2024

La police des polices, l'IGPN, alerte mercredi sur les tentatives ou actes de corruption dans la police.

Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le logo de l'Inspection générale de la police (IGPN). (OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)
Le logo de l'Inspection générale de la police (IGPN). (OLIVIER LEJEUNE / MAXPPP)

Le nombre d'affaires relatives aux "atteintes à la probité" dans la police a pratiquement doublé en cinq ans, passant de 137 en 2020 à 234 en 2024, alerte l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans son rapport annuel publié mercredi 15 octobre.

Cela regroupe des infractions telles que "la corruption, le trafic d’influence, la concussion, le détournement de fonds publics, la prise illégale d’intérêts et le favoritisme", précise la police des polices, mais aussi la violation du secret professionnel et les consultations illicites de fichiers.

Une forme d'"ubérisation" de la corruption

234 enquêtes ont ainsi été menées en ce sens par l'IGPN en 2024, contre 137 en 2020. Dans le détail, 66 enquêtes ont été menées pour corruption active ou passive en 2024, contre 33 en 2020. Le nombre d'enquêtes pour détournements de fichiers est passé de 57 en 2020 à 75 en 2024.

Le phénomène reste très marginal à l'échelle des 150 000 policiers français, mais l'IGPN dénonce une forme d'"ubérisation" de la corruption. En effet, les policiers consultent souvent ces fichiers sur leur téléphone portable professionnel, et les informations sont vendues via des intermédiaires sur les messageries cryptées voir le darknet, avec dans les cas les plus extrêmes des conséquences mortelles.

En tout, "sur les 914 enquêtes judiciaires ouvertes en 2024, 428 portent sur l'usage de la force par les policiers, soit 45%", indique l'IGPN. La police des polices décompte 16 personnes décédées dans le cadre d'une mission de police (6 en 2023) et 68 blessés grièvement (104 en 2023).

Une forte augmentation du nombre de tirs par armes longues

Dans son compte-rendu, l'IGPN rapporte aussi une très forte augmentation du nombre de tirs par armes longues, fusil d'assaut, pistolets mitrailleurs ou encore fusils à pompe. 63 usages d'une arme longue ont été répertoriés, contre 17 en 2023. Le nombre de munitions augmente corrélativement puisque 480 projectiles ont été déclarés contre 75 en 2023. Ces chiffres s'expliquent par la comptabilisation, pour la première fois, des tirs du RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion), unité spécialisée de la police nationale déployée en Outre-mer, notamment lors des "émeutes" à Mayotte, de la "mobilisation contre la vie chère" en Martinique, ou encore lors des manifestations en Nouvelle-Calédonie au cours de l'année 2024.

Dans son rapport, l'IGPN insiste sur le fait qu'"aucune utilisation d'arme longue n'a été déclarée lors des Jeux olympiques et paralympiques, ni au cours des festivités du 14-Juillet ou de la Saint-Sylvestre". 

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