France-Azerbaïdjan : Manu Koné, de vice-champion olympique en 2024 à nouvel homme fort du milieu de terrain des Bleus
Appelé pour la première fois en septembre 2024, le vice-champion olympique s’est vite imposé dans l’entrejeu tricolore de l'équipe de France.
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Manu Koné est-il devenu indiscutable en équipe France ? "Oui", a tranché Didier Deschamps, dimanche 5 octobre, dans Téléfoot. Un petit oui, aussi discret que le joueur auquel il renvoie. Appelé pour la première fois en Bleus en septembre 2024, quelques semaines après avoir été l’un des piliers de l’épopée olympique finie avec l'argent autour du cou, Manu Koné attire moins les regards que Michaël Olise ou Désiré Doué. Ce qui ne l’empêche pas d’être devenu indéboulonnable, à l'heure d'affronter l'Azerbaïdjan, vendredi 10 octobre au Parc des Princes.
Depuis sa première sélection contre l’Italie, le 6 septembre 2024, le milieu de terrain n’a manqué que deux matchs, dont un sur suspension. C’est simple : un seul joueur de champ a joué plus de matchs que lui depuis : Bradley Barcola (11). En termes de temps de jeu, Manu Koné affiche 710 minutes sur l’année écoulée en Bleus, et se situe au pied du podium, devancé par le gardien Mike Maignan (1 110 minutes), et les défenseurs Jules Koundé (817 minutes) et Ibrahima Konaté (765 minutes). Des chiffres qui confirment le changement de statut express du milieu de l’AS Roma.
Un joueur "sous-côté" adoré par Deschamps
Après l’Euro 2024, Didier Deschamps avait décrété une "période de réoxygénation" de son vestiaire. Plusieurs nouveaux venus ont ainsi eu leur chance en Bleus, mais, avec Michaël Olise (avec lequel il a obtenu l’argent aux JO 2024), Manu Koné est celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu. "J’ai une qualité : c’est que j’ai confiance en moi. Je n’ai pas besoin que l’on me mette en confiance", expliquait, en juin dernier, celui qui s’est taillé une place dans l’entrejeu tricolore, au milieu des Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot, Eduardo Camavinga ou encore Youssouf Fofana.
Convaincant dès ses premières minutes, avant d’impressionner à chacune de ses 11 sorties par son abattage à la récupération du ballon, mais aussi son sens de la percussion balle au pied, Manu Koné a crevé l’écran. "J'essaie de donner le maximum. Je sais qu'il y a une concurrence au milieu de terrain avec de très grands joueurs. Je veux montrer au coach que j'ai envie de jouer tous les matchs, toutes les minutes qu'il me donnera", expliquait-il en septembre dernier, en marge de France-Islande. A l’aise devant la défense, dans le double pivot installé par Didier Deschamps derrière le numéro 10 Michaël Olise, Manu Koné brille par sa simplicité.
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Séduit par son "volume" mais aussi "sa présence, sa capacité à organiser le jeu, à se projeter", Didier Deschamps loue les mérites de son nouveau taulier : "Il fait partie des joueurs qu’on peut considérer comme sous-côtés parce qu’on ne les voit pas et qu’ils ne font pas parler d’eux, soulignait en septembre le sélectionneur qui avait un profil similaire en tant que joueur. Pourtant, sur le terrain, on le voit. Il a été trop souvent sous-estimé. Il a fait une très bonne saison et il fait des choses intéressantes avec nous. Il prend de la confiance, il est très efficace à la récupération et dans l'utilisation du ballon aussi. Il prend de la place", appréciait ainsi le sélectionneur, au micro de Téléfoot.
Le nouveau roi de Rome
Cette phrase avait poussé le joueur à répondre, en conférence de presse : "Sous-côté ? Je ne sais pas quoi dire. C’est très gentil. Peut-être que c’est lié au fait que j’ai quitté la France très tôt. J’avais moins de constance à l’époque".
Car si Kouadio Emmanuel Boirs Koné (de son nom complet) a grandi en Seine-Saint-Denis, avec un appartement qui donnait sur le Stade de France, son chemin jusqu’aux Bleus a été sinueux. Et ce même s’il a intégré l’INF Clairefontaine à l’adolescence, après avoir frappé ses premiers ballons à Villeneuve-la-Garenne, puis au Paris FC et à l’AC Boulogne-Billancourt avec Khephren Thuram.
"Le château (de Clairefontaine) je le voyais tous les jours en allant à la cantine, c'était un rêve d'atteindre cet objectif."
Manu Koné, à son arrivée en Bleusen conférence de presse
C’est toutefois loin de son Île-de-France natale que Manu Koné a pris son envol, en rejoignant le centre de formation du Toulouse FC en 2016, à 15 ans. Là, à près de 700 km de chez lui, l’adolescent traverse une terrible épreuve, puisqu’il se blesse gravement au pied dès son arrivée. "Je reviens de très loin. J’ai eu un parcours atypique depuis que j’ai commencé le foot. J’ai été en fauteuil roulant pendant ma formation. Je suis fier de ça. Ce sont des choses comme ça qui m’ont permis de me forger un mental d’acier. Je sais que c’est un tournant dans ma carrière", se souvenait le joueur à son arrivée en Bleus en septembre 2024.
Malgré ce faux départ, l’aventure toulousaine s’avère payante pour Manu Koné, arrivé comme ailier, mais peu à peu repositionné dans l’axe du terrain, au milieu. Finaliste de la coupe Gambardella en 2019 avec le Téfécé, il explose lors de la saison 2020-2021, en Ligue 2. Tant et si bien que le Borussia Mönchengladbach jette son dévolu sur le joueur qui compte alors six mois de Ligue 1. Acheté en janvier 2021, puis prêté à Toulouse pour finir la saison, il débarque en Bundesliga à l’été 2021, s’éloignant ainsi des radars tricolores. Un choix étonnant, mais une nouvelle fois payant.
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En Allemagne, dans un championnat qui sait donner le temps aux jeunes promesses de s’affirmer, Manu Koné s’impose comme un joueur clé du Borussia dès sa première saison. En parallèle, le natif de Colombes a fréquenté les équipes de France de jeunes, avant d’être l'un des piliers de la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Paris 2024. Ce qui a achevé de convaincre l’AS Rome de s’attacher ses services, quelques semaines plus tard, contre 20 millions d’euros (selon le site spécialisé transfermarkt.fr).
Un an plus tard, l’ancien Pitchoun a conquis la ville éternelle, et toute la Botte. En témoignent les mots élogieux de la Gazzetta dello Sport, après le derby romain, le 21 septembre dernier : "Une catégorie supérieure aux autres. Il enseigne la science de l’espace et du temps, jamais à l’arrêt. Le milieu de terrain le plus complet et dominant du championnat." Ce qui explique que les supporters Giallorossi se réjouissent de le conserver une saison supplémentaire, alors que le maillot de l’AS Roma semble déjà trop petit pour celui qui a été approché par l’Inter Milan l’été dernier, avant d’être déclaré intransférable.
Sous contrat jusqu’en 2029, le Français de 24 ans est un cadre de la Louve, co-leader du championnat italien en ce début de saison. En attendant de devenir celui des Bleus ? En l’absence d’Aurélien Tchouaméni sur ce rassemblement, Manu Koné a en tout cas un boulevard devant lui pour continuer de marquer des points.
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