Coupe du monde de basket : "Ils apportent leur science du jeu"... Comment le retour de Nicolas Batum et Nando De Colo métamorphose l'équipe de France
Opposée au Canada, vendredi, pour son entrée dans le Mondial, l'équipe de France peut compter sur le retour de ses tauliers après leur impasse l'été dernier.
Chaque compétition internationale de basket charrie son lot d'absences. L'été dernier, celles de Nicolas Batum et Nando De Colo avaient parasité l'Eurobasket 2022 de l'équipe de France, finalement conclu par une médaille d'argent. Cette année, les deux sont de retour pour participer à la Coupe du monde qui débute face au Canada, vendredi 25 août, à Jakarta (Indonésie).
Indisponibles pendant l'année lors des fenêtres de qualifications, Nicolas Batum (Los Angeles Clippers) et Nando De Colo (Asvel) n'avaient plus revêtu le maillot bleu depuis presque deux ans et la défaite en finale des Jeux olympiques de Tokyo contre les Etats-Unis (7 août 2021, 82-87). Le plaisir était alors intense contre la Tunisie (93-36), le 31 juillet, lors de la première rencontre de préparation. "Il y avait un peu d'excitation, déjà de rejouer, puis de retrouver l'équipe de France. J'ai connu beaucoup de choses mais c'est toujours particulier", glissait, ce soir-là, le premier, âgé de 34 ans. "Si ça ne me faisait pas plaisir, personnellement, je ne serai pas là car ça demande des sacrifices. J'avais besoin d'un été plus tranquille", complétait le second, 36 ans.
Avec respectivement 192 et 161 sélections chez les Bleus, Nando De Colo et Nicolas Batum "apportent dans beaucoup de domaines, et notamment l'expérience", explique le sélectionneur Vincent Collet. Rien qu'à eux deux, ils cumulent 353 capes contre 416 pour les dix autres membres de l'effectif présent au Mondial. Ils sont les tauliers, ceux qui ont décroché le seul titre de l'histoire de l'équipe de France, à l'Euro 2013, pour lequel ils ont été honorés à Pau, fin juillet, avec notamment Tony Parker et Boris Diaw.
"Naturellement altruistes"
Désormais, ils guident la génération 92 d'Evan Fournier et Rudy Gobert. "En termes de maturité, ils font profiter de leur expérience alors que ce n'était pas forcément des joueurs qui parlaient beaucoup, apprécie Vincent Collet, en poste depuis 2009. Je les trouve particulièrement vocaux." Il n'est pas rare de les voir, en aparté, avec leurs coéquipiers pour les conseiller lors des entraînements dans la petite salle annexe de l'Indonesia Arena de Jakarta. "Le grand frère qui replace untel ou untel", ajoute le technicien.
C'est surtout dans le jeu que leur retour marque une différence flagrante avec la campagne précédente. "Ils apportent au collectif leur science et leur vision du jeu, loue le sélectionneur. Ils sont très facilitateurs, et par rapport à l’an passé, où le mouvement du ballon était l'un de nos points faibles, ils vont clairement beaucoup nous aider." En comparaison, l'attaque tricolore perd moins la gonfle (13,5 balles perdues par