Pour protéger les cachalots des nuisances humaines, une expédition lancée en Méditerranée

L’ONG Longitudes 181 lance samedi une campagne d'étude d'un mois dans la mer Méditerranée pour observer les comportements de ces mammifères marins encore peu connus.

Article rédigé par Olivier Emond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les cachalots peuvent mesurer jusqu'à 20 mètres de long. (FRANCE 3)
Les cachalots peuvent mesurer jusqu'à 20 mètres de long. (FRANCE 3)

La rencontre est toujours source d’émerveillement : régulièrement, des cachalots de Méditerranée sont aperçus près des côtes. Afin de mieux comprendre leur comportement et de mieux les protéger cette espèce, en danger selon l'Union internationale pour la conservation de la nature, une expédition marine débute samedi 30 août.

L'ONG Longitudes 181 des océanographes François et Véronique Sarano repart en mer pour une nouvelle campagne d'études et d'observation de ces mammifères marins, en partenariat notamment avec l'Université de Toulon. Pendant plus d'un mois, deux voiliers vont sillonner la Méditerranée à la recherche de cachalots.

Des animaux très sensibles aux sons

Pour espérer tomber sur ces mammifères marins, il faut d'abord tendre l'oreille. Car malgré leur taille imposante - ils peuvent jusqu'à 20 mètres et peser des dizaines de tonnes - il est plus probable de les entendre. Les cachalots ont en effet pour habitude de plonger à de très grandes profondeurs et utilisent des sons pour communiquer, se localiser ou chasser.

Une fois cette trace acoustique détectée, les voiliers de Longitudes 181 pourront agrémenter leurs relevés d'observations visuelles. Encore faut-il savoir comment différencier les animaux. "Un cachalot, c'est comme un humain. Ils ont tous leur tête, leurs marques", explique Jean-Christophe Milliat, responsable du programme voile océan de l'ONG. Il poursuit : "Chaque cachalot a une queue différente, c'est un peu son empreinte digitale et c'est ça qui permet de les identifier et de les nommer".

Troublés par les bruits humains

Ce suivi, année après année, permet aux scientifiques de mieux comprendre le comportement de ces mammifères encore très secrets, leurs déplacements, leurs zones de résidences, d'alimentation... Ces données permettent  de proposer des mesures de protection renforcée, notamment contre nos pollutions sonores sous-marines

"Les bruits des bateaux, le bruit des hélices, ça perturbe énormément les animaux puisque leur système de localisation, leurs moyens de chasse, sont des moyens accoustiques, indique Jean-Christophe Milliat. Dès qu'un bruit de fond est trop fort pour eux, ils sont complètement perturbés." Les missions, qui embarquent également des volontaires aux côtés des chercheurs, sont prévues jusqu'à début octobre. 

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