Résultats des européennes 2024 : la liste du Rassemblement national réalise un score historique avec 31,37% des voix
La liste menée par Jordan Bardella arrive en tête des élections européennes dimanche et devance celle du camp macroniste de 16 points. Le parti de Marine Le Pen réussit ainsi son pari d'infliger un revers à la majorité.
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Un résultat historique. Le parti de Marine Le Pen enregistre, dimanche 9 juin, son meilleur score aux élections européennes, avec 31,37% des voix, selon les résultats définitifs communiqués lundi par le ministère de l'Intérieur. Il devance largement la majorité présidentielle représentée par Valérie Hayer (14,6%) et la liste PS-Place publique menée par Raphaël Glucksmann (13,83%). Suivent les listes de La France insoumise (9,89%), des Républicains (7,25%), des Ecologistes-EELV (5,50%), et Reconquête (5,47%). Les autres listes ont obtenu moins de 5%.
Le Rassemblement national (RN), qui détenait déjà 18 sièges au Parlement européen, va envoyer 30 eurodéputés à Strasbourg.
Comment a réagi le parti après les résultats ?
Après l'annonce des premières estimations, Jordan Bardella a accueilli ses résultats, avec "humilité", "gravité" et "esprit de très haute responsabilité". Comme il l'avait martelé durant la campagne, le président du parti d'extrême droite s'est appuyé sur ses bons résultats pour demander au chef de l'Etat de dissoudre l'Assemblée nationale et "d'organiser de nouvelles élections" : "L'écart inédit (...) traduit ce soir un désaveu cinglant et un rejet clair de la politique conduite par Emmanuel Macron et son gouvernement. Le président de la République ne peut rester sourd au message envoyé ce soir par les Français."
"Les Français ont plébiscité ce soir la reprise en main de notre politique migratoire, le retour de l'autorité de l'Etat, la préservation de leur pouvoir d'achat, la défense de nos emplois, de nos industries et de nos agriculteurs face à la concurrence déloyale", a-t-il encore estimé.
Qui sont les candidats élus et avec quel groupe vont-ils siéger ?
Le RN fait mieux qu'en 2019, quand sa liste, déjà menée par Jordan Bardella, recueillait 23,34% des suffrages exprimés et avait obtenu 23 sièges sur les 79 français. Depuis février, il en comptait encore 18, plusieurs élus ayant quitté le RN ou le Parlement européen.
Outre Jordan Bardella, plusieurs personnalités vont siéger sous les couleurs du RN à Strasbourg. L'essayiste Malika Sorel, l'ancien patron de Frontex Fabrice Leggeri et l'ex-policier Matthieu Valet décrochent leur premier mandat de député européen. Comme la tête de liste, plusieurs eurodéputés RN sortants conservent leur siège, à l'instar de Mathilde Androuët, Jean-Paul Garraud ou Thierry Mariani.
Jordan Bardella et sa liste ont aussi dépassé le score réalisé aux européennes de 2014, lorsque le Front national de Jean-Marie Le Pen avait obtenu 24,86% des voix et 24 sièges sur 74. Le RN réalise également un meilleur score que les 23,15% des voix exprimées en faveur de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2022, même si la performance n'est pas à mettre sur le même plan, compte tenu de la participation beaucoup plus faible lors de ces élections européennes.
Avec qui les eurodéputés RN vont-ils siéger ? Cette question fait l'objet de tractations depuis des mois. Jusqu'à présent, les élus du parti d'extrême droite faisaient partie du groupe Identité et démocratie. Mais les cartes ont été rebattues après que le Rassemblement national a annoncé sa décision de ne plus siéger avec le parti d'extrême droite allemand Alternative für Deutschland (AfD). Le RN a donc besoin d'autres alliés.
Dans la dernière ligne droite de la campagne, Marine Le Pen a renouvelé son vœu de se rapprocher de Fratelli d'Italia. Le parti de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, est membre du groupe Conservateurs et réformistes européens. "C'est le moment de nous rejoindre, ce serait vraiment utile. Si nous réussissons, nous pourrons devenir le deuxième groupe au Parlement européen", a-t-elle déclaré à la presse italienne lors d'un déplacement dans le Pas-de-Calais, le 25 mai.
Comment s'est déroulée la campagne du RN ?
Donné favori du scrutin depuis des mois, le RN était crédité de plus de 30% des intentions de vote dans les dernières enquêtes d'opinion publiées avant le scrutin. Le parti a nationalisé ce scrutin en misant sur le rejet de la politique d'Emmanuel Macron. Lors de son dernier meeting de campagne, le 2 juin à Paris, Jordan Bardella a ainsi appelé à "infliger à Emmanuel Macron la défaite la plus lourde". La tête de liste du RN a aussi voulu faire de cette élection "un référendum pour ou contre l'immigration".
Critiqué pour son absence à plusieurs débats en début de campagne, le président du Rassemblement national a ensuite participé à plusieurs émissions avec les autres candidats des principales listes. Jordan Bardella a également débattu avec le Premier ministre Gabriel Attal, le 23 mai, sur France 2.
Quelles sont les conséquences pour le RN ?
Fort de sa victoire dimanche, le parti d'extrême droite reste concentré sur son principal objectif : l'élection présidentielle de 2027. Avant, le Rassemblement national a rendez-vous avec les élections municipales en 2026, lors desquelles le RN devra renforcer son ancrage territorial alors qu'il ne dirige qu'une quinzaine de villes après des résultats jugés décevants en 2020. Le parti de Jordan Bardella entend ainsi continuer d'incarner la première force d'opposition à la politique d'Emmanuel Macron.
Avant ces échéances électorales, l'ancienne présidente du parti, Marine Le Pen, sera jugée à partir du 30 septembre 2024 lors du procès des assistants parlementaires du FN au Parlement européen. La présidente du groupe RN à l'Assemblée et plusieurs autres personnes sont accusées d'avoir salarié avec des fonds européens, entre 2004 et 2016, des collaborateurs qui travaillaient en réalité pour le Front national.
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