Autoroute A69 : l'Etat fait appel de l'annulation de l'autorisation environnementale du projet, et de l'arrêt du chantier
Le tribunal administratif de Toulouse avait mis un coup d'arrêt, fin février, à la construction de cet axe devant relier Toulouse et Castres. L'Etat, qui conteste la décision, demande aussi la permission de reprendre les travaux.
Le feuilleton judiciaire autour de l'A69 se poursuit. L'Etat souhaite que le chantier de l'autoroute Castres-Toulouse reprenne au plus vite et a annoncé, lundi 24 mars, avoir fait appel de la décision du tribunal administratif de Toulouse, dont un jugement du 27 février avait mis un coup d'arrêt au chantier contesté par les écologistes.
"L'Etat a interjeté appel de la décision (...) et a, dans le même temps, demandé le sursis à exécution de cette décision afin de permettre la reprise rapide des travaux sur le chantier", selon une déclaration du ministère des Transports transmise à l'AFP. Les deux recours ont été déposés vendredi soir devant la cour administrative d'appel de Toulouse.
"L'Etat s'acharne contre l'intérêt du territoire", a aussitôt déclaré La Voie est libre (LVEL), collectif écologiste menant la fronde depuis le début du chantier en 2023, dénonçant "un appel voué à l'échec". "En poursuivant sa fuite en avant avec cette procédure d'appel, l'Etat condamne à l'immobilisme tout un territoire et lui interdit de se projeter vers l'avenir", poursuit LVEL dans son communiqué.
Le ministre jugeait la décision de la justice "ubuesque"
Alors qu'une déclaration d'utilité publique avait été émise en 2023, la justice administrative a annulé l'autorisation environnementale délivrée par l'Etat, estimant qu'il n'y avait pas de Raison impérative d'intérêt public majeur (RIIPM) justifiant les atteintes à l'environnement occasionnées par le chantier.
Après l'annonce de la décision, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, avait jugé "ubuesque" qu'un chantier "avancé aux deux tiers [soit] arrêté du jour au lendemain". Il avait promis que "l'Etat continuerait de soutenir le projet" de création de cet axe routier dont la mise en service était programmée pour fin 2025.
Le ministère a précisé que Philippe Tabarot se rendrait début avril sur le tracé de l'autoroute, où les engins de la société de travaux publics Atosca, également futur concessionnaire de l'A69, ont stoppé leurs activités. Depuis le 27 février, les partisans de l'autoroute, l'Etat, les élus locaux du Tarn, le futur concessionnaire et les Laboratoires Pierre-Fabre se sont mobilisés contre la décision de la justice administrative.
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