"Un stade a besoin de vivre"... Comment la cohabitation entre le Stade français et le Paris FC s'organise à Jean-Bouin
Les footballeurs de l'autre club de la capitale reçoivent Strasbourg, à Jean-Bouin, dimanche.
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Du rose au bleu, puis retour en rose. Voilà désormais le quotidien du stade Jean-Bouin dans l'Ouest parisien (16e arrondissement), qui accueille depuis le 31 août, l'équipe première du Paris FC, promu en Ligue 1 cette saison, en plus des équipes du Stade français, dont celle qui joue en Top 14. Les footballeurs y affrontent, dimanche 21 septembre, Strasbourg pour leur second match à domicile cette saison.
Une alliance entre foot et rugby de haut niveau pas si commune dans une même enceinte, qui s'est imposée rapidement malgré des défis techniques importants pour changer de costume un stade habitué aux plaquages et aux transformations, plus qu'aux jongles et petits ponts, malgré des matchs de l'équipe féminine du PSG ces dernières années. "C'est une optimisation de l'utilisation pour des clubs de haut niveau qui est pertinente et intéressante", s'enthousiasme Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la mairie de Paris et ancien 3e ligne du Stade français.
Si le ballon rond n'est pas totalement nouveau dans la panoplie de Jean-Bouin, le costume qu'imposent les équipes de Ligue 1 et de Ligue 2 est bien différent de celui de la Ligue de rugby, à commencer par la pelouse. "Il n'y avait pas d'alternative que de la changer", affirme Thomas Lombard, directeur général du Stade français auprès de franceinfo: sport. Les rugbymen jouaient en effet sur un gazon synthétique là où les deux plus hautes divisions du foot français exigent une pelouse naturelle ou hybride.
"Elle est beaucoup plus confortable mais aussi beaucoup plus fragile", reconnaît l'ancien international français, qui liste également la mise en place d'un parcage visiteur ou les contraintes de calendrier pour expliquer que les deux équipes ne jouent pas à domicile le même week-end. Sans parler de la proximité du Parc des Princes, antre des champions d'Europe en titre du PSG, pour lequel des mesures de sécurité entrent aussi dans la partie.
Installée en deux mois, la nouvelle pelouse au centre des attentions
Un patchwork densément brodé pour Jean-Bouin, qui doit enfiler ses différents habits de lumière pour une quarantaine de rencontres cette saison, bien loin de la quinzaine de matchs qui s'y jouaient jusqu'alors. "Un stade a besoin de vivre", s'exclame Thomas Lombard, ravi d'imaginer les 20 000 places remplies et sûr de permettre à Jean-Bouin de gagner en notoriété. "C'est globalement très positif", ajoute-t-il. Même s'il rappelle, dans un souffle, que plutôt qu'une cohabitation, le contrat qui court jusqu'en 2029, date à laquelle doit se décider le renouvellement de la concession du stade avec la mairie de Paris, permet "l'accueil du PFC pour une grosse vingtaine de rencontres, mais le reste du temps, le stade est en configuration Stade français". Avec des accessoires roses sur l'uniforme traditionnel bleu marine donc.
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Le plus gros chantier, toutes les parties sont unanimes, a été le passage de la pelouse synthétique à une hybride de dernière génération. "Nous avons choisi une technologie unique en France", expose Arnaud Campanella, secrétaire général du Paris FC. Il pointe "deux vertus écologiques" à ce revêtement : le premier est l'arrosage par la racine, la "subirrigation", qui permet de consommer "80% d'eau en moins", et le second, une "réduction des maladies comme les champignons, favorisés par l'arrosage aérien" et par ricochet, une réduction importante de l'utilisation d'engrais et de pesticides.
Sur le papier, ce chantier, achevé en deux mois, a tout de l'équipement idéal. Pourtant, du côté du Paris FC comme du Stade français, on avoue à demi-mot ne pas savoir comment la pelouse va réagir sous les coups de crampons répétés. "J'espère qu'on va avoir de bonnes surprises", espère Thomas Lombard, qui projette déjà "d'organiser encore un certain nombre d'évènements si on s'aperçoit que la pelouse réagit bien".
"En plus des meilleures technologies, on a une attention particulière sur l'entretien de la pelouse avec l'envoi par notre prestataire d'un jardinier qui vient d'Angleterre. On a vraiment déployé des moyens colossaux pour avoir une pelouse qui résiste aux deux sports."
Arnaud Campanella, secrétaire général du Paris FCà franceinfo: sport
Un vernis aussi délicat qu'essentiel pour les revenus de l'exploitant de Jean-Bouin. "Avant l'arrivée du PFC, nous menions un certain nombre d'opérations tout au long de l'année", rappelle Thomas Lombard. En recouvrant la pelouse synthétique, le stade pouvait ainsi accueillir concerts, conférences et autres séminaires. Là où désormais cet écrin du 16e arrondissement se limite à sa vocation sportive. Au point d'envisager, peut-être un jour, d'y faire jouer la section féminine du Paris FC ? "Au vu de l'articulation des calendriers, ça paraît difficile : les hommes, la Coupe de France, le rugby. Sans parler du PSG juste à côté. Mais pour quelques grosses affiches, c'est un souhait", partage le secrétaire général du Paris FC. Les Parisiennes y ont d'ailleurs affronté (0-0) l'Austria de Vienne, le 11 septembre, en match aller du troisième tour de qualification de la Ligue des champions.
Optimisation des usages sportifs
Pour compenser cet usage plus intensif de Jean-Bouin, la mairie de Paris a, elle aussi, mis la main au portefeuille, pour réparer des installations vieillissantes à proximité, comme l'éclairage du stade Christophe-Dominici, "HS depuis plusieurs années", selon Pierre Rabadan, qui se réjouit de cette "bonne gestion d'équipement public" et de l'utilisation d'un stade, "plus d'une fois tous les 15 jours".
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Le Paris FC a aussi investi dans de nouvelles caméras de vidéosurveillance avec la réorganisation du PC de sécurité, ainsi que dans un parcage visiteurs aux normes de la Ligue 1. "Tout est amovible, notre système de filets se rétracte, les barrières face au terrain", énumère Arnaud Campanella, qui glisse aussi que la partie de l'infrastructure qui reste en place ne dérange pas les supporters de rugby. "On peut se permettre de ne pas mettre de supporters dans ce coin-là, abonde Thomas Lombard. On ne joue pas encore à guichets fermés et donc il suffit de raisonner en bonne intelligence et de ne pas commercialiser ces places".
Même écho sur la question de la sécurité dans et en dehors du stade. Car il a aussi fallu gérer le voisinage du PSG. "Les discussions ont lieu entre six entités différentes : la LNR, la Ligue 1, les trois clubs et la préfecture de police de Paris", précise Thomas Lombard. Pour l'heure, alors que chaque club a déjà joué à domicile, la partition semble au diapason. "Ce qui est sûr, c'est que nous ne sommes pas là seulement pour une saison", enchérit le secrétaire général du Paris FC, qui a envie de s'installer dans la durée à Jean-Bouin. Pour l'heure, le contrat a été signé jusqu'en 2029, date à laquelle la concession du stade doit être renouvelée par la Mairie. "C'est prioritairement un stade de rugby, Jean-Bouin, conclut Pierre Rabadan, ancien coéquipier de Thomas Lombard dans le club parisien. Donc l'idée est pour l'heure qu'il reste géré par le Stade Français. Mais si la cohabitation sur la durée fonctionne, c'est encore mieux".
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