TVA sociale : l'Union des entreprises de proximité veut préserver le "caddie des familles" et propose de cibler "les produits de luxe"

Le président de l'U2P, Michel Picon, rejette la proposition de François Bayrou sur la TVA sociale. Le Premier ministre souhaite lancer le débat avec les syndicats et le patronat.

Article rédigé par franceinfo
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Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), le 17 janvier 2025, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)
Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), le 17 janvier 2025, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

Michel Picon, président de l’Union des entreprises de proximité (U2P), appelle, mardi 27 mai sur franceinfo, à épargner "le caddie de la ménagère et des familles", car "c'est vital pour nous concitoyens", alors que le Premier ministre s’est dit prêt à ouvrir le débat sur la TVA sociale avec les syndicats et le patronat. Cette mesure déjà évoquée par Emmanuel Macron consiste à compenser une baisse des cotisations sociales pesant sur le travail par une hausse de la TVA.

François Bayrou a annoncé, mardi, que le gouvernement allait "demander un effort à tous les Français sans exception" dans le cadre du futur plan budgétaire, alors que la France cherche à combler un déficit public important et à réformer le financement de la protection sociale.

Selon Michel Picon, pour remettre à flot la Sécurité sociale, "il y a plusieurs instruments, dont la TVA sociale", mais il souhaite qu’on ne touche pas aux TVA réduites "à 5%, 10% ou à 2% sur les médicaments". Il propose en revanche "de rajouter quelques points de TVA beaucoup plus importants" sur "des produits de luxe". Le président de l’U2P plaide pour une répartition socialement intelligente de la charge.

Plus taxer les héritages ou les retraités aisés ?

"Un point de TVA, c'est 10 milliards. Si on met cinq points de TVA, c'est 50 milliards d'euros qui rentrent dans les caisses de l'Etat qui vont permettre d'alléger le coût du travail, d'alléger les cotisations sociales, d'alléger les cotisations patronales et salariales", explique-t-il. Selon lui, cette réforme pourrait "permettre de maintenir et de sauver notre régime de financement de la Sécurité sociale en mettant la contribution un peu sur tout le monde".

Michel Picon évoque également d’autres pistes pour renforcer les recettes de la Sécurité sociale, telles qu’"une taxation plus élevée de l'héritage" ou une contribution plus importante des retraités les plus aisés, "au-delà de 2 500 euros mensuels".

Face aux annonces de François Bayrou, l’opposition se mobilise. Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, a prévenu mardi sur franceinfo : "Il faudra s'attendre à une opposition qui soit une opposition ferme et radicale." Pour LFI, qui s'appuie sur une étude de l'Insee, le transfert du financement de la protection sociale vers la TVA pèserait davantage sur les ménages les plus modestes.

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