"La matière que je n'ai jamais utilisée ? Le latex" : le questionnaire de Proust de la couturière Yiqing Yin, exposée à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais

Écrivains, musiciens, photographes, comédiens, couturiers, cinéastes… Durant tout l'été, des artistes se livrent à ce jeu pour franceinfo Culture. Aujourd'hui, la créatrice de mode pluridisciplinaire Yiqing Yin.

franceinfo Culture - Propos recueillis par Corinne Jeammet

France Télévisions - Rédaction Culture

Publié le 09/08/2025 06:10

Temps de lecture : 3min

La créatrice chinoise Yiqing Yin dans son exposition "D'air et de songes" à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais, le 12 juin 2025. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Née à Pékin en 1985, Yiqing Yin – diplômée de l'École nationale supérieure des arts décoratifs – a remporté le Grand Prix de la création de la ville de Paris en 2009 et celui des Premières collections de l'Andam (Association nationale pour le développement des arts de la mode) en 2011. Cette année-là, elle défile pour la première fois à la semaine de la haute couture à Paris, en tant que membre invité. Quatre ans plus tard, la Fédération française de la couture lui décerne l'appellation haute couture et le statut de membre permanent. Yiqing Yin est la première créatrice d'origine chinoise à recevoir la précieuse appellation.

Jusqu'au 4 janvier 2026, une exposition de cette artiste pluridisciplinaire se tient à Cité de la dentelle et de la mode de Calais : Yiqing Yin. D'air et de songes.

Exposition "Yiqing Yin. D'air et de songes" à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais. (THIBAUT VOISIN)

Franceinfo Culture : Cet été, êtes-vous plutôt travail ou sieste ? Et si l'été est au travail, quel sera-t-il ?
Yiqing Yin : Je suis sieste active : je dors, mais mes neurones travaillent dur en sous-main.

En vacances, êtes-vous montagne ou plage ? Nord ou sud ? Marche ou "lézardage" ?
Plage l'hiver, montagne l'été. L'anti carte postale.

Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
Résolument nocturne. Les obsessions s'expriment dans l'ombre.

Stylo ou tablette ?
Les deux. Ce que j'ai sous la main.

Quelle est la matière que vous n'avez jamais utilisée ?
Je n'ai jamais compris le latex.

Quel est votre meilleur souvenir de mode ?
L'apprentissage et l'immersion d'une semaine chez Yohji Yamamoto, à corriger mes toiles du bout des doigts.

Et votre pire cauchemar ?
Des robes haute couture brûlées sur le pot d'échappement d'un scooter, place de l'Opéra. En route vers le jury de l'Andam.

Et si vous étiez un tissu ?
Un organza liquide, sensuel, insaisissable, indocile.

Quel vêtement a bouleversé votre vie ?
Une robe drapée en organza blanc, improvisée sur moi-même, retenue par quelques épingles. Une fleur tourbillonnante, capturée par un amoureux dans une photo qui m'accompagne encore. Le moment où je suis devenue couturière sans le savoir, justement grâce à mes maladresses.

Quels sont les personnages de la mode que vous avez détestés ?
Ceux qui confondent cynisme et élégance.