Saint-Etienne : un huis-clos partiel qui soulève des questions
Football populaire ou football business, voilà une opposition de styles qui fait débat tous les week-end, ou presque. En France notamment, depuis le plan de sécurité Leproux en 2010, la répression envers les groupes de supporters s'est intensifiée. Hier soir, la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnelle a sanctionné l'AS Saint-Etienne par deux huis-clos partiels. La raison ? Pour les 25 ans des Magic Fans, à l'occasion d'ASSE-Monaco le 29 octobre dernier, des dizaines de fumigènes avaient été craqués en fin de rencontre. Si cet usage est aujourd'hui interdit dans les stades, les supporters stéphanois prennent cette décision comme une injustice. Et cela soulève des questions...
Le Chaudron, l'âme de Saint-Etienne. Les 11 et 14 décembre, respectivement face à Guingamp et Nancy, Geoffroy-Guichard ne bouillonnera pas comme à l'accoutumée. La faute à la LFP qui ne s'est pas montrée clémente face au spectacle offert par les Magic Fans, un des plus mythiques groupes de supporters français, à l'occasion de leur 25e anniversaire.
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Face à Monaco, le 29 octobre dernier, la tribune Charles Parret, dit le Kop Nord, avait en effet proposé une série d'animations époustouflantes. Un spectacle qui avait été reconnu par l'ensemble du monde du football et de ses observateurs : journalistes, consultants, dirigeants, joueurs et même politiques, tous avaient été unanimes sur la beauté et la réussite de cet anniversaire. Mais voilà, l'usage de dizaines d'engins pyrotechniques à la fin du match n'aura pas été du goût de la Ligue...
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Alors oui, le règlement est très clair, et tous les supporters de France le savent : les fumigènes sont strictement interdits dans les stades. D’ailleurs, le président de la commission de discipline de la LFP, Sébastien Deneux, n’a pas tardé à réagir pour expliquer ces deux huis-clos partiels : « Nous avons déjà sanctionné des faits de même nature. Et un anniversaire ne rend pas l’utilisation de fumigènes moins dangereuse. Nous avons tenu compte des efforts du club qui a déjà pris des mesures mais il y a avait déjà un sursis en cours et les supporters le savaient. »
Face à cette décision, les supporters stéphanois, soutenus d’ailleurs par de nombreux autres groupes de supporters français, semblent plus que jamais remontés. Légitime de leur point de vue bien sûr, mais la question ici n’est pas de vouloir remettre en cause la sanction, seule la LFP en a l’autorité. Mais les questions que posent cette sanction, qui parait tout de même sévère au vu de l’aspect festif et populaire que souhaitaient offrir les ultras stéphanois, sont nombreuses…
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A l’heure où les dirigeants du football français se plaignent d’une baisse de l’affluence dans les stades, la tolérance zéro est-elle une bonne solution ? A l’heure où le football populaire a montré tout son envergure durant l’Euro l’été dernier, la répression automatique est-elle bénéfique à terme ? A l’heure où la Ligue 1 est pointée du doigt pour son manque d’ambition et d’attractivité, est-il judicieux de sanctionner l’action de ceux qui viennent animer les stades chaque week-end ?
Le compromis : la tolérance ?
Tant de questions qui en soulèvent une autre. La principale : quel compromis pour assurer la sécurité des spectateurs présents au stade tout en assurant le spectacle ? Le règlement est une chose. L’appliquer strictement en est une autre. Aujourd’hui, il est peut-être temps de rétablir le dialogue entre toutes les parties. Dans ce cas, les fans, les joueurs et les dirigeants, tous les acteurs du foot français, auront eu gain de cause.
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