"Contamination généralisée" des aliments aux PFAS : "La science doit être écoutée", plaide Maxime Molina, de la Fondation pour la recherche médicale

"La science prouve qu'il y a beaucoup d'autres substances toxiques et chimiques qu'il faut interdire", estime le président du directoire de la Fondation pour la recherche médicale (FRM), jeudi sur franceinfo.

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Un enfant mange un bol de céréales au petit-déjeuner. Image d'illustration. (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)
Un enfant mange un bol de céréales au petit-déjeuner. Image d'illustration. (JEAN-FRAN?OIS FREY / MAXPPP)

"La science doit être écoutée", a réagi jeudi 19 juin sur franceinfo Maxime Molina, président du directoire de la Fondation pour la recherche médicale (FRM), alors que l'ONG Générations futures dénonce jeudi dans un rapport une "contamination généralisée" de l’alimentation européenne. Deux poissons sur trois, 40% des œufs et un quart des laits contiennent au moins un des quatre "polluants éternels" (PFAS) concernés par une limite réglementaire dans certaines denrées alimentaires, selon l'ONG. 

"Quand on écoute ce genre de rapport, ou même les chiffres de l'OMS qui ne font pas débat", le rapport de Générations futures dévoile "des données qui sont inquiétantes", alerte Maxime Molina. Il rappelle que, selon l'OMS, "24% aujourd'hui des décès dans le monde peuvent être attribués à des facteurs environnementaux" ou que "neuf millions de décès sont causés par la pollution de l'air". Et selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), "jusqu'à 36% des enfants de moins de trois ans sont contaminés" au cadmium "à travers leur alimentation"

Des substances aux "effets multiples"

La FRM préconise notamment "d'interdire les produits dont l'effet toxique est avéré", comme par exemple le Teflon dont "on pourrait se poser la question de pourquoi est-ce que c'est encore autorisé". "Mais la science prouve qu'il y a beaucoup d'autres substances toxiques et chimiques qu'il faut interdire", poursuit Maxime Molina. Il prend l'exemple d'une étude que la Fondation a soutenue, "qui a mis en évidence la toxicité potentielle des SDHI, qui sont des formes de fongicides qu'on retrouve beaucoup dans les cultures céréalières, fruitières". L'étude a "identifié un impact certain sur des populations animales, poissons, abeilles". Il alerte sur les "effets multiples". "On fait face à des substances chimiques qui vont avoir des effets sur des cancers, mais aussi sur des nombreuses maladies neurodégénératives comme Parkinson, sur des maladies cardiaques, respiratoires, sur l'infertilité, même sur des troubles du spectre autistique."

"Une des premières mesures, c'est la question de l'interdiction des produits dont l'effet toxique est avéré."

Maxime Molina, président du directoire de la Fondation pour la recherche médicale

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Le président du directoire de la Fondation pour la recherche médicale plaide également pour "une autre façon de s'alimenter", via "les agriculteurs qui font du bio" et en diversifiant son alimentation. Maxime Molina tient encore à alerter sur "les phtalates, qui sont des perturbateurs endocriniens que l'on va retrouver dans les plastiques". Et il pose aussi "la question de la prévention". "La Fondation pour la recherche médicale met l'accent sur la période de la périnatalité, c'est-à-dire les femmes enceintes qui vont être les plus touchées pendant, avant et après la grossesse", ajoute Maxime Molina. 

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