Records pour le bitcoin : trois questions sur l'état du secteur des cryptomonnaies en France
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Le bitcoin et les cryptomonnaies plus généralement ont le vent en poupe, portées par l'optimisme des États-Unis où Donald Trump est particulièrement favorable au secteur. Mais qu'en est-il en France ?
Le bitcoin enchaîne les records ces derniers mois. Après avoir franchi la barre symbolique des 100 000 dollars en bourse fin mai, la valeur du leader des cryptomonnaies a dépassé pour la première fois les 120 000 dollars le 14 juillet, devant l'ether, deuxième monnaie numérique la plus capitalisée, qui dépassait quant à elle les 3 000 dollars.
Derrière cette ascension des cryptomonnaies, il y a bien sûr l'espoir des marchés américains, alors que Donald Trump, fervent défenseur du secteur, est en passe de créer un cadre légal pour ces monnaies numériques aux États-Unis au travers d'un texte appelé "Genius Act". Mais cette vague d'optimisme s'étend-elle jusqu'à la France ? Et plus largement, où en sont les cryptomonnaies aujourd'hui dans l'Hexagone ?
Quels volumes financiers les cryptomonnaies représentent-elles en France ?
Pour avoir une idée de ce que représentent financièrement les cryptomonnaies en France, on peut se référer à l'étude Adan-KPMG, publiée en début d'année, selon laquelle 10% des Français déclarent posséder des cryptoactifs. Soit cinq à six millions de personnes. "Début 2024, les Français déclaraient avoir investi entre 32 et 42 milliards d'euros avec une exposition moyenne comprise entre 4 500 et 6 000 euros, précise Grégory Raymond, cofondateur du média consacré à l'économie numérique The Big Whale. Si on fait une projection avec la hausse des cours, ça peut donner entre 40 et 50 milliards d'euros détenus par les Français, avec un portefeuille moyen autour de 10 000 euros."
Et la France se situe globalement dans la moyenne européenne sur la question. Selon une étude de la BCE (Banque centrale européenne) publiée fin 2024, 9% des foyers de l'Union possèdent des cryptoactifs. La Slovénie et la Grèce sont en tête du classement avec respectivement 15% et 14% des foyers détenant des monnaies numériques. Et la BCE précise que la part des Européens à posséder des cryptoactifs a plus que doublé entre 2022 et 2024, passant de 4% à 9%.
Quelles sont les grandes entreprises tricolores de la cryptomonnaie ?
Parmi les principaux acteurs économiques de la cryptomonnaie en France, l'entreprise la plus connue est Ledger. Elle fabrique des solutions de portefeuilles d'actifs en physique, de petits boîtiers qui ressemblent à des terminaux de paiement comme on en trouve chez les commerçants, et qui permettent de conserver ses cryptomonnaies en toute sécurité. "C'est une licorne, c'est-à-dire une start-up qui n'est pas encore cotée en Bourse, mais qui est évaluée à plus d'un milliard de dollars", précise Grégory Raymond.
Autres entreprises françaises incontournables dans le secteur : Dfns, qui propose des portefeuilles d'actifs en version uniquement logicielle cette fois, et Kiln qui "fournit une solution à destination des entreprises qui veulent 'faire travailler' leur crypto, obtenir un rendement", explique Grégory Raymond. Deux banques françaises sont aussi très présentes dans les monnaies numériques : Forge, filiale de la Société générale, et Caceis, filiale du Crédit agricole. "Il existe aussi des applications qui permettent d'acheter facilement de la cryptomonnaie comme Bitstack, Deblock ou Coinhouse."
Où en est la législation sur les cryptomonnaies en France ?
La France est l'un des premiers pays au monde à s'être doté d'une législation sur les cryptomonnaies, depuis la Loi Pacte du 22 mai 2019. "C'est ce cadre réglementaire qui a permis de construire le cadre européen en vigueur depuis 2024, précise Grégory Raymond. La France est donc très en avance sur le sujet." Cette régulation européenne s'inspire en fait de celle qui régit le secteur bancaire, l'objectif étant de garantir la sécurité des épargnants. "Par exemple, le législateur s'assure que les entreprises détiennent bien les actifs qu'elles prétendent avoir, grâce à des audits, cite Grégory Raymond. Ou encore, si une entreprise veut conserver des actifs pour des particuliers, elle a l'obligation de séparer les actifs qu'elle possède en compte propre avec ceux qui appartiennent à ses clients."
Et d'après le journaliste spécialiste des cryptomonnaies, le Genius Act qui doit être voté prochainement aux États-Unis est "très proche" de la réglementation française et européenne. "Ce qu'il faut bien comprendre c'est que jusqu'ici, il n'y avait pas de législation sur les cryptos aux États-Unis, c'était un peu le Far West ... Et c'est pour cela que le Genius Act donne un coup d'accélérateur au secteur : les investisseurs vont être beaucoup plus protégés, ils vont enfin pouvoir travailler."
Si les cadres légaux autour des cryptomonnaies convergent entre les pays, les cadres fiscaux en revanche diffèrent. En France par exemple, les plus-values qu'on peut réaliser en investissant dans les cryptomonnaies sont taxées à 30% dès lors qu'elles dépassent 305 euros sur un an. "Dans d'autres pays d'Europe, le cadre fiscal est beaucoup plus avantageux, explique Grégory Raymond. En Allemagne par exemple, au bout d'un an, les plus-values de la cryptomonnaie ne sont plus taxées. L'objectif est de taxer surtout les traders, ceux qui achètent et qui revendent très rapidement." Aux États-Unis, la Maison Blanche ne s'est pas exprimée sur le sujet pour le moment, mais c'est l'un des sujets d'espoir pour les professionnels du secteur.
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