On parle d'une aridification du sud de la France : cela veut-il dire que le Sahara se déplace vers le nord ? OnVousRépond Climat

Nous vous en parlons régulièrement à l'antenne : de plus en plus souvent, des régions françaises manquent d'eau. C'est le cas de la région de Perpignan, sans doute la plus sèche de tout l'hexagone, où certains cours d'eau tendent à disparaître et où les nappes phréatiques sont dans le rouge depuis des années. Dans ce département des Pyrénées-Orientales, même au cœur de l'hiver dernier, la plupart des communes connaissaient des restrictions de l'usage de l'eau. Et les pluies tombées depuis n'ont que partiellement résolu le problème.

Des sécheresses qui progressent vers le nord

Mais même plus au nord, les alertes sont désormais fréquentes : ainsi, la ville de la Rochelle commence à s'inquiéter de son approvisionnement en eau potable, car le niveau de la Charente est en forte baisse. À tel point que de grands travaux sont envisagés pour aller puiser plus loin le précieux liquide.

Est-ce à dire que l'aridité propre au Sahara est en train de s'installer chez nous ? « Effectivement », admet l'hydroclimatologue Yves Tramblay, «on observe dans le sud de la France, et plus généralement sur tout le pourtour méditerranéen, une augmentation de la fréquence des sécheresses et de l'aridité.» Le sud de l'Espagne et celui de l'Italie sont les premiers concernés, mais l'évolution est si rapide que bientôt, la région Occitanie aura le climat qui règne actuellement en Andalousie.

Les pratiques agricoles ont déjà commencé à changer...

Par conséquent, la forte hausse des températures ainsi qu'une augmentation de l'évaporation font qu'on peut parler en effet d'une « remontée graduelle du climat observé en ce moment sur le nord de l'Afrique, donc le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye ». Bien sûr, la zone côtière de l'Afrique du nord n'est pas semblable aux dunes du Sahara : on y trouve des régions propices à l'agriculture, mais avec des conditions différentes des nôtres... pour l'instant.

Le défi sera donc « l'adaptation des pratiques agricoles », souligne Yves Tramblay. Déjà, des agriculteurs du Roussillon commencent à tester la plantation d'arganiers, cet arbre courant au Maroc et qui produit la très précieuse huile d'argan. D'autres prévoient même de développer la culture du cactus...

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