La suppression de la redevance audiovisuelle n'empêche pas de "pérenniser le financement du service public", selon un historien des médias
Selon Patrick Eveno, historien des médias, le plus simple serait de la transférer au budget général de l'Etat, pour augmenter celui du ministère de la Culture et de la Communication de 3 milliards d'euros.
Patrick Eveno, historien des médias, estime mardi 8 mars sur franceinfo que la suppression de la redevance audiovisuelle ne poserait "aucun problème" pour pérenniser "le financement du service public". Emmanuel Macron lors de son premier rassemblement de campagne lundi soir à Poissy, dans les Yvelines, s'est engagé à supprimer cette redevance s'il est réélu. "Le plus simple, c'est de la transférer au budget général de l'Etat. On augmente le budget du ministère de la Culture et de la Communication de 3 milliards d'euros" et "ça simplifie considérablement les circuits administratifs de collecte", selon Patrick Eveno.
franceinfo : Le financement de l'audiovisuel public par le budget de l'Etat plutôt que la redevance, cela changerait quoi ?
Patrick Eveno : Cela ne changerait rien du tout. La redevance est un impôt local qui a été créé il y a presque 100 ans, qui est obsolète maintenant. On est face à la suppression de la taxe d'habitation, qui était collectée en même temps que la redevance. Comme on n'aura plus ça, il va falloir créer une administration spécifique pour collecter la redevance, ce serait idiot. Le plus simple, c'est de la transférer au budget général de l'Etat. On augmente le budget du ministère de la Culture et de la Communication de 3 milliards d'euros, et on augmente chaque année selon l'inflation. Ce n'est pas très compliqué.
N'y a-t-il pas un risque de voir ce budget réduit selon les changements de majorité au pouvoir ?
Rien ne peut le garantir. Nicolas Sarkozy a voulu la baisser, d'autres ont voulu l'augmenter. On ne peut jamais garantir, quand il y a des changements de majorité, qu'il n'y aura pas de changement de politique publique. Mais on voit que de plus en plus de pays européens, puisque ce sont eux qui ont une redevance, passent à un budget à l'intérieur de l'impôt général et affecté directement à la redevance. Ça simplifie considérablement les circuits administratifs de collecte.
La redevance est automatique : quid de l'indépendance et du maintien des budgets, si on la supprime, pour les médias dont la ligne éditoriale ne convient pas ?
On peut aussi l'augmenter comme ça a été fait plusieurs fois. C'est le Parlement qui vote la loi et le budget, ça ne change rien. On peut aussi baisser ou augmenter la redevance telle qu'elle existe actuellement. On peut augmenter ou baisser les impôts et leur affectation à telle ou telle entreprise de service public. Mais il est évident qu'Emmanuel Macron et son gouvernement veulent conserver un service public fort. Ils le disent, on en a besoin.
Il ne faut pas confondre avec l'extrême-droite [qui veut privatiser l'audiovisuel public]. On a une simplification des impôts. Il y a toute une série en France de taxes que le Parlement peut changer tous les ans s'il veut, donc autant simplifier et donner [le budget] au ministère de la Culture, avec des contrats d'objectifs et de moyens sur cinq ans pour les entreprises de service public qui sont surveillées par l'Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique). Il n'y a aucun problème pour que ça ne pérennise pas le financement du service public.
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