Bouteilles en plastique interdites, arrêt définitif des matchs, prévention... Ce qu'il faut retenir des mesures pour endiguer la violence dans les stades
Trois semaines après une première réunion entre le gouvernement et les représentants du football français, une seconde s'est conclue jeudi par l'annonce de nouvelles mesures.
Près d'un mois après les incidents survenus lors du match Lyon-Marseille, lors duquel le joueur de l'OM Dimitri Payet a été touché à la tête par un jet de bouteille, le gouvernement et les acteurs du football français ont rendu leur copie.
Trois semaines après une première réunion, plusieurs mesures ont été annoncées depuis le ministère de l'Intérieur, jeudi 16 décembre. Voici ce qu'il faut retenir des annonces gouvernementales.
Une meilleure application des interdictions de stades
C'était l'un des sujets au cœur du débat. Jeudi, le ministère de l'Intérieur a d'abord rappelé l'existence des différents types d’interdictions de stade : administratives, judiciaires et commerciales. "Le dispositif existant, tant législatif que réglementaire, a été jugé suffisant. L’ensemble des acteurs a, en revanche, souhaité qu’il soit mieux appliqué", est-il écrit dans le communiqué.
Ainsi, un rappel sera effectué, "de façon immédiate", aux autorités. D'après les textes déjà en vigueur, les autorités ont à leur disposition la systématisation des obligations de pointage, la nécessité d’inscription au fichier des personnes recherchées (FPR) ou encore le partage accru d’informations avec et entre les clubs et fédérations.
En mon nom et celui de @jmblanquer, merci à mes collègues @GDarmanin @E_DupondM aux instances @FFF et @LFPfr ainsi qu’aux clubs, groupes de supporters pour leur mobilisation aux côtés de @Sports_gouv et @education_gouv pour avancer
— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) December 16, 2021
3/3 pic.twitter.com/KrXyDFryLk
Une nouveauté est toutefois à relever, l'instauration d'une amende. "A moyen terme, une réflexion sera menée pour la création d’une amende forfaitaire délictuelle (AFD), c’est-à-dire une sanction pénale qui est prononcée, en dehors d'un procès, par un policier, un gendarme ou un agent public habilité qui constate une infraction", indique le communiqué.
Cette sanction a pour objectif de sanctionner les "infractions prévues par l’article 332-8 du Code du Sport : l'introduction, la détention et l'usage de fusées ou d'artifices de toute nature dans une enceinte sportive". Cette amende sera une somme d'argent à verser au Trésor public. La mise en place d’une billetterie nominative dans les clubs est aussi sur la table. Un groupe de travail rendra ses conclusions d'ici six mois. Ces mesures traduisent ainsi la volonté des autorités de privilégier les sanctions individuelles plutôt que les sanctions collectives comme les huis clos ou les interdictions de déplacement.
Les bouteilles en plastiques interdites, les filets de protection plébiscités
Autre décision prise : la sécurisation des stades. "La vente et le port de bouteilles en plastique seront désormais entièrement interdits dans l’enceinte des stades, au plus tard au 1er juillet 2022. Les clubs ont la possibilité de mettre en
place cette interdiction au plus vite", annonce le communiqué. La Fédération française de football (FFF) a elle précisé que cette mesure serait appliquée dès le prochain match des Équipes de France.
Un audit sera également lancé par la Ligue de football professionnel "sur tous les systèmes de vidéo-protection des stades de football dont la validité arrive à échéance, dans le but d’élever progressivement ces systèmes vers les meilleurs standards de qualité", est-il encore écrit. Les systèmes de vidéo sont considérés comme "essentiels à la détection et à l’identification des fauteurs de troubles".
Enfin, autre mesure plus ciblée envers le lancement de projectiles. "Une obligation réglementaire envers les clubs sera intégrée au règlement de la Ligue de football professionnel afin que des dispositifs de sécurité anti-projections (ex: filets) et anti- intrusions soient mis en place et, sur préconisations des préfets, puissent être utilisés durant une rencontre", souligne ce même communiqué. Cette mesure sera appliquée au cas par cas et concerne tous les clubs évoluant en Ligue 1 et en Ligue 2. Pour ce qui est du dispositif humains de sécurisation dans les stades, aucune annonce concrète n'a été formulée, mais ce sujet devrait intégrer la Ioi de sécurité globale, actuellement portée par le ministère de l'Intérieur.
Une demi-heure pour gérer une crise
Si de nouveaux incidents devaient se produire, et qu'un arbitre ou un joueur est physiquement blessé par un projectile issu des tribunes, l'ensemble des acteurs ont convenu que "le match serait systématiquement et définitivement interrompu". Une cellule de crise, nouveau format, a également été adoptée. Celle-ci se déroulera sans les présidents de clubs et devra se conclure par une décision prise dans un délai maximum de 30 minutes suivant le début de la crise, afin de "la communiquer à l’ensemble du public et des médias" dans ce délai.
Il est également précisé que cette cellule de crise comportera une "répartition claire des compétences entre l’arbitre et l’autorité de police dans l’interruption des matchs", sans en préciser les contours concrets.
Plus de prévention dans les stades
Dernier axe, celui de la prévention. Le gouvernement veut accentuer les messages de prévention, notamment avec un rappel des sanctions encourues inscrit sur les billets et projeté sur les écrans dans les stades, ainsi que le développement d’une campagne de communication et de prévention sur la violence dans les stades.
Une cellule de coordination a enfin été mise en place pour s'assurer du suivi de l'instauration de ces nouvelles mesures ainsi que d'anticiper "de nouvelles évolutions face aux défis qui émergeront". "Elle réunira, chaque mois, les acteurs qui ont participé aux groupes de travail, et associera deux fois par an les supporters. Le bilan des travaux sera présenté à la fin de la saison de Ligue 1 et Ligue 2", conclu le communiqué.
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