Disparition de Cécile Vallin : Monique Olivier a été placée sous le statut de témoin assisté, mais refuse de collaborer avec les juges d'instruction

Monique Olivier a été entendue à nouveau, jeudi, par les deux juges d'instruction en charge du dossier de la disparition de Cécile Vallin, qui n'a jamais été élucidée.

Article rédigé par David Di Giacomo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Monique Olivier, à la cour d'assises de Paris, en novembre 2023. (MIGUEL MEDINA / AFP)
Monique Olivier, à la cour d'assises de Paris, en novembre 2023. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Monique Olivier, ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, a été placée sous le statut de témoin assisté dans le dossier de la disparition de Cécile Vallin en Savoie il y a 27 ans, a appris, jeudi 6 février, franceinfo auprès d'une source proche du dossier, confirmant une information du Parisien. Cette décision est intervenue à l'issue de l'interrogatoire de première comparution de Monique Olivier devant deux juges d'instruction du pôle cold-case de Nanterre, en décembre dernier.

D'après la même source, Monique Olivier a été entendue à nouveau, jeudi, par les deux juges d'instruction en charge du dossier, Emmanuelle Ducos et Nathalie Turquey. Cependant, elle refuse de leur parler et ne souhaite être interrogée que par la troisième juge d'instruction du pôle, Sabine Khéris, avec qui elle a collaboré depuis plusieurs années, notamment dans l'affaire Estelle Mouzin, ou plus récemment dans le dossier de la disparition de Lydie Logé.

"Que Monique Olivier puisse être entendue dans des conditions qui permettront le recueil de sa parole"

Caty Richard, l'avocate de Jonathan Oliver, le père de Cécile Vallin, réagit auprès de franceinfo en disant espérer "que tous les moyens de savoir ce qui a pu arriver à Cécile, qui n'avait que 17 ans et qui a disparu depuis 28 ans, seront mis en œuvre". Elle souhaite "qu'une co-désignation de Mme Kheris" ait "très prochainement lieu, afin que Monique Olivier puisse être entendue, en qualité de témoin assisté, dans des conditions qui permettront le recueil de sa parole".

De son côté, le parquet du pôle des crimes sériels ou non élucidés indique qu'il ne souhaite pas communiquer dans le cadre de cette affaire, toujours en cours d’instruction. Contacté par franceinfo, l'avocat de Monique Olivier, Richard Delgenes, n'a pas donné suite pour le moment.

Le nom de la jeune femme lors d'une audition 

L'ex-femme de Michel Fourniret est entendue dans le cadre de la disparition de Cécile Vallin en Savoie, il y a 27 ans. Le nom de la jeune femme a été évoqué lors du procès de Monique Olivier pour les enlèvements d’Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, fin 2023. Lors de ce procès, un document a été évoqué par les parties civiles : il s'agit d'une audition de Monique Olivier, le 13 juillet 2005, par la police belge. Dans cette audition que franceinfo a pu consulter, Monique Olivier y expliquait que "si Fourniret a ramené cette jeune fille à la maison, c’est pour abuser d’elle sexuellement. S’il a abusé d’elle, il n’allait pas la laisser repartir vivante".

Monique Olivier situe les faits à la fin de l'année scolaire 1997. Or Cécile Vallin, 17 ans, a disparu le 8 juin de cette même année -certes, très loin de Sart-Custinne, où a vécu Michel Fourniret- à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie. Dans son audition devant les policiers belges, Monique Olivier disait que la jeune fille enlevée par son ex-mari "avait un âge apparent de 16 à 18 ans, avait des cheveux de couleur claire, n'était pas plus grande que Fourniret. Elle était de race blanche". Une description qui peut correspondre à Cécile Vallin.

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