Un collectif d'associations de riverains d'Ivry-sur-Seine alerte sur la présence de PFAS dans les rejets de l'incinérateur

Ces polluants éternels ont été détectés dans les systèmes de ventilation de cinq écoles primaires de la commune.

Article rédigé par franceinfo
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Le collectif de riverains 3R a réalisé des relevés autour de l'incinérateur d'Ivry-Sur-Seine. (LUC NOBOUT / IP3 PRESS / MAXPPP)
Le collectif de riverains 3R a réalisé des relevés autour de l'incinérateur d'Ivry-Sur-Seine. (LUC NOBOUT / IP3 PRESS / MAXPPP)

Le collectif de riverains 3R, Zéro Waste France et Zéro Waste Paris alertent mercredi 24 septembre sur France Inter sur la présence de PFAS dans les rejets de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) et réclament la mise en place d'outils de mesure en continu. Le Collectif 3R (Réduire, Réutiliser, Recycler) milite "pour le développement d'une politique vertueuse de réduction des déchets". Il dénonce notamment "la pollution de l'incinérateur d'ordures ménagères d'Ivry-Paris XIII exploité par le Syctom (Syndicat de Traitement des Ordures Ménagères de l'Agglomération Parisienne)".

"Ici, on est devant une école qui est à 200 mètres de l'incinérateur. On sait qu'il y a de plus en plus de PFAS dans les déchets qui sont brûlés, et actuellement on ne connaît pas les risques qui sont liés à la dispersion des PFAS autour d'un incinérateur", regrette Amélie Boespflug, co-présidente du collectif 3R. "Aujourd'hui, les PFAS ne sont pas réglementés ni surveillés autour des incinérateurs", ajoute-t-elle. Pour le collectif, "il faut appliquer le principe de précaution".

Une campagne nationale de surveillance des PFAS doit commencer en octobre pour trois ans, la première du genre, dans 350 cheminées d'incinérateurs. "Actuellement, il n'existe pas des valeurs-limites d'émission concernant les PFAS. Il a été décidé de faire cette campagne exploratoire pour avoir une idée de ce qu'on pouvait trouver", explique Eva Leoz, de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris).

En attendant les résultats de cette étude inédite, le collectif de riverains a réalisé des relevés autour de l'incinérateur d'Ivry-Sur-Seine, et ces polluants éternels ont été détectés dans les systèmes de ventilation de cinq écoles primaires de la commune. Ces prélèvements ponctuels ont été menés par un organisme indépendant néerlandais Toxicowatch.

Des PFAS présents dans les objets incinérés

Même si les prélèvements ont été réalisés sur trop peu d'échantillons pour en tirer des conclusions scientifiques définitives, le collectif veut alerter les pouvoirs publics sur ce risque sanitaire. Au regard de ces résultats, la mairie d'Ivry-sur-Seine "a décidé de saisir l'ARS", l'Agence régionale de santé, et appelle à "engager des études complémentaires pour évaluer ce risque afin de protéger les habitants" autour de l'incinérateur. Ivry-Sur-Seine est le plus gros incinérateur d'ordures ménagères d'Europe. Or, beaucoup de nos objets du quotidien qui y sont incinérés, comme les poêles, les textiles, les matériaux anti-incendies, contiennent des PFAS.

"La meilleure manière de protéger les habitants, c'est de réduire le volume des choses qu'on incinère, surtout en milieu urbain dense", argumente Amélie Boespflug co-présidente du collectif 3R. "On appelle à ce qu'on mette en place des politiques de réduction des déchets qui soient sérieuses."

Les incinérateurs d'ordures ménagères classiques ne montent pas assez en température pour éliminer les PFAS. D'après une étude bibliographique de l'Ineris, il faut passer la barre des 1 000 degrés Celsius pour les supprimer.

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