Sept excellentes séries de 2025 que vous avez peut-être manquées, à déguster cet été
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L'offre de séries est telle pour les abonnés aux plateformes qu'il n'est pas rare d'en louper. Nous vous en suggérons sept qui ont été un peu moins sous le feu des projecteurs, à tester aux heures les plus chaudes cet été.
Bien sûr, ces six derniers mois, il y a eu les séries dont tout le monde a parlé. Le coup de poing magistral Adolescence, la tendresse introspective inattendue de Bref.2, la mini-série animée réjouissante Astérix et Obélix : le combat des chefs signée Alain Chabat, ainsi que les suites des très attendues The Bear, The White Lotus et The Last of Us. Et puis, sous ces succès qui ont pris toute la lumière, d'autres sont passées injustement sous le radar. En voici sept qui nous ont plu, avec quelques suggestions en supplément.
1La plus showbiz : "The Studio" sur AppleTV+
Créée et interprétée par l'irrésistible Canadien Seth Rogen (The Fabelmans, Séduis-moi si tu peux), The Studio nous plonge, comme son nom l'indique, dans les coulisses d'un studio hollywoodien en déclin, dont le propriétaire décide de faire un grand ménage pour retrouver le lustre d'antan. Pour ce faire, il vire d'abord une responsable vieillissante mais toujours là pour tirer les ficelles, Patty Leigh (Catherine O'Hara, hilarante), puis la remplace par Matt Remick (interprété par Seth Rogen), qui désespérait de ne pas grimper dans la hiérarchie. Fan avant tout de films d'auteur, en décalage total avec la mentalité de gagneur efficace qu'on attend de lui, Matt Remick se retrouve à financer un film sur l'écureuil mascotte de la boisson Kool Aid. Vraiment réjouissante, cette satire du monde du divertissement jongle habillement entre humour volontiers potache et critique acide de la société hollywoodienne. Le monumental épisode deux, l'histoire d'un plan séquence à l'allure d'une histoire sans fin, mérite à lui seul le visionnage de cette série décapante mais également touchante, grâce à ce gros nounours de Rogen dont on se demande bien comment il va arriver à réunir sa passion sincère pour le cinéma avec les objectifs financiers fixés par son diabolique et cynique patron.
Si vous avez aimé, allez jeter un œil sur la série anglaise Douglas is Cancelled (Arte.tv), dans laquelle un célèbre présentateur télé (incarné par Hugh Boneville, qui jouait le père dans Downtown Abbey) se retrouve du jour au lendemain crucifié sur les réseaux sociaux suite à une blague sexiste proférée alors qu'il était ivre et dont il n'a aucun souvenir, ou encore Hollywood (Netflix), qui nous plonge dans le Los Angeles cinématographique déjanté de l'après Seconde Guerre mondiale.
"The Studio", une saison de 10 épisodes de 30 minutes sur AppleTV+
2La plus politique : "Small Axe" sur Arte.tv
Partant du constat que l'histoire de la communauté antillaise de Grande-Bretagne, essentiellement jamaïcaine (mais aussi de Grenade, la Trinité, la Barbade, etc.), n'était que trop peu représentée à l'écran, le réalisateur britannique Steve McQueen, oscarisé pour 12 Years a Slave, retrace en cinq films des histoires clés d'immigrés caribéens outre-Manche entre 1960 et 1990. Une série pas comme les autres puisqu'elle est constituée de cinq véritables longs-métrages indépendants qui explorent chacun un axe et un genre (film de procès, film musical, film policier, etc.). Une œuvre puissante, sociale et politique, où la musique, le dub et le reggae, est omniprésente, quand elle n'est pas au cœur du scénario (magnifique Lovers Rock qui nous immerge dans une fête des années 1980 du West London). Si c'est une œuvre de fiction, la réalité n'est jamais très loin, comme dans Mangrove, qui raconte l'histoire vraie des violences policières dont ont été victimes à la fin des années 1960 les habitués du restaurant du même nom, situé dans le quartier de Notting Hill. Si chaque film est indépendant, tous les personnages sont liés par un même combat pour se faire respecter dans un pays où sévit un racisme systémique. Une reconstitution historique brillante, qui célèbre la culture et les luttes de la communauté antillaise en Grande-Bretagne.
