Vidéo "Normalement, quand on aime, on recherche" : un documentaire sur la disparition de Delphine Jubillar questionne l'attitude de son mari Cédric dès la première battue

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Article rédigé par Isabelle Malin
France Télévisions

Alors que le procès de Cédric Jubillar débute le 22 septembre, une mini-série documentaire se plonge dans l'histoire de la mystérieuse disparition de son épouse Delphine dans le Tarn, en décembre 2020.

"Tant qu'il n'y a pas de corps, on ne connaît pas la vérité." Depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar reste introuvable. L'infirmière alors âgée de 33 ans a disparu à Cagnac-les-Mines (Tarn), où elle vivait avec son mari, Cédric Jubillar, et leurs deux enfants. Mis en examen pour "meurtre sur conjoint" et incarcéré en juin 2021, son époux clame toujours son innocence. Il sera jugé à partir du lundi 22 septembre devant la cour d'assises d'Albi (Tarn).

Réalisée par Tom Cariou et diffusée dès le 4 septembre sur la plateforme france.tv, la mini-série "Affaire Jubillar, anatomie d'une disparition" revient sur les différentes étapes de cette affaire sans corps, sans trace de sang et sans aveu. Le documentaire, découpé en sept courts épisodes, décrypte la personnalité de "la disparue du Tarn", de son conjoint, ainsi que leur mode de vie. Le film ausculte également l'avancée de l'enquête et ses rebondissements à travers des témoignages de proches, de journalistes et d'enquêteurs.

Une attitude distante de Cédric Jubillar qui interpelle

Retour en arrière. Le 16 décembre 2020 à 4h09, Cédric Jubillar appelle la gendarmerie de la petite commune de Cagnac-les-Mines (Tarn) pour signaler la disparition de sa femme, Delphine. Rapidement, les recherches se mettent en place. Les gendarmes déploient un dispositif important, puis organisent une battue citoyenne le 23 décembre. Les investigations s'étendent au-delà du domicile des Jubillar, couvrant les chemins forestiers, les bois alentour, et les zones escarpées de la région. Proches ou anonymes se mobilisent massivement afin de retrouver la mère de famille. Patrice Norkowski, maire de Cagnac-les-Mines, se souvient d'un événement rassemblant "plus de 2 000 participants"

Malheureusement, aucun élément tangible permettant de faire progresser l'enquête n'est retrouvé lors de cette journée de recherche. Seule l'attitude distante de Cédric Jubillar, présent lors de la battue, interpelle les enquêteurs. L'homme devient rapidement le principal suspect de l'affaire.

" Au cours de cette battue, Cédric Jubillar n'est pas dans l'attitude d'un mari éploré qui vient de perdre sa femme et qui retourne ciel et terre pour la retrouver."

Alexandra Arama, journaliste au magazine "Le Point"

dans le documentaire "Affaire Jubillar, anatomie d'une disparition"

La famille de Delphine Jubillar scrute, elle aussi, de près le comportement désinvolte du peintre-plaquiste dont la jeune femme souhaitait divorcer. "Il ne recherchait pas vraiment (...) Normalement, quand on aime, on recherche", s'interroge Lolita, une cousine de la disparue, présente lors de cette battue. "Les observations qui ont marqué tout le monde" montrent que "nous n'étions pas dans quelque chose de très expansif", euphémise François Daoust, ancien patron de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, interrogé dans le documentaire.

"L'attitude de Cédric Jubillar ne fait pas de lui un coupable", nuance la journaliste de France 3, Aziza Poittevin, également interrogée. "Mais petit à petit, on est amenés à se dire : 'Quand même, il abuse, il n'a pas de cœur, il ne pense pas à ses enfants', alors que tout le monde cherche Delphine." 

La mini-série documentaire intitulée "Affaire Jubillar, anatomie d'une disparition", réalisée par Tom Cariou est diffusée à partir du 4 septembre sur la plateforme france.tv. 

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