"Encore un effort pour démocratiser cette discipline extraordinaire" : après les JO de Paris, retour à la réalité pour les professionnels du skate

Discipline olympique récente, le skate avait brillé à l'été 2024 sur la place de la Concorde à Paris. Quelques mois après, malgré cette exposition, les moyens restent limités pour les skaters, amateurs comme professionnels.

Article rédigé par franceinfo
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Le skate était l’un des quatre sports dits "additionnels" des JO de Paris. (ODD ANDERSEN / AFP)
Le skate était l’un des quatre sports dits "additionnels" des JO de Paris. (ODD ANDERSEN / AFP)

C’était l’un des quatre sports dits "additionnels" des JO de Paris : le skate. Il est apparu dès les Jeux de Tokyo en 2021 et a été reconduit pour ceux de Los Angeles en 2028 : la preuve que le monde olympique valide cette nouvelle discipline. Mais six mois après Paris, les athlètes et les professionnels en tirent un bilan mitigé.

Ses tricks et ses runs, le 29 juillet dernier, sur l'une des plus belles places parisiennes - la Concorde - Vincent Milou s'en souviendra toute sa vie. "Incroyable le jour des Jeux. Le public était ultra motivé, le lieu était magnifique. C'était assez magique", se souvient l'athlète.

La "lourdeur" de la préparation pour les Jeux de Paris

Mais en dehors de sa neuvième place, décevante pour celui qui avait été quatrième à Tokyo, Vincent Milou regrette également aujourd'hui la lourdeur de la préparation pour la qualification à ces Jeux de Paris. "Tout ce qui a amené aux Jeux a été un cauchemar. Toutes les compétitions de qualification, il y en avait énormément pour gagner un petit nombre de points, pour pouvoir se retrouver dans le top 20 mondial et être qualifié aux Jeux. C'était une course aux points. Je me suis blessé entre temps", reconnaît Vincent Milou.

"Ça a été hyper compliqué mentalement de suivre et je trouve que ça sortait un peu de l'esprit du skate"

Vincent Milou, skateur français

à franceinfo

La promesse des Jeux, c'était aussi un héritage pour ces sports confidentiels. Et là-dessus, il y a encore des réserves, notamment pour les équipements, confirme Matthias Thomer, président de la Ligue d'Île-de-France de roller skate-board. "Des vestiaires et des sanitaires autour du skatepark qui sont en train de se construire, de la lumière le soir, un parking... Des choses très très rudimentaires, qui permettraient d'avoir vraiment un accueil complet. Donc, on aimerait avoir cet effort-là pour encore démocratiser et apporter cette discipline qui est assez extraordinaire au plus grand nombre", défend Matthias Thomer.

La Street league à Roland-Garros

Mais il faut reconnaître que les JO ont renforcé la notoriété du skate en France. La preuve : la Street league, la plus grande compétition au monde, revient à Paris cette année. Après un premier essai l'an dernier à Bercy, ce sera cette fois à Roland-Garros en octobre. Et si le promoteur Cédric Fray a vu plus grand, c'est parce que le public s'est élargi.

"Ces événements consécutifs ont permis à des parents, par exemple, de découvrir un sport suivi par leurs enfants et qui ne regardaient pas forcément d'une manière très intéressée, mais plutôt comme un complément d'un sport classique, type football, rugby et autres. Et là, ils ont compris que c'était une vraie discipline, avec des athlètes qui pouvaient en vivre et qui pouvaient en faire un métier. Et finalement, ça a éclairé un petit peu ce sujet-là auprès des parents", explique le promoteur.

La Street league à Roland-Garros, ce sera le prochain gros événement de skate en France : des rampes sur le court Suzanne Lenglen, le 11 octobre prochain.

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