Rugby : on vous explique le projet de ligue polémique R360 qui veut révolutionner le monde de l'ovalie
Lancé notamment par l'ancien champion du monde anglais Mike Tindall, le projet dit vouloir dépoussiérer le rugby avec la création d'une nouvelle ligue dissidente en 2026.
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Une ligue de rugby parallèle ? A l'image de la Super Ligue en football, du Grand Slam Track en athlétisme ou du circuit LIV en golf, le rugby a également son projet de nouvelle ligue : R360. Celle-ci a été annoncée en septembre à l'initiative de trois hommes : les anciens joueurs Mike Tindall, champion du monde avec l'Angleterre en 2003 et membre de la famille royale (son épouse est une nièce du roi Charles III), Stuart Hooper, le directeur du club de Bath (Angleterre), ainsi que Mark Spoors, directeur de Wasserman, une agence américaine de marketing sportif.
Franceinfo: sport vous explique en quoi consiste ce projet, qui veut révolutionner le rugby pour "créer la version la plus excitante et la plus moderne du rugby (...) faite pour conquérir une nouvelle génération de fans". Un projet loin de faire l'unanimité.
14 équipes, un système de draft, des matchs dans le monde entier...
Dans les grandes lignes, la saison débuterait le 2 octobre 2026, et la ligue serait composée de huit équipes masculines et six féminines. En 2027, année de Coupe du monde, il y aurait un circuit de 12 étapes (puis 16 en 2028) dans un lieu différent à chaque fois, s'inspirant davantage du modèle de la Formule 1 plutôt que des matchs classiques domicile/extérieur.
En ce qui concerne les lieux, le projet se veut mondial, avec des franchises basées à Londres, Miami, Tokyo ou encore Le Cap. Une particularité réside dans le système de draft : en juillet, tous les joueurs engagés seraient répartis dans les différentes équipes.
La compétition se déroulerait sur deux périodes : d'avril à juin, puis d'août à septembre, quelques semaines avant le début de la Coupe du monde en Australie, le 1er octobre. "Nous souhaitons travailler en collaboration dans le cadre du calendrier mondial du rugby", a exprimé l'organisation, alors que le calendrier est déjà très chargé, encore plus en année de Coupe du monde.
Si les grandes lignes sont ainsi définies, le projet n'est pas encore officiel. L'ancien international anglais Mike Tindall a néanmoins estimé qu'il était "à 80%" ficelé, dans une interview pour le podcast anglophone The Good, The Bad & The Rugby. La date de lancement de la compétition sera annoncée "probablement en début d'année prochaine", a assuré l'ancien centre du XV de la Rose.
Des conditions alléchantes pour attirer les joueurs
Si ce projet prend de l'épaisseur, c'est notamment en raison des conditions favorables pour les joueurs. L'organisation de R360 précise que tous les joueurs seront "totalement libérés" pour jouer en sélection et n'appartiendront ni à leur franchise ni à R360, afin de "maximiser leurs capacités de gain hors terrain". L'organisation insiste aussi sur "la santé des joueurs [qui] est l'une des principales raisons de la création de notre série mondiale, qui réduira considérablement la charge de travail des joueurs".
De plus, elle précise qu'ils pourront choisir leur pays de résidence et ne seront pas tenus de vivre dans la ville où leur franchise réside. Aucun joueur ne s'est officiellement engagé pour jouer dans cette Ligue mais l'organisation vise à attirer les plus grandes stars, et notamment le Top 300 des joueurs et joueuses mondiales.
C'est néanmoins dans ce contexte qu'Antoine Dupont a jeté un pavé dans la mare, en critiquant les règles du salary cap, qui encadre la masse salariale et régissent le droit à l'image des joueurs du Top 14. "Les règles du salary cap (...) nous empêchent d'utiliser notre image individuelle à travers des contrats de pub classiques", a estimé Antoine Dupont auprès de l'AFP, le 2 octobre dernier.
Le syndicat des joueurs prudent
Du côté des joueurs, l'Association Internationale des Joueurs (IRPA), qui regroupe notamment les syndicats de joueurs du Royaume-Uni, de France, d'Australie, de Nouvelle-Zélande, a exhorté les sportifs à la prudence, soulignant que les projets complets de R360 n'étaient pas encore clairs. "Les informations détaillées concernant la compétition restent à fournir et celle-ci n'a pas encore reçu l'approbation réglementaire de World Rugby", a-t-elle rappelé. R360 assure pourtant être "impatient de soumettre [leur] dossier au prochain Conseil de World Rugby pour approbation l'été prochain, comme prévu."
Les fédérations vent debout contre le projet
Face à ce projet, presque toutes les fédérations engagées dans le Six nations et le Rugby Championship ont publié un communiqué commun, mardi 7 octobre. "En tant que groupe de fédérations nationales de rugby, nous appelons à une extrême prudence de la part des joueurs et des membres d’encadrement envisageant de rejoindre la compétition R360 telle qu’elle est actuellement proposée", ont ainsi averti les fédérations de Nouvelle-Zélande, d’Australie, d’Afrique du Sud, d’Irlande, d’Angleterre, d’Écosse, de France et d’Italie. Seules l'Argentine et le pays de Galles manquent à l'appel, mais la fédération galloise a annoncé "soutenir cette déclaration".
Evoquant le Mondial féminin qui vient de s'achever en Angleterre, le directeur général de World Rugby, Alan Gilpin, avait également montré sa circonspection, le 29 septembre : "Après ce que nous avons vu au cours des cinq dernières semaines, le rugby doit-il démolir toutes ses structures existantes et tout recommencer complètement différemment ? Je ne le pense pas."
En France, le président de la Ligue nationale de rugby (LNR), Yann Roubert, avait dénoncé en septembre "une aberration absolue". "Si vous connaissez un investisseur qui veut investir, je lui conseillerais plutôt de venir dans les clubs français, dans le Top 14 ou dans les compétitions qui existent, qui à mon avis ont beaucoup plus de sérieux, d'avenir et de logique, tant sportifs, philosophiques et économiques." Quelques jours plus tard, Florian Grill s'était montré vigilant à l'encontre de ceux tentés par le projet : "Les joueurs qui s'engageront dans cette ligue sont susceptibles de ne pas être appelés", avait prévenu le président de la FFR a l'AFP.
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