VRAI OU FAKE : l'armée russe a-t-elle utilisé des obus à "fléchettes" sur des civils ukrainiens ?
Des fléchettes ont été découvertes logées dans le corps d'une dizaine de civils ukrainiens. D'après des témoins locaux, l'armée russe est à l'origine de ces tirs de munitions.
Quand le mari de Tetiana Pechonchyk est revenu au domicile de ses parents à Irpin, en Ukraine, il a découvert la maison criblée de petits clous. C'était fin mars, après le départ des troupes russes. "Nous avons constaté qu'il y avait un trou dans le toit, au niveau de la chambre à coucher. On a aussi trouvé beaucoup de ces fléchettes en métal dans le toit", raconte Tetiana Pechonchyk, responsable de l'ONG ZMINA. Les parents de Tetiana Pechonchyk ont pu fuir malgré les bombardements. Mais d'autres sont morts, tués par des projectiles d'un autre temps. Dans la ville voisine de Boutcha (Ukraine), plusieurs médecins légistes ont découvert des fléchettes, logées dans le corps d'une dizaine de civils. C'est ce que révèle le quotidien britannique The Guardian.
Des munitions particulièrement dangereuses
D'après des témoins locaux, l'armée russe est à l'origine de ces bombardements. L'usage de ces munitions par la Russie a également été rapporté dans la région de Soumy (Ukraine), fin mai. Le constat est le même sur le front, fait par des soldats combattant aux couleurs de l'Ukraine. Comment fonctionnent ces munitions, particulièrement dangereuses ? Un canon tire un obus contenant jusqu'à 8 000 fléchettes. Une fois que l'obus explose, elles sont projetées à la vitesse d'une balle et retombent sur une zone longue de près de 300 mètres. Un individu dans une voiture ou une maison sera protégé, mais ces projectiles sont capables de transpercer les armures légères, et donc, le corps humain.
Inaugurées pendant la Première Guerre mondiale, les fléchettes ont été utilisées par les artilleurs américains pendant la guerre du Vietnam. "C'est un obus qui va être d'usage antipersonnel. On va privilégier de l'envoyer sur une zone assez dégagée, où on sait qu'il y a de l'infanterie qui pourrait se cacher dans une tranchée ou autre, pour profiter de l'effet de souffle, disperser les fléchettes sur un cône assez précis", explique Léo Péria-Peigné, chercheur en armement à l'Institut français des relations internationales (IFRI). Les Conventions de Genève n'interdisent pas l'usage des fléchettes, mais le fait qu'elles ont été tirées dans une zone densément peuplée peut relever du crime de guerre. S'il n'est pas possible de prouver que ces bombes ont été tirées par les Russes, ce qui est certain, c'est qu'elles ont blessé et tué des civils ukrainiens.
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