Si vous avez été touché, ne ratez pas la bouleversante Dans leur regard (Netflix) inspirée de l'histoire vraie de cinq ados afro-américains new-yorkais faussement accusés de viol à la fin des années 1980, ou encore It's a Sin (France.tv), la mini-série sur les ravages du sida dans la communauté gay dans le Londres des années 1980.
"Small Axe", 5 longs-métrages distincts d'un peu plus d'une heure chacun, sauf "Mangrove" (2h08) sur Arte.tv
3La plus féministe et almodovarienne : "Furia" sur HBO Max
"Cinq femmes, cinq histoires sans filtre", résume l'affiche. Toute fraîche puisque disponible depuis le 11 juillet, la série espagnole de Felix Sabroso, Furia (à ne pas confondre avec la série norvégienne du même nom), semble tout droit sortie du cerveau d'un disciple de Pedro Almodovar, et elle déménage ! Des femmes quinquagénaires à forte personnalité, des actrices truculentes, des couleurs qui claquent, de l'excès en toutes choses et une vague de colère qui monte… Chaque épisode de cette satire sociale grinçante où l'on rit jaune se concentre sur l'une de ces cinq femmes au bord de la crise de nerfs qui, toutes, ont subi injustices, déceptions ou humiliations, personnelles ou professionnelles. Marga, Tina, Vera, Adela et Victoria vivent à Madrid et sont liées d'une façon ou d'une autre, leurs destins se croisant dans un télescopage de drames en série. Marga, plasticienne déjantée aux cheveux orange, que rien ne soulage mieux que le tir au fusil, découvre que son mari la trompe avec leur femme de maison. Vera, cheffe médiatique, doit fermer son restaurant à cause d'une critique négative. Nat, vendeuse de vêtements de luxe, qui sert les précédentes, est licenciée abruptement suite à une machination sur les réseaux sociaux... Leur vengeance commune s'annonce à la mesure de leur fureur : apocalyptique.
Si vous aimez l'humour noir et les histoires de femmes en colère, on vous recommande la première saison de Bad Sisters (AppleTV+), dans laquelle des sœurs irlandaises se liguent contre l'odieux mari de l'une d'entre elles, ou Fleabag (PrimeVideo), dans lequel une trentenaire en crise, pleine de contradictions, fait de son mieux pour garder le cap à Londres.
"Furia", 8 épisodes de 30 minutes (diffusés au fur et à mesure chaque semaine depuis le 11 juillet 2025) sur HBO Max
4La plus psychédélique : "Common Side Effects" sur HBO Max
Les fans de séries pas comme les autres devraient apprécier cet animé américain qui mélange les genres. Entre thriller pharmaceutique paranoïaque et satire sociale hallucinée, Common Side Effects baigne dans un humour bien noir. Ses héros, enfin plutôt des anti-héros, sont deux anciens potes de lycée option scientifique : Marshall, une sorte d'activiste alter-mondialiste mâtiné de druide new-age, et Frances, spécialiste en pharmacopée. Ils se retrouvent lors d'une assemblée d'actionnaires d'une énorme firme pharmaceutique, perturbée par Marshall, qui accuse la compagnie de vouloir détruire le blue angel, un champignon péruvien miraculeux capable de guérir toutes les maladies, qu'il a découvert. Un futur sans maladies et donc sans médicaments ? Inimaginable pour la pieuvre Big Pharma, qui va tout faire pour empêcher le jeune homme et sa copine de diffuser cette bonne nouvelle au plus grand nombre. Créée par Steve Hely et Joseph Bennett, la série séduit à la fois par ses dessins naïfs mais stylisés, son réalisme et son étrangeté.
Si vous avez été conquis, allez faire un tour du côté de Maniac (Netflix) avec Emma Stone en cobaye de laboratoire, ou tentez la surprenante Homecoming (PrimeVideo), thriller paranoïaque sur la recherche d'identité, avec Julia Roberts dans la saison 1.
