Pétition contre la loi Duplomb : "Il y aura sûrement un débat organisé à l'Assemblée pour dire ce qu'on a dit pendant six mois", s'agace le sénateur Laurent Duplomb

La pétition, qui dénonce les effets néfastes de la loi Duplomb sur l'environnement et la santé, a recueilli plus d'un million de signatures en seulement quelques jours.

Article rédigé par franceinfo
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Le sénateur LR Laurent Duplomb s'agace du succès de la pétition contre sa loi qui réautorise notamment l'usage d'un pesticide tueur d'abeilles. (DANIEL PERRON / HANS LUCAS)
Le sénateur LR Laurent Duplomb s'agace du succès de la pétition contre sa loi qui réautorise notamment l'usage d'un pesticide tueur d'abeilles. (DANIEL PERRON / HANS LUCAS)

"Ca ne m'inspire pas grand chose, ça veut dire que l'opposition s'exprime", déclare dimanche 20 juillet sur franceinfo Laurent Duplomb, sénateur LR de la Haute-Loire, agriculteur et à l'origine de la proposition de loi qui porte son nom, approuvée définitivement par le Parlement début juillet.

Retrouvez l'entretien en intégralité :

Pétition contre la loi Duplomb : la réaction du sénateur Laurent Duplomb

Laurent Duplomb réagit au succès de la pétition contre ce texte. Disponible depuis dix jours sur le site internet de l'Assemblée nationale, elle a été signée par plus d'un million de personnes, largement au-dessus du seuil des 500 000 signatures qui permet un nouveau débat à l'Assemblée nationale, sans vote toutefois.

Réintroduction de l'acétamipride

"Derrière, il y aura sûrement un débat organisé à l'Assemblée nationale pour dire ce qu'on a dit pendant six mois", souffle Laurent Duplomb, qui rappelle qu'"il y a eu des débats, que ce soit au Sénat en première lecture, pendant la commission mixte paritaire, en conclusion de la commission mixte paritaire". L'agriculteur de profession rappelle que "70% des sénateurs ont voté cette loi, 60% des députés l'ont votée : c'est la loi du Parlement et qui fera force de loi si elle est promulguée par le président de la République".

Le texte comprend entre autres une mesure décriée de réintroduction sous conditions d'un pesticide néonicotinoïde, l'acétamipride, présentée comme une réponse à la colère agricole de 2024. Ce pesticide est interdit en France depuis 2020, "sur décision politique", veut croire Laurent Duplomb qui assure que "le directeur général de l'Anses a dit clairement en audition que la décision d'interdiction n'avait pas été prise sous couvert d'étude scientifique. (...) L'acétamipride est autorisée dans 26 pays sur 27 en Europe, poursuit le sénateur LR de Haute-Loire, tous les scientifiques de toute l'Europe, sauf la France, ont donné leur aval pour continuer à l'utiliser jusqu'en 2033".

Un pesticide autorisé par l'UE

Or, selon Laurent Duplomb, en continuant à interdire ce pesticide, la France "fait courir une concurrence déloyale" à ses agriculteurs, dont elle fait des "boucs émissaires en leur disant 'vous ne pouvez plus avoir aucun moyen de production mais par contre on vous livre à la concurrence de vos voisins puisque eux vont pouvoir continuer à utiliser des produits qui vont leur permettre d'avoir une forme de rentabilité économique et de rendements'".

Laurent Duplomb appelle à "accepter les règles du jeu européennes". Sinon dit-il, "ça veut dire qu'on interdit des choses chez nous alors qu'elles sont autorisées de l'autre côté de la frontière. (...) La réalité de ce que demande l'écologie, avance encore le sénateur, c'est que c'est la fin de l'agriculture française". Laurent Duplomb conclut : "Moins nous produirons en France, plus nous seront soumis à acheter des produits qui viennent d'ailleurs et qui ne correspondent pas du tout à nos normes".

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