Coupe du monde : malgré une belle résistance, les Françaises battues par l’Angleterre et éliminées en demi-finale

Le miracle n’a pas eu lieu. Le XV de France a été éliminé de la Coupe du monde de rugby après sa défaite en demi-finales face à l’Angleterre (35-17), samedi 20 septembre, au Ashton Gate Stadium de Bristol, dans l’ouest du pays. Face aux numéros un mondiales, favorites à la victoire finale, les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz ont chèrement vendu leur peau, mais concèdent une 17e défaite de rang face aux Red Roses, leur bête noire depuis 2018.

Et à la fin, dans un vacarme assourdissant, c’est l’Angleterre qui gagne et s’offre le droit de continuer à rêver du trophée, tandis que la France plonge dans les regrets et les "et si". Dans une demi-finale longtemps disputée, loin du match à sens unique que certains annonçaient, les Bleues ont offert une belle résistance, mais n’ont pas réussi à trouver la solution pour faire dérailler l’incroyable machine anglaise, poussée par tout un stade (25 478 spectateurs quasi tous acquis à leur cause) et tout un peuple.

Une première période au niveau

Bousculées comme jamais depuis le début de la compétition, les Red Roses ont su construire leur succès avec patience, portées par leur superstar Ellie Kildunne, auteure d'un doublé, et grâce au soutien de leur banc. Alors que l’écart n’était encore que de deux points à l’approche de l’heure de jeu, elles ont frappé fort et inscrit trois essais dans le dernier quart du match (59e, 69e, 79e), pour sceller leur victoire. 

Les Bleues pourront sans doute nourrir quelques regrets, surtout après le niveau affiché en première période. Après avoir rapidement concédé l’ouverture du score (5e), les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz n’ont pas paniqué, et ont réussi à faire le jeu. Avec la possession et la domination (65% et 62% respectivement en première période), elles ont plusieurs fois semé le trouble dans les 22 adverses.

Mais si Nassira Kondé a réussi à transpercer la ligne après une longue offensive pour ouvrir le compteur tricolore (24e), les Bleues ont ensuite vendangé plusieurs occasions qui auraient pu leur permettre de prendre les devants avant la pause. Marine Ménager a bien cru tenir le deuxième essai (35e), mais il a été immédiatement refusé par l’arbitre pour une passe en-avant. Quelques secondes plus tôt, la capitaine avait déjà réussi à prendre de vitesse la défense anglaise avant de rater sa passe vers Léa Champon.

Nouvelle opportunité manquée

C’est finalement en seconde période, alors que les Anglaises prenaient l'ascendant, que les Bleues ont retrouvé un peu de réussite, mais toujours à réaction. D'abord grâce à la réalisation de Kelly Arbey (52e), récompensée de sa grosse activité jusque-là, et qui a temporairement fait taire le stade. Puis grâce au doublé de Nassira Kondé (73e), un peu trop tardif pour lancer la révolte et espérer renverser la vapeur. "Elles ont fait une bien meilleure deuxième mi-temps que nous, elles nous ont dominées en touche, en mêlée. Leurs arrières nous ont mis le feu", a regretté Gabrielle Vernier au micro de TF1 après la rencontre.

Le fait d’avoir quelque peu fait douter les Red Roses, comme lors du dernier Tournoi des six nations, sera une bien maigre consolation face aux espoirs d’écrire l’histoire du rugby français une nouvelle fois envolés. Comme lors de huit de leurs neuf premières participations en Coupe du monde, les Bleues sont éliminées aux portes de la finale. Elles affronteront dans le match pour la troisième place la Nouvelle-Zélande, samedi 27 septembre, à Twickenham. L’Angleterre, qui ne s’est jamais inclinée en demi-finales d’un Mondial, défiera le Canada, le même jour et dans le même stade, devant son public, pour soulever le trophée.