"Common Side Effects", une saison de 10 épisodes de 21 minutes sur HBO Max
5La plus apocalyptique : "L'Éternaute" sur Netflix
Une tempête de neige mortelle s'abat à l'improviste sur Buenos Aires en plein été. Un signe avant-coureur de la fin du monde ? Dans L'Éternaute, série argentine tirée d'une célèbre bande dessinée, une poignée de survivants tente de comprendre ce qui se trame derrière ce blizzard toxique. Juan Salvo, prof de physique devenu héros malgré lui, est campé par Ricardo Darin, vu entre autres dans le film Les Nouveaux Sauvages. Il apporte une gravité touchante, même avec un masque de ski bricolé, à ce rôle d'un père qui part à la recherche de sa fille dans un paysage dévasté. À ses côtés, les autres survivants développent toute la panoplie des réactions que révèlent les situations de crise : peur, rivalité, incompréhension. Visuellement, c'est réussi, l'immense capitale argentine devenant une ville fantôme dont les larges avenues présentent un chaos de véhicules accidentés et de cadavres encore chauds. Lugubre mais poignant. L'ambiance paranoïaque fonctionne, et le récit, lent mais tendu, sans doute un peu trop bavard, installe un vrai malaise, et le suspense est prenant. Cette série, bien plus politique que prévue, comme l'était la BD, prouve en tout cas que les Anglo-Saxons n'ont plus le monopole des séries apocalyptiques.
Si vous avez frissonné, tentez The Rain (Netflix), autre météo apocalyptique version danoise, ou Colony (myCanal), quand des extraterrestres colonisent la Terre.
"L'Éternaute", une saison de 6 épisodes de 55 minutes sur Netflix
6La plus bling-bling : "Vrais voisins, faux amis" sur AppleTV+
Si le charme de Jon Hamm, le héros de la série Mad Men, vous manque, vous allez certainement trouver votre bonheur dans son interprétation de Andrew "Coop" Cooper, qui ressemble par bien des aspects au personnage de Don Draper. Trader financier de haut vol, Coop perd quasi simultanément sa femme, partie avec son meilleur ami, et son job, brutalement, avec interdiction de travailler pour la concurrence. Que faire pour maintenir son standing dans ce monde sans pitié, dans cet univers d'ultra-riches résidents d'une banlieue américaine aux demeures flamboyantes ? Pourquoi ne pas chiper de quoi rester à flots dans les coffres-forts de ses voisins, en toute discrétion ? En gentleman cambrioleur carburant au bourbon, Hamm brille de mille feux. Il est quasi en permanence à l'écran, dans une série qui dénonce en filigrane les faux-semblants et l'hypocrisie sociale de ces grands bourgeois certainement pas bohèmes, le genre à posséder dix montres de luxe à 500 000 euros qu'ils n'ont jamais portées. Même si le second épisode patine un peu, on a quand même une forte envie de la "binge watcher" illico. La saison 2 est en vue. Tant mieux.
À rapprocher de la saluée The White Lotus (myCanal), bien qu'on ait trouvé la saison 3 très poussive, ou bien Un couple parfait (Netflix) avec Nicole Kidman, à la fois comédie et thriller chez les détenteurs de carte Visa Infinite.
"Vrais voisins, faux amis", une saison de 9 épisodes de 48 minutes à 1h sur AppleTV+
7La plus inquiétante : "Les Dossiers oubliés" sur Netflix
Dans le monde ultra-concurrentiel du thriller policier, cette adaptation des livres à succès de l'écrivain Danois Jussi Adler-Olsen tire vraiment son épingle du jeu. Déjà le cadre, une Écosse ténébreuse avec ses accents à couper au couteau, nous plonge dans un univers particulier. L'histoire à tiroirs multiples met en scène un inspecteur de police, Carl Morck (excellent Matthew Goode), brisé après une fusillade, dont il se juge responsable, qui a paralysé à vie son collègue et meilleur ami. Morck, dont le sarcasme irrite fortement sa hiérarchie, est placé, contre son gré, à la tête d'un nouveau département censé résoudre les cold cases. On le flanque d'un assistant, un immigré syrien, flic hors norme. Une paire atypique dont la complicité va éclore petit à petit dans l'adversité. Premier dossier : la disparition non élucidée d'une procureure aux méthodes controversées. Multiples rebondissements, humour grinçant, décor inhabituel, casting aux petits oignons, difficile de lâcher cette série policière dont tous les personnages sont des anti-héros tentant de surmonter leurs failles. Un happy ending est-il possible ? Suspense.
Si vous aimez les thrillers pas comme les autres, tentez Secrets We Keep (Netflix) sur la disparition d'une jeune fille au pair dans une famille de la grande bourgeoise danoise, ou encore Plaine orientale (Canal+) de Pierre Leccia : après le succès de Mafiosa, le réalisateur y dresse le portrait habile d'une nouvelle génération de voyous en Corse, sur fond de trafic de cocaïne.
"Les Dossiers oubliés", 9 épisodes de 54 minutes sur Netflix
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