Vuelta : David Gaudu, le rebond presque inattendu après tant de galères

Presque deux mois jour pour jour après avoir renoncé à prendre le départ du Tour de France, David Gaudu a levé les bras sur la Vuelta, lundi 25 août. Les deux mains sur le casque juste après avoir franchi la ligne d'arrivée à Ceres, en Italie, le Français n'en croyait pas ses propres yeux. "C'est beaucoup d'émotions", a-t-il brièvement réagi face caméra, tout en essayant de se remémorer la date de sa dernière victoire sur le circuit World Tour.

C'était en juin 2022, sur le Critérium du Dauphiné, dans un effort similaire, un sprint en comité réduit, au milieu des favoris. Ce jour-là, il avait battu Wout van Aert. Lundi, il s'est joué d'un autre sprinteur chevronné, en l'occurrence Mads Pedersen, immense favori du jour. Le Finistérien, qui avait reconnu le final, a parfaitement joué le coup en doublant Jonas Vingegaard dans le dernier virage et aborder la dernière ligne droite dans la roue de Pedersen, avant de le sauter dans les derniers mètres.

"Il a tendance à tomber dans des spirales négatives"

"Je suis en galère depuis le début de l'année. Je sais que j'ai des sensations, je sais le niveau auquel je peux évoluer et je n'arrive pas à le montrer", a retracé l'intéressé au micro d'Eurosport. Tombé à de multiples reprises cette année, à l'entraînement en février ou sur le Giro en mai, David Gaudu a vécu une saison 2025 particulièrement saccadée. Les promesses entrevues en tout début de saison sur le Tour d'Oman (une victoire d'étape et 3e du général) n'ont jamais pu être confirmées.

En annonçant "zapper le Tour de France", constatant lui-même un niveau insuffisant, celui qu'on présentait comme le successeur de Thibaut Pinot chez Groupama-FDJ avait comme éteint les dernières attentes autour de lui au plus haut niveau pour les classements généraux. Avant son coup d'éclat de lundi, le 4e du Tour de France 2022 restait sur un Tour de l'Ain pas forcément rassurant début août. S'il a oeuvré dans la victoire au sprint de son coéquipier Tom Donnenwirth, le grimpeur n'a pas existé en montagne (49e du général).

C'est avec moins de pression, forcément, et plus de liberté qu'il s'est présenté au départ du Tour d'Espagne, qui ne figurait pas à son programme en début d'année. "J'ai vécu tellement de moments galère dans ma carrière. Je n'en suis plus à une près", a-t-il philosophé la veille du départ. Quelques jours plus tard, il offre à Groupama-FDJ son premier succès en Grand Tour de l'année. Depuis 2023, l'équipe française n'avait glané qu'une victoire à ce niveau, sur la Vuelta 2024 et le contre-la-montre dominé par Stefan Küng.

Quelles ambitions pour la suite ?

Le Suisse a fait partie des coureurs les plus touchés par la victoire de son coéquipier, lundi. "Quand il a commencé à pleuvoir hier, il a vécu un très mauvais moment. A 10 bornes de l'arrivée, je suis allé lui parler. Je le connais très bien, j'ai fait tellement de courses avec lui... Des fois, il a tendance à tomber dans une spirale négative. Il lui manquait un peu de confiance. Aujourd'hui, il a montré de quoi il était capable", a-t-il rapporté au micro d'Eurosport.

Avec David Gaudu, c'est souvent une histoire de confiance. La veille, il racontait à quel point il n'avait pas de bonnes sensations et avait tout de même terminé sur le podium de l'étape. Maintenant que la confiance est retrouvée, son défi est de se fixer le bon objectif pour la suite de cette Vuelta qui ne fait commencer : jouer un bon classement général ou continuer à viser des succès d'étapes, quitte à lâcher un peu de lest certains jours ?