: Reportage "On méprise les habitants" : en Gironde, un projet de méga usine Seveso en zone inondable inquiète riverains et élus locaux
Ce projet Emme doit s'implanter près de Bordeaux. Il vise à transformer du nickel et du cobalt pour fabriquer des composants de batteries automobiles. Une nouvelle phase de concertation a lieu six mois après son lancement public, mais les riverains ne sont pas rassurés.
Une usine classée Seveso risque "haut" bien partie pour être construite dans une zone inondable. Cela se passe en Gironde, entre Blanquefort et Parempuyre, près de Bordeaux. Le projet Emme (Electro Mobility Materials Europe) vise à transformer du nickel et du cobalt en composants utilisables dans la construction de batteries automobiles. Il bénéficie de 150 millions d'euros d’aides publiques et a été classé "projet d’intérêt national majeur". Et six mois après son lancement public, il est entré mardi 16 septembre dans une nouvelle phase de concertation, sous le regard de riverains inquiets.
Carole en a assez entendu pour ce soir. Cette habitante de Parempuyre vit à quelques kilomètres du site retenu pour la construction de la future usine, au bord de la Garonne. "On méprise les habitants." Amère, Carole quitte la première réunion d’information d’une nouvelle phase de concertation, mais son incompréhension est toujours la même. "Comme c'est une zone inondable, les permis ne se donnent pas comme ça, et pour ce projet-là, qui est quand même un projet Seveso "haut", tout est permis !", se désole-t-elle.
Sur le parking, à la nuit tombée, des petits groupes discutent avant de reprendre leurs voitures, tous d’accord sur un point. "On ne refuse pas l'usine, la fabrication de batteries, mais c'est l'implantation surtout", soulève un riverain. "C'est un terrain inondable, et derrière, au niveau environnemental, même sanitaire, il y aura sûrement des problèmes", avertit une autre.
Les élus locaux dépossédés du projet
Dans la salle municipale, quelques rares habitants expriment un soutien. Une centaine de personnes ont fait le déplacement pour écouter les responsables du projet Emme faire le point. Des responsables qui n’ont pas souhaité s’expliquer auprès de franceinfo, ils disent avoir effectué des modélisations informatiques de crues, en prenant d’importantes marges, et l’usine sera construite en hauteur sur un remblai. Pour Florence Bougault, de l’association girondine de défense de l’environnement Sepanso, le problème n’est pas que sur le site. "Ce n'est pas [tant] la zone, massivement inondée aujourd'hui, avec deux mètres d'eau, explique-t-elle, mais si vous supprimez les zones d'expansion des crues, alors vous supprimez des endroits où l'eau peut s'étaler sans danger."
Et l'eau, le jour où il y a une inondation, si elle ne peut pas s'étaler sur une zone artificialisée, elle le fait ailleurs, et ailleurs aujourd'hui, ce sont des zones en face qui sont déjà urbanisées."
Florence Bougault, de l'association environnementale Sepansoà franceinfo
La maire de Parempuyre, Béatrice de François, se dit impuissante face au projet. "C'est le grand port maritime qui a décidé de ce terrain. C'est l'Etat qui a pris la main puisqu'il a dit que c'était un projet d'envergure nationale, lance-t-elle. Qu'est-ce qu'on fait après, comment on accompagne ce projet ? C'est ça, notre responsabilité." Le décret de classement d’Emme en intérêt national majeur, pris juste avant la chute du gouvernement Bayrou, dépossède encore un peu plus les élus locaux. Ils auront cependant leur mot à dire en donnant un avis à l'Autorité environnementale, qui n’a pas encore autorisé le projet.
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