: Reportage Tour de France 2025 : "Une montgolfière avec ma gueule dessus, vous vous rendez compte ?"... Dans la roue de Kévin Vauquelin, fêté à domicile comme une star
Le coureur normand, né à Bayeux, ville de départ de la sixième étape, est quatrième au classement général après la journée de jeudi.
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Il ne prend pas la grosse tête, mais c’est pourtant bien son visage qui était affiché en taille XXL sur une montgolfière dans son village, à Juaye-Mondaye (Normandie). Star française du Tour depuis le départ à Lille, Kévin Vauquelin courait à domicile, jeudi 10 juillet, sur la 6e étape au départ de Bayeux, où il a débuté le cyclisme. Et en plus de nombreux supporters acquis à sa cause, ses proches lui avaient organisé des surprises sur le bord de la route.
"J'ai vu une montgolfière avec ma gueule dessus, vous vous rendez compte ou pas ?", rigolait Kévin Vauquelin à l'arrivée. "Cela fait quatre mois qu'on organise ça, et c'était pas facile. On croisait les doigts pour la météo", confie son papa, Bruno. Un budget de 8 000 euros était nécessaire pour mettre cette surprise en place, que son fan club ne possédait pas dans ses caisses, et qui a été récolté grâce à l'aide de sa famille et de ses amis.
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Et le secret autour de la surprise a ensuite été bien gardé. "Il y a plein de mecs dans le peloton qui sont venus me voir pour me dire qu'ils avaient des frissons, même Jonas (Vingegaard). Quentin Pacher (Groupama-FDJ) aussi, et il avait vraiment les frissons ce con (rires) ! Et au-delà de la surprise, c'est surtout plein de souvenirs, parce que cette montgolfière appartient à un voisin, qui la sortait souvent dans le terrain d'à côté pendant l'été. Et on allait la voir après avoir pris le goûter devant le Tour à la télé. Donc la voir avec ma photo dessus, c'était encore plus fort", raconte le coureur normand, chouchou de sa région en passe de devenir celui du public français.
Déjà un peu plus tôt dans la journée, la scène était assez inhabituelle dans le paddock des bus d'équipes au départ : hormis celui de la Visma-Lease a bike, où les journalistes se pressaient pour savoir comment Jonas Vingegaard pouvait inverser la tendance, c’était bien autour de celui d’Arkéa-B&B Hôtels que l’effervescence était la plus importante. Pour apercevoir le héros local, sorti du bus avec un appareil photo jetable pour immortaliser le moment. A ses côtés, ses proches l'entouraient, avec ses meilleurs amis, sa compagne, son frère, et ses parents, les yeux embués. "Que d’émotions, on vit un truc de dingue. C’est l’enfant du pays, c’est aussi une pression médiatique d’un seul coup, pleurait même Valérie, sa maman. Kévin nous fait vivre des choses exceptionnelles que je souhaite à tous les parents".
De l’émotion, le principal intéressé en ressentait déjà beaucoup lui aussi, la veille, à l’arrivée du chrono. "J’avais un peu mal aux jambes, mais le cœur et les poumons étaient encore en réserve. Je suis aux anges, je n’ai même pas les mots. Je peux remercier Christian Prudhomme et Thierry Gouvenou [pour le parcours]. Passer chez soi, c’est beaucoup d’émotions, j’ai envie de chialer, confiait-il. On dit qu’à chaque jour suffit sa peine, mais ce n’est pas de la peine que je subis depuis quelques jours. Tout ce monde qui me regarde, alors que je suis un jeune de 24 ans qui commence à se découvrir dans le monde professionnel, c’est incroyable".
Le frangin aux manettes pour mettre Kévin Vauquelin à l'honneur
Car si ce passage à domicile ne suffisait pas, Kévin Vauquelin en profite encore plus en tant que troisième du classement général du Tour de France (quatrième après l'étape). "Même Pogacar ne le laisse pas partir à l’avant, s’extasie Dylan, son petit frère âgé de 20 ans. On n'aurait jamais pensé ça quand on était gamins et qu’on regardait le Tour à la télé. On voyait des coureurs comme Chris Froome, et maintenant il est prétendant au maillot jaune. On y croît pas et je pense que lui-même n’y croît pas", a poursuivi son frère, qui a répondu à "six ou sept interviews" au départ. "L’engouement était déjà énorme à Caen, et aujourd’hui il n’y en a que pour Kévin. On est un peu des stars aujourd’hui, il n’y a que de l’émotion, les parents sont effondrés", poursuit-il.
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S’il confie que son aîné commence déjà à être fatigué après une semaine de Tour, autant par la course que par les sollicitations, le cadet des frères Vauquelin est, lui aussi, un peu éreinté après une nuit fatigante pour préparer des animations à Juaye-Mondaye. "On a commencé à cinq heures du matin, pour faire une fan zone avec un fan club. Il y a 1 000 ou 1 500 personnes là-bas", explique-t-il.
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En plus de la montgolfière, ses proches ont également ressorti son premier vélo, exposé sur un ballot de paille surélevé. Des surprises auxquelles se sont ajoutés de nombreux "Kévin" peints sur la route sur tout le parcours, et des pancartes pour l’encourager. Les spectateurs auraient sûrement aimé voir leur chouchou dans l’échappée victorieuse, mais le maillot jaune, Tadej Pogacar, ne l’a pas laissé partir à l’avant, tout comme Remco Evenepoel le considérant trop proche au classement général du maillot blanc : la rançon de la gloire. "Il fallait tenter. J'ai mis une attaque et tout de suite Quick-Step a roulé, c'est normal, c'est la course. Je n'avais pas mon bon de sortie, donc pas de regret", a affirmé le Normand à la fin de l'étape.
Il a finalement terminé 14e, en compagnie des cadors du Tour, alors que cet immense coup de projecteur sur le Normand pourrait également être très bénéfique à Arkéa-B&B Hôtels, en quête de visibilité pour trouver des sponsors et survivre. "Tout cela arrive au bon moment et j'espère que Manu [Emmanuel Hubert, le manager de l'équipe] recevra des appels", soutient Kévin Vauquelin.
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