Transport maritime : à bord du premier cargo à voiles, en escale à Marseille
Le premier cargo à voile au monde est français. Le navire de l'armateur CMA CGM mesure 136 mètres de long, avec 3 000 m² de voiles, et promet de réduire de 80% les émissions de gaz a effet de serre. Il a fait escale à Marseille, lundi 6 octobre.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Deux grandes voiles dressées sur un cargo à l'entrée du port de Marseille (Bouches-du-Rhône) : une image inédite. Le plus long cargo à voile du monde a accueilli en exclusivité France Télévisions pendant sa traversée. Sur le pont, l'équipement est de taille, avec deux mâts en carbone de 76 mètres et des voiles rigides : "Elle fait 1 500 m² de surface. Et le principe de cette voile, c'est qu'elle se plie, elle s'envoie en moins de 2 minutes 30. Et c'est entièrement automatisé, piloté par un ordinateur en fonction de la voie apparente."
Plus de 5 000 tonnes de marchandises
Le cargo vient à peine de sortir du chantier en Turquie, après deux ans de travaux. Un premier voyage avant d'entamer les liaisons transatlantiques, où les vents sont jugés plus favorables entre Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Saint-Pierre et Miquelon, Halifax au Canada et Baltimore aux États-Unis. S'il y a toujours un moteur en assistance, le commandant espère bien s'en passer. Même si à la voile le trajet sera plus long. "Il y a ces voiles qui sont là pour nous aider et, à terme, pour nous propulser uniquement. Donc on envisage de performer suffisamment pour naviguer uniquement à la voile", affirme Mathieu Poulain, le commandant du navire Neoliner Origin.
Le bateau peut transporter plus de 5 000 tonnes de marchandises. La compagnie assure que le chargement équivaut à celui d'un petit cargo traditionnel. Il pourra même accueillir des passagers. Pour les Marseillais, qui subissent souvent la pollution des grands navires, c'est déjà un premier pas. "Si ça ne peut apporter du bien et diminuer la pollution, pourquoi pas ?", réagit un homme. "Il faudrait réussir à prendre les bateaux existants, je ne m'y connais pas du tout, et essayer de mettre des voiles dessus. Ça, ce serait le must", avance de son côté une passante.
Bientôt un deuxième navire ?
L'armateur espère diviser par cinq sa consommation de carburant et il prévoit déjà de fabriquer un deuxième navire s'il trouve des investisseurs. "C'est vraiment un navire pionnier pour démontrer que ça fonctionne et, après, c'est clair que ça va se répandre. On utilise aussi la voile de plus en plus en assistance sur des navires de commerce. Moi, je suis convaincu que la bonne façon de construire un navire aujourd'hui, c'est avec de la propulsion par le vent", tranche Jean Zanuttini, président de Néoline.
Le transport maritime est l'un des secteurs les plus polluants. Il représente aujourd'hui 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
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