US Open : quatre ans après avoir pensé à arrêter sa carrière, Ugo Blanchet vit à 26 ans sa plus belle semaine tennistique
Issu des qualifications, le Français s'est hissé au troisième tour de l'US Open, mercredi. Un parcours impressionnant qui vient récompenser des années sur le circuit secondaire.
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La belle histoire de cet US Open. Ugo Blanchet, actuel 184e mondial, vit une semaine new-yorkaise enchantée. Le Français de 26 ans, issu des qualifications, est au troisième tour de l'US Open, mercredi 27 août, après sa victoire face au Tchèque Jakub Mensik (16e à l'ATP), vainqueur du dernier Masters 1000 de Miami, en cinq sets 6-7 (2/7), 7-6 (7/5), 3-6, 6-4, 7-6 (10/7).
Il a même signé ses deux premières victoires en Grand Chelem de sa carrière, lui qui ne comptait avant New York qu'une seule victoire sur le circuit ATP, à Hambourg (ATP 500) en juillet 2024. "Je pense qu'on rêve tous de jouer des matchs comme ça quand on commence le tennis", a savouré le natif de Saint-Julien-en-Genevois (Haute-Savoie) en conférence de presse. "Le chemin a été long. Ça fait un moment que je pense être capable de rivaliser avec ces joueurs. Cette année, surtout depuis Roland-Garros, où j'ai super bien évolué, j'ai un peu désacralisé les Grands Chelems", a-t-il glissé à nos confrères du Parisien.
Une carrière qu'il a failli s'arrêter
Pourtant, cette belle histoire aurait pu ne jamais arriver. À la fin de l'été 2021, Ugo Blanchet alors âgé de 22 ans, stagne dans les tréfonds du classement ATP. Joueur explosif, avec un coup droit dévastateur et un service éclair, il est de ceux qui jouent à l'instinct, "dans le plaisir et les sensations" et "qui aime les émotions que [le sport lui] procure."
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Bloqué à la 900e mondiale, il pense à tout plaquer. Mais une discussion avec ses parents dans la cuisine familiale a tout changé. "J'avais eu des discussions avec ma copine sur l'avenir qu'on voulait. Je n'étais pas autonome financièrement et je voulais libérer mes parents pour qu'ils profitent de leur argent, partent en vacances, voyagent et qu'ils se construisent des souvenirs. J'aimais toujours jouer, mais je voyais que ça ne suffisait pas", raconte-t-il dans les colonnes de L'Equipe. "Je suis allé les voir et je leur ai dit : 'J'ai pris la décision d'arrêter.' Ils m'ont demandé pourquoi. Je leur ai donné les raisons que je viens de vous expliquer. Ils m'ont répondu : 'Si c'est juste ça, on ne veut pas que tu arrêtes, continue'", livre celui qui était découragé par un classement sans évolution malgré des progrès sur le court.
"Cette discussion m'a enlevé un poids sur les épaules. Ensuite il y a eu le déclic à Monastir où j'ai gagné mon premier Future en octobre [2021]. Et aujourd'hui, on est là (sourire)."
Ugo Blanchet, 189e à l'ATPà "L'Equipe"
Dès le début, ils ont été plusieurs à croire en lui, à commencer par Jo-Wildried Tsonga, ancien 5e mondial, et son ex-entraîneur Thierry Ascione, fondateurs de la structure de formation de tennis de haut niveau, All in Academy à Villeneuve-Loubet (10 km de Nice) et à Lyon Décines. C'est justement dans cette académie qu'Ugo Blanchet a approfondi ses bases tennistiques dès l'âge de 15 ans, quittant alors son club de toujours, le Tennis Club du Bassin Bellegardien (à Valserhônen, dans l'Ain). "Le jeune joueur avait même bénéficié d'une ristourne pour continuer à s'entraîner dans cette structure créée par le duo Tsonga - Ascione", raconte Le Parisien (version abonnés). "Ça me fait plaisir de le savoir derrière moi. Avec Thierry (Ascione), ils ont été là quand ça allait moins bien", confie Ugo Blanchet toujours au Parisien.
"Un gars qui a toujours la banane"
Aujourd'hui, son parcours impressionne et force le respect. "On voit qu'il a énormément de qualité. Il bouge bien, et est capable de bien servir. Il a un coup droit qui fait vraiment très mal. Il est aussi assez endurant parce qu'il est allé chercher des ressources à la fin de son match contre Mensik", observe Arnaud Clément, ancien top 10 mondial et consultant pour franceinfo: sport. Surtout, le finaliste de l'Open d'Australie en 2001, qui le décrit comme "un gars qui a toujours la banane, heureux d'être là où il est", a été bluffé par sa capacité à gérer les moments cruciaux du match. "Notamment lors de ses deux doubles fautes qu'il a commises, parce qu'il était extrêmement nerveux à ce moment-là."
"Il sent qu'il peut aller chercher un troisième tour. Et finalement, il parvient à passer au-dessus pour finir le tie-break d'une manière assez incroyable avec des coups gagnants et des prises de risques vraiment audacieuses. C'est assez fort pour un gars qui n'a pas encore l'expérience à ce niveau-là".
Arnaud Clément, ancien top 10 mondialà franceinfo: sport
L'expérience, il est justement en train de l'acquérir. Remporter des victoires et qui plus est en Grand Chelem peut être "un déclencheur énorme pour les joueurs, parce que cela peut vraiment leur permettre de prendre conscience du niveau qu'ils sont capables de jouer et des joueurs qu'ils sont capables de battre", appuie Arnaud Clément. "Il va se rapprocher du top 100, même s'il y a encore un peu de travail, ajoute le consultant pour franceinfo: sport. Cela peut booster sa confiance pour la suite. Il va se dire qu'il peut y aller, qu'il l'a déjà fait, et qu'il va le refaire."
Même avant ce plein de confiance new-yorkais, Ugo Blanchet a "toujours cru en [ses] qualités. Mon niveau est très bon mais je sais que je peux encore mieux jouer", assurait-il en conférence de presse après son deuxième tour. Pour son prochain match dans la nuit de vendredi à samedi, contre un autre Tchèque, Tomas Machac (22e à l'ATP), il n'aura d'autre choix que d'élever encore son niveau de jeu pour remporter cette prochaine "grosse bataille", qui lui ouvrirait alors les portes de son premier huitième de finale en Majeur.
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