Suppression de deux jours fériés : quelle est la différence avec la journée de solidarité ?
Dans le cadre de son plan d'économies pour 2026, le gouvernement propose de supprimer deux jours fériés. Une mesure qui rappelle la journée de solidarité instaurée en 2004 mais qui n’en reprend ni le principe ni les modalités, insiste l’exécutif.
Deux jours fériés en moins ? Le gouvernement veut faire 43,8 milliards d'euros d'économie en 2026 et pour cela, le Premier ministre propose notamment de supprimer deux jours fériés, citant "comme exemples" le "lundi de Pâques" et le "8-Mai". Cette suppression sera "applicable à tous", salariés du privé comme agents publics, a encore ajouté le ministère.
Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un jour férié est remis en question. Ces deux journées, qui ramèneraient à neuf le nombre de jours fériés en France, s'ajouteraient à la conversion depuis 2004, après la canicule meurtrière de 2003, du lundi de Pentecôte en "journée de solidarité". Le principe : que tous les salariés travaillent une journée non payée pour financer une meilleure prise en charge des personnes âgées ou handicapées. Elle est assortie pour l'employeur d'un prélèvement - correspondant à 0,3% de sa masse salariale annuelle - directement à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.
Les employeurs peuvent toutefois offrir cette journée à leurs salariés... Mais cela peut passer par la suppression d'une RTT, d'un jour de congé, ou même par sept heures non rémunérées réparties sur plusieurs jours. C'est seulement en cas d'absence d'accord que cette journée de solidarité est réalisée le lundi de Pentecôte. En fin de compte, peu importent les modalités, du moment que l'entreprise s'acquitte de la "contribution solidarité autonomie", destinée à l'autonomie des personnes âgées ou handicapées. Selon la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie, depuis sa mise en place en 2004, le montant total versé dépassait les 36 milliards d’euros en 2017.
"Ce ne sera pas du tout la même chose"
Pour la suppression des deux jours fériés, il ne s'agira pas de recréer des nouvelles journées de solidarité. "Ce ne sera pas du tout la même chose qu'une journée de solidarité dont on ne vérifierait pas vraiment si elle est accomplie ou pas, et qui se traduirait uniquement par des prélèvements sur les entreprises", prévient le gouvernement. Pour faire simple : ces deux jours, qui sont actuellement payés mais non travaillés, deviendraient deux jours toujours payés, mais travaillés.
Comme le dit François Bayrou, il s'agit cette fois du "pays tout entier qui se remet au travail un jour où il ne travaillait plus depuis longtemps". En enlevant du calendrier deux jours fériés, l'objectif est de doper la production car si les salariés dans les entreprises, les commerces et la fonction publique travaillent plus, cela revient à produire plus mécaniquement. En augmentant la productivité, la mesure rapporterait "plusieurs milliards" au budget de l'Etat, soit "4,2 milliards" selon Matignon.
Les entreprises seront également mises à contribution, a expliqué mercredi la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet. En contrepartie "de la richesse créée, de la production créée par cette journée de travail, les entreprises devront s'acquitter d'une contribution", a-t-elle déclaré, ne donnant toutefois pas de précisions sur la contribution. La mesure fait bondir les syndicats. Le patronat, lui, la salue. La CPME souhaite même aller plus loin pour que le fruit de ce travail serve à financer le modèle social.
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