Pourquoi conserver son titre en Ligue des champions est un défi particulièrement difficile pour le PSG

En plus d'être plus attendu que l'an passé, le club de la capitale, qui débute sa campagne européenne mercredi, doit déjà composer avec des problématiques nouvelles.

Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Bradley Barcola et Illia Zabarnyi se saluent lors de PSG-Lens en Ligue 1, le 14 septembre 2025, au Parc des Princes. (FRANCK FIFE / AFP)
Bradley Barcola et Illia Zabarnyi se saluent lors de PSG-Lens en Ligue 1, le 14 septembre 2025, au Parc des Princes. (FRANCK FIFE / AFP)

"Continuer à marquer l’histoire, c’est le premier objectif depuis le premier jour de mon arrivée. C’est très difficile de voir une équipe gagner la Ligue des champions deux fois [d'affilée]. C’est notre objectif. On est très ambitieux". Avant même le premier match de Ligue 1 de son équipe, Luis Enrique avait annoncé la couleur, le mois dernier. L'équipe dirigée par le technicien espagnol affronte l'Atalanta Bergame au Parc des Princes, mercredi 17 septembre, pour lancer sa campagne de C1, auréolée du statut de champion d'Europe en titre.

Pour le capitaine Marquinhos, conserver le titre "c'est l'ambition. C'est pourquoi on travaille pour aller de l'avant. Une fois que tu as goûté la victoire en Ligue des champions, tu n'as plus envie de goûter à la défaite. C'est ce qui va nous permettre de nous améliorer. Il ne faut pas oublier que nous avons une équipe très jeune. Moi, à 31 ans, je veux encore gagner plus. On va se battre à chaque match et avancer petit à petit."

Mais conserver son titre est une performance très rare dans la plus prestigieuse des compétitions de clubs. Depuis que la Ligue des champions porte ce nom, en 1993, seul le Real Madrid (qui compte un record de 15 sacres) a réussi à enchaîner, et trois fois d'affilée : en 2016, 2017 et 2018. Avant cela, d'autres équipes l'avaient fait, comme l'AC Milan en 1989 et 1990, mais le format n'avait rien à voir avec celui d'aujourd'hui. Pour soulever le trophée, l'entrée se faisait directement en seizièmes de finale et il fallait disputer neuf matchs, contre au minimum 15 depuis la saison passée.

"12%" de chances d'être titré à nouveau 

Signe de la difficulté de la tâche, le spécialiste des statistiques Opta ne place le PSG qu'en troisième position des clubs ayant le plus de chances d'être sacrés [article en anglais] à l'issue de la saison (12,1% de chances), derrière deux équipes éliminées par le club de la capitale la saison passée : Liverpool (20,4%) et Arsenal (16%). Il faut dire que le tirage au sort de la phase de la ligue n'a (encore) pas été clément avec le club français. Il n'aura aucun match "facile", avec notamment les réceptions du Bayern Munich ou de Tottenham et un déplacement à Barcelone dès le 1er octobre.

Être prêt pour affronter l'une des meilleures équipes au monde aussi tôt dans la saison est un vrai défi pour le Paris Saint-Germain, qui n'a pas vraiment connu de vacances à l'intersaison. Elles ont commencé le 14 juillet, le lendemain de la défaite en finale de la Coupe du monde des clubs, au moment où la plupart des équipes européennes avaient déjà lancé leur préparation. Luis Enrique et ses joueurs ont fait leur retour à l'entraînement le 8 août, cinq jours avant de jouer le premier de match de la saison : la Supercoupe d'Europe remportée face à Tottenham (2-2, 4-3 t.a.b).

Depuis, le club parisien a gagné tous ses matchs (4/4 en Ligue 1), l'air de rien, sans forcer et en assumant son statut. Mais les blessures s'accumulent, alors que le club parisien avait été particulièrement épargné la saison passée. Désiré Doué et Ousmane Dembélé seront sur le flanc pendant au moins un mois et trois autres joueurs les ont rejoints à l'infirmerie lors du dernier match, contre Lens (2-0), dimanche, dont le troisième membre du trio gagnant en attaque, le Géorgien Khvicha Kvaratskhelia. La veille encore, Luis Enrique se montrait prudent sur sa participation.

Vider l'infirmerie et se réinventer

Légèrement blessé, Kang-In Lee sera, quant à lui, sur la feuille de match. Le défenseur Lucas Beraldo sorti sur civière, est très incertain. Touché à la cheville gauche, il n'a pas participé à l'entraînement mardi matin. Les options sont donc réduites alors que les choses sérieuses commencent tout juste. "C'est un moment un peu difficile pour nous, mais cela arrive à tout le monde. Je suis tranquille et j'espère qu'on pourra surmonter cela", appuyait Luis Enrique, dimanche.

L'entraîneur parisien est de plus en plus interrogé sur le mercato estival très discret du PSG, avec aucune recrue offensive. Une question se pose déjà : le PSG a-t-il la profondeur d'effectif suffisante pour continuer à vouloir gagner sur tous les tableaux ? Le groupe professionnel ne compte que 20 joueurs de champ. Mercredi, Enrique ne pourra compter que sur trois joueurs offensifs si Kvaratskhelia n'est pas apte : Bradley Barcola, Gonçalo Ramos et le jeune Ibrahim Mbaye (17 ans et aucun match de C1 à son actif).

Si l'accumulation de blessures s'arrête, Paris devra aussi apprendre à se réinventer. La défaite en finale du Mondial des clubs contre Chelsea (0-3) avait montré qu'une équipe pouvait très bien déstabiliser le champion d'Europe en allant le chercher très haut. Dans le football, les recettes qui marchent sont très vite copiées et contrecarrées.

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