Incidents OM-OL : quatre questions sur le caillassage des bus lyonnais qui a conduit au report du match
La rencontre entre l'Olympique de Marseille et l'Olympique lyonnais, dimanche, a dû être reportée après de graves incidents contre le bus des joueurs et ceux des supporters lyonnais.
Des images de plus, des images de trop. Dimanche 29 octobre, le choc entre l'OM et l'OL, traditionnel "Olympico" de la Ligue 1, n'a pas pu débuter. Le bus de l'Olympique lyonnais et quatre bus qui transportaient certains de leurs supporters ont été pris pour cible aux abords du stade. Des jets de projectiles ont fait plusieurs blessés, dont l'entraîneur rhodanien, Fabio Grosso, touché au visage. Le match a été reporté et ces incidents ont provoqué l'indignation de tous les acteurs. Lundi 30 octobre, plusieurs questions restent en suspens.
Comment vont les victimes de jets de projectiles ?
Plusieurs personnes ont été touchées par des jets d'objets. Le plus sévèrement blessé est l'entraîneur de l'OL, Fabio Grosso, dont la photo du visage en sang a choqué. L'Italien a été atteint juste au-dessus de l'œil et au cuir chevelu après que les vitres du bus lyonnais - pourtant escorté par deux camions de CRS - ont explosé à cause de la pluie de projectiles. L'ancien champion 2006 a subi 12 points de suture et a souffert de vertiges. Son assistant Raffaele Longo a, lui, été touché à l'œil.
Quatre bus de supporters des Gones ont subi le même caillassage. "On a attendu un peu moins d’une heure [après l'attaque contre le bus des joueurs de l'OL], et quand on a enfin repris le chemin du stade, ça a été le début du caillassage du premier des quatre bus partis de la région Rhône-Alpes, a témoigné un des conducteurs au Progrès [article payant]. Ma vitre côté conducteur a volé en éclats." Aucun bilan officiel côté supporters n'a été à cette heure communiqué.
Parmi les 500 policiers et gendarmes mobilisés pour assurer la sécurité de la rencontre, cinq ont été blessés, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à BFM TV lundi. Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône, avait par ailleurs indiqué dimanche qu'un CRS avait perdu connaissance après avoir été frappé à coups de batte de base-ball.
Que sait-on des fautifs ?
Dimanche soir, huit personnes ont été placées en garde à vue : six Marseillais et deux Lyonnais pour avoir répliqué aux services de police. Une neuvième interpellation a été confirmée lundi matin par Gérald Darmanin. Parmi les Marseillais, certains sont directement impliqués dans le caillassage du bus de l'Olympique lyonnais a précisé le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone. "L’action a été menée par des gens cagoulés et portant des écharpes de l’OM et des South Winners", un groupe d'Ultras du club phocéen, a par ailleurs décrit le chauffeur de bus de supporters lyonnais interrogé par Le Progrès.
Deux enquêtes ont été ouvertes, une pour "violences avec arme en réunion" à la suite de l'attaque du bus des joueurs et du staff lyonnais, une autre après l'attaque des bus des supporters de l'OL. Les deux clubs ont annoncé vouloir porter plainte après ces incidents.
Le match aurait-il pu être joué ?
Vers 20h45, heure à laquelle le match devait débuter, le report de ce OM-OL a été acté par l'arbitre de la rencontre, François Letexier. "L'OL ne souhaitait pas que la rencontre ait lieu" a-t-il assuré à Prime Video, malgré un imbroglio avec le président lyonnais, John Textor, qui a annoncé le contraire dans un premier temps avant de se raviser. Après le caillassage du bus, un protocole spécial a été déclenché, dû à la blessure sérieuse de Fabio Grosso.
Ce protocole avait été créé après des incidents, déjà lors d'un match entre Lyon et Marseille, le 21 novembre 2021, durant lequel le joueur de l'OM, Dimitri Payet, avait reçu une bouteille dans la tête en plein match. Ces nouvelles dispositions permettent l'interruption définitive d'un match "si un joueur ou un arbitre est la cible d'un jet de projectile". Bien que celui-ci soit prévu initialement dans les cas d'incidents à l'intérieur d'un stade, la gravité de la situation a conduit au report.
Que risque l'Olympique de Marseille ?
Les incidents ayant eu lieu à l'extérieur du Stade Vélodrome, le club marseillais ne devrait pas subir de pénalités sportives. La commission de discipline de la Ligue de football ne peut pas être saisie, et imposer de sanctions. Cela peut être le cas comme lors du match Montpellier-Clermont le 8 octobre dernier, durant lequel un jet de fumigènes avait explosé aux pieds du gardien clermontois Mory Diaw, et conduit à l'arrêt du match. Dans la foulée, le club héraultais avait écopé d'un point de pénalité et la rencontre avait été reportée à huis clos. Seule la commission des compétitions de la LFP va se réunir pour statuer des conditions du report de cet OM-OL (date, présence de supporters ou non…).
Lundi matin, le gouvernement pointe cependant du doigt la responsabilité de l'Olympique de Marseille, comme celle de tout club dans pareille situation, même en dehors des stades. "Bien entendu, s'il est établi qu'il y a des supporters impliqués et que les rôles et les responsabilités permettent de l'établir de manière très claire, les clubs ne peuvent pas se désintéresser de cela, les associations de supporters non plus, la Ligue non plus", a réagi la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra à Télématin sur France 2.
"Est-ce qu'il n'y a pas une responsabilité des supporters ? Est-ce qu'il n'y a pas une responsabilité des clubs ?" s'est questionné Gérald Darmanin sur BFM TV avant de répondre : "C'est au club de gérer ses supporters."
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