La lutte contre la pollution de l'air en Île-de-France a permis d'économiser 61 milliards d'euros en dix ans, selon Airparif

Cette étude de l'observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France est publiée alors que l'Accord de Paris sur le climat s'apprête à fêter ses dix ans, et qu'une nouvelle mobilisation nationale contre les Zones à faible émission (ZFE) est prévue samedi.

Article rédigé par franceinfo
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Un ballon météorologique surveille la qualité de l'air en Île-de-France, à côté de la Tour Eiffel à Paris, le 24 mars 2022 (JOEL SAGET / AFP)
Un ballon météorologique surveille la qualité de l'air en Île-de-France, à côté de la Tour Eiffel à Paris, le 24 mars 2022 (JOEL SAGET / AFP)

Les mesures de lutte contre la pollution de l'air en Île-de-France ont permis d'économiser 61 milliards d'euros en dix ans grâce à la réduction de la mortalité liée aux particules fines, révèle une étude d'Airparif dévoilée vendredi 26 septembre.

D'après Pierre Pernot, ingénieur à l'observatoire régional de la qualité de l'air AirParif’, invité de franceinfo, entre 2010 et 2019, "on a pu éviter 61 milliards d'euros d'impact sur la qualité de l'air, et en parallèle, on a investi 5 milliards d'euros pour améliorer la qualité de l'air. Un investissement 10 fois inférieur au bénéfice apporté", se réjouit-il. Les économies réalisées sont dues à différents facteurs, notamment "le développement des mobilités actives, comme le vélo ou la marche" mais aussi "la diminution de la place de la voiture en ville". Pierre Pernot précise que l'amélioration de la qualité de l'air est visible aujourd'hui grâce à "l'ensemble d'actions au niveau national, régional et local.

Cette étude de l'observatoire de la qualité de l'air en Île-de-France est publiée alors que l'Accord de Paris sur le climat s'apprête à fêter ses dix ans, et qu'une nouvelle mobilisation nationale contre les Zones à faible émission (ZFE) est prévue samedi. La Fédération des motards en colère et la Ligue de défense des conducteurs appellent à défiler dans les rues contre ce dispositif, dont l'Assemblée nationale a voté la suppression le 28 mai dernier mais qui n'est pas encore officiellement enterré.

La pollution de l'air coûte toujours 28 milliards d'euros par an

Interrogé sur la mise en place des ZFE (zones à faibles émissions) dans plusieurs métropoles françaises, suspendues aujourd'hui en l'absence d'un nouveau gouvernement, Pierre Pernot estime que leur impact a été plutôt positif. "Depuis qu'elle est mise en place depuis 2017 sur Paris et sa métropole, on a pu évaluer une baisse des émissions d'oxyde d'azote liées au trafic routier de 42%. Donc oui, la ZFE est une action qui contribue à l'amélioration de la qualité de l'air, mais ce n'est pas la seule.

Pourtant, selon Airparif, les politiques publiques de diminution de la pollution de l'air, dont le coût est évalué à 5 milliards d'euros entre 2010 et 2019, ont été particulièrement efficaces, avec une diminution du nombre de décès de 10 350 à environ 6 220 sur cette même période. Malgré tout, la pollution de l'air coûte toujours 28 milliards d'euros par an, selon l'organisme, soit plus de 2 200 euros par Francilien.

La majorité de ces coûts, 93% au total, est liée aux décès prématurés attribuables à la pollution atmosphérique, ainsi qu'à la morbidité (traitements, hospitalisations, arrêts de travail...). Une autre partie des coûts relève de la dégradation des bâtiments et de la perte de rendements agricoles, indique l'étude.

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