Scandale des eaux en bouteille : la commission d'enquête parlementaire saisit la justice pour "faux témoignage" d'un responsable de Nestlé Waters

La commission d'enquête parlementaire du Sénat sur les eaux en bouteille a décidé de saisir la procureure de Paris pour "faux témoignage" d'un responsable de Nestlé Waters, indique lundi 12 mai, dans un communiqué transmis à franceinfo et "ici Gard Lozère", le président de ladite commission d’enquête, Laurent Burgoa, sénateur LR du Gard. "En accord avec le rapporteur, Alexandre Ouizille", il a "décidé de saisir la justice", après un "faux témoignage" de Ronan Le Fanic, directeur industriel de Nestlé Waters, entendu par la commission d’enquête le 26 mars 2025. "Il appartient désormais à la justice de statuer sur ce signalement du Sénat", peut-on lire dans ce communiqué. 

La comparaison "entre certains éléments de la déposition" de Ronan Le Fanic "et les documents recueillis par le rapporteur de la commission d’enquête, Alexandre Ouizille, démontre que ce responsable n’a pas respecté son serment de dire 'toute la vérité, rien que la vérité'". 
 
Aux questions du rapporteur de la commission d’enquête qui lui demandait s’il y avait eu, "entre janvier et mars (2025) […] des incidents d’exploitation sur le site de Vergèze, dans le Gard", comme des "problèmes sur la production, notamment des arrêts liés à des contaminations ou à des difficultés sur la ligne de production […] à Vergèze", Ronan Le Fanic a répondu sous serment qu'"il n’y a rien eu qui sortait de la routine. Nous n’avons pas subi d’épisode cévenol cette année et j’espère qu’il n’y en aura pas". Le rapporteur a alors souhaité avoir confirmation en demandant : "Il n’y a donc pas de problème sur les lignes de production à Vergèze ? Vous pouvez le certifier sous serment ?", ce à quoi Ronan Le Fanic a répondu : "Oui, pour l’instant, l’activité est routinière", détaille le communiqué. 

Des lignes de production de Perrier affectées par des bactéries

Or, "l’enquête de la commission démontre que, les 10 et 21 mars 2025, les lignes de production de Perrier ont été affectées par des contaminations bactériennes dont la direction de Nestlé Waters a nécessairement été informée. Dans les deux cas, les évènements en question, dont la presse s’est fait l’écho, ont entraîné le blocage de nombreuses palettes de bouteilles Perrier, blocage qui n’a toujours pas été levé à ce jour".  
 
Le faux témoignage "devant une commission d’enquête parlementaire est passible de sanctions pénales, prévues par l’ordonnance du 17 novembre 1958 sur le fonctionnement des assemblées parlementaires, et notamment de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende", précise le communiqué.