Open d'Australie : avec un premier titre du Grand Chelem à 29 ans, le long chemin de la persévérance pour Madison Keys
L'Américaine a remporté samedi son dixième titre en carrière et surtout son premier tournoi du Grand Chelem face à la numéro un mondiale, Aryna Sabalenka.
"Après ma première finale [en 2017], je ne pensais pas me retrouver dans cette situation un jour." C'est avec les larmes aux yeux que Madison Keys s'est exprimée face aux spectateurs de la Rod Laver Arena, samedi 25 janvier, après sa victoire face à Aryna Sabalenka en finale de l'Open d'Australie.
À 29 ans, l'Américaine a ainsi décroché son premier titre du Grand Chelem, huit ans après sa première finale, et près de seize ans après ses débuts sur le circuit WTA. "Je suis très fière de moi, d'être revenue à cette position, d'avoir pu jouer comme je l'ai fait et d'avoir terminé sur une note aussi forte. Je n'ai pas toujours cru que je pourrais revenir à ce point. Mais le fait de pouvoir le faire et de gagner signifie beaucoup pour moi", a réagi la nouvelle championne de Melbourne en conférence de presse.
"Une enfant prodige" sous la pression du succès
Dès ses premiers coups de raquette, Madison Keys est en effet perçue comme "une enfant prodige", d'après les mots de son entraîneur et mari Bjorn Fratangelo, lors d'une interview donnée à la presse à Melbourne, vendredi 24 janvier. "Je ne peux qu'imaginer ce que cela représente comme pression quand les gens te disent à 14 ans que tu vas gagner des titres en Grand Chelem dès tes 21 ou 22 ans", ajoute cet ancien joueur américain, retraité depuis 2023. À 21 ans justement, Madison Keys (16e mondiale) se qualifie pour sa première finale en Grand Chelem à l'US Open, où elle s'inclinera lourdement face à sa compatriote Sloane Stephens 6-3, 6-0, alors 83e mondiale.
Depuis, elle a remporté six tournois, dont un juste avant l'Open d'Australie à Adelaïde, et s'est hissée à quatre reprises dans le dernier carré en Grand Chelem (en 2018 à Roland-Garros et à l'US Open, en 2022 à l'Open d'Australie et à l'US Open 2023). Mais la case victoire en Grand Chelem manquait toujours à son palmarès, au point que cela en devienne une obsession. "Tout arrive pour une raison. J'ai dû passer par des choses difficiles. Cela m'a forcée (..) à essayer de travailler sur la pression interne que je m'imposais", a-t-elle expliqué.
"Dès mon plus jeune âge, j'ai eu l'impression que si je n'avais jamais gagné un Grand Chelem, je n'aurais pas été à la hauteur de ce que les gens pensaient que j'aurais dû être. C'était un fardeau assez lourd à porter."
Madison Keys, vainqueure de l'Open d'Australieen conférence de presse
Pour se débarrasser de ce fardeau, l'Américaine a donc effectué un travail psychologique avec "beaucoup de thérapies" ainsi qu'un long travail sur "le plan personnel à cause de cette pression que je me mettais sur les épaules." "J'ai fini par être fière de moi et de ma carrière, avec ou sans Grand Chelem, a-t-elle longuement confié en conférence de presse. J'ai accepté que cela n'arrive jamais. J'ai l'impression que le fait d'abandonner ce genre de discours interne m'a donné la possibilité de jouer un très bon tennis et de gagner un Grand Chelem."
Deux titres en janvier
Ainsi, ces dernières années, mais surtout depuis l'année dernière, son rapport aux résultats a évolué, avant de prendre tout son sens lors de la tournée australienne. Elle a d'ailleurs réalisé l'un des meilleurs démarrages avec son titre à Adelaïde, avant d'éliminer la numéro 2 mondiale Iga Swiatek en demi-finale à Melbourne puis de faire basculer la numéro un mondiale en finale, qui était double tenante du titre et visait la passe de trois. Madison Keys est d'ailleurs devenue la première joueuse depuis la Russe Svetlana Kuznetsova à remporter un Grand Chelem (Roland-Garros 2009) après avoir battu les numéros un et deux mondiale, relève le compte X Jeu, set et maths. À l'Open d'Australie, il faut même remonter à Serena Williams en 2005.
Si son niveau de jeu a impressionné lors de la quinzaine australienne et en a fait buter plus d'une, Bjorn Fratangelo pense qu'"elle n'a pas encore atteint son plein potentiel". "Elle est très puissante, (...) il n'y a pas un coup dont on puisse se dire qu'il est plus faible [dans son jeu]. Elle a toujours eu plein d'outils à sa disposition, mais encore faut-il savoir lesquels utiliser à quel moment. J'ai l'impression qu'elle est en train de le comprendre", a-t-il encore estimé, lui qui s'attendait à un "dur" combat mais qui avait un "bon pressentiment" pour le titre. À Melbourne, les planètes se sont enfin alignées autour de Madison Keys, qui a su à bientôt 30 ans, rassembler toutes les clés pour transformer ce pressentiment en plus beau des trophées.
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