La France vise une diminution de 70% des rejets industriels de PFAS dans l'eau d'ici 2028

Cet objectif intermédiaire vise à permettre à la France de s'inscrire dans une trajectoire "tendant vers la fin des rejets d'ici le 27 février 2030", selon le décret publié au Journal officiel.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les polluants éternels sont extrêmement difficiles à éliminer une fois présents dans l'eau. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)
Les polluants éternels sont extrêmement difficiles à éliminer une fois présents dans l'eau. (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS / AFP)

La France vise "une diminution de 70%" des polluants éternels, ces PFAS rejetés dans l'eau par son industrie, d'ici fin février 2028, soit trois ans après la loi visant à protéger la population contre ces substances chimiques, selon un décret publié mardi 9 septembre dans le Journal officiel. Cet objectif intermédiaire, qui se base sur les émissions de 2023, vise à permettre à la France de s'inscrire dans une trajectoire "tendant vers la fin des rejets d'ici le 27 février 2030", comme le prévoyait la loi votée en février par le Parlement.

Si la cible de réduction est saluée par les ONG Générations futures et Notre affaire à tous, pour qui elle va "dans le bon sens", elles estiment dans un communiqué que le décret, tel quel, "ne permet pas d'espérer le respect de cette trajectoire". Le texte "ne fixe aucune modalité de contrôle de ces rejets, ne précise pas si ces objectifs doivent être atteints à l'échelle de chaque installation industrielle, et ne décline qu'une seule étape intermédiaire", soulignent les deux organisations.

Les ONG ne sont pas totalement convaincues

L'objectif à atteindre "est sujet à interprétation", estiment par ailleurs les deux ONG, selon lesquelles "la plupart des installations concernées n'ont pas de référence définie puisqu'elles ne mesuraient pas leurs rejets de PFAS en 2023". Générations futures et Notre affaire à tous estiment que le texte, adopté trois jours après la fin de la consultation publique, "a clairement souffert du calendrier politique accéléré par la démission du gouvernement Bayrou".

Les PFAS, pour substances per- et polyfluoroalkylées, dits polluants éternels, peuvent avoir des effets délétères sur la santé humaine, comme l'augmentation du taux de cholestérol, des cancers, des effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Massivement utilisés dans l'industrie depuis le milieu du 20e siècle, ils sont extrêmement difficiles à éliminer une fois présents dans l'eau ou les sols.

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