Disparition du petit Emile : que signifie la "masse considérable" de données à analyser évoquée par le procureur ?
Les recherches pour retrouver le petit garçon de 2 ans et demi, disparu il y a 5 jours au Vernet, un village des Alpes-de-Haute-Provence, sont jusqu'ici infructueuses.
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Emile s'est-il perdu seul ? S'agit-il d'un accident, d'un homicide, d'un enlèvement ? "Toutes les hypothèses restent d'actualité, aucune n'est privilégiée et aucune n'est exclue", insistait encore mercredi 13 juillet, le procureur de la République de Digne-les-Bains. Si l'enquête n'a apporté "aucun indice, aucune information, aucun élément permettant de comprendre la disparition d'Emile", a concédé Rémy Avon, "une masse considérable" de données a cependant été recueillie par les enquêteurs.
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Dans cette "masse", des éléments vont être étudiés minutieusement : des constatations ont été effectuées lors des auditions des différents membres de la famille présents, ainsi que celles des témoins, mais aussi lors des ratissages de terrain et lors du travail technique et scientifique. Adoptant une stratégie "de l'escargot" qui se concentre d'abord sur le hameau avant de s'élargir, la section de recherche de Marseille, équipée de détecteurs de métaux hypersensibles, ont même sondé les bottes de foin les plus récentes, à la recherche de "matières ferreuses" comme par exemple une fermeture éclair ou un bouton des vêtements de l'enfant.
Des traces de sang analysées
Si l'hélicoptère, les équipes cynophiles, les drones équipés de caméras thermiques ou encore les sapeurs de la Légion étrangère spécialisés dans la recherche de caches ont fait chou blanc, les 30 bâtiments composant le minuscule hameau ont tous été fouillés, 12 véhicules visités, les 25 habitants du bourg entendus et 12 hectares de terrain "méticuleusement ratissés". Et des prélèvements ont y été effectués.
Pour préciser le travail à venir des enquêteurs, le procureur de Digne-les-Bains a donné l'exemple d'une tâche observée après examen visuel mardi sur la carrosserie d'un véhicule, "tache qu'on pouvait penser être du sang". Une source judiciaire expliquait notamment à franceinfo que "des traces de sang et extraits de système pileux avaient été prélevés par des techniciens mardi soir sur un véhicule examiné dans le cadre de l'enquête". Envoyés spécialement à l'IRCGN, l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, à Pontoise (Val-d'Oise), ces prélèvements ont mis en évidence que l'ADN en question était d'origine animale.
Parmi les pistes, il y a le bornage téléphonique autour du Vernet : les enquêteurs vont relever tous les numéros ou les horaires de connexion des portables à proximité de l'antenne téléphonique du village, ainsi que des six autres situés dans un rayon de 20 km une heure avant et une heure après la disparition du petit garçon. Objectif numéro un : vérifier les déclarations des témoins. La liste des numéros sera également comparée à celles des délinquants sexuels de la région et au fichier des empreintes génétiques, qui recensent les personnes connues par la justice.
"Peut-être, sans le savoir, avons-nous récolté un indice déterminant"
Autres pistes à étudier : les quelque 1 200 appels reçus sur le numéro de téléphone mis en place par les forces de l'ordre. L'un d'eux avait notamment signalé un camping-car dans l'Isère : une personne avait cru reconnaître Emile et avait composé le numéro d'appel à témoins. Cela avait entraîné la mobilisation d'une équipe pour faire une levée de doute, qui a consisté à interpeller le conducteur du véhicule en question et à le fouiller dans le détail, en vain. Le procureur avait ainsi demandé de ne pas "parasiter" cette ligne d'urgence, appelant à la "citoyenneté" pour ne pas noyer les enquêteurs sous des informations inutiles.
"Peut-être, sans le savoir, avons-nous récolté un indice déterminant", encore à analyser, a dit le magistrat, annonçant désormais "un second temps" de l'enquête : "un temps plus long, d'analyse, d'examen, moins de terrain". Ainsi, parallèlement, le nombre d'enquêteurs travaillant sur l'affaire a été renforcé à 25, regroupés au sein d'une cellule d'enquête désormais nationale. Parmi eux, se trouvent dix gendarmes des Alpes-de-Haute-Provence, notamment de la section de recherche de Marseille.
Disparition du petit Émile : pourquoi une alerte enlèvement n'a-t-elle pas été déclenchée ?
Le numéro d'écoute toujours ouvert
Samedi, vers 17h15, Emile est aperçu pour la dernière fois, seul, par deux voisins qui le voient sortir de la maison de ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet, un hameau de 25 habitants accroché au massif des Trois Evêchés, dans les Alpes-de-Haute-Provence. C'est le premier jour des vacances d'été. Dans la maison, "plusieurs autres membres de la famille sont également présents" mais aucun des deux parents, précise le parquet. "Le temps que la famille, les proches, les voisins procèdent aux premières vérifications, le premier appel à la gendarmerie intervient vers 18h", explique Rémy Avon, procureur de la République à Digne-les-Bains. "La communication judiciaire cessera" désormais, sauf "nécessité", a conclu le procureur, en insistant sur le besoin de "quiétude" de la famille comme du village.
Dimanche, un appel à témoins est lancé pour retrouver Emile, "deux ans et demi. Yeux: marrons. Cheveux: blond. Taille: 90 cm. Tenue: haut jaune/short blanc (avec un motif vert)/chaussures de randonnée". La photo d'un garçonnet souriant, un pissenlit à l'oreille, l'accompagne. La ligne téléphonique dédiée reste ouverte au 04.92.36.73.00.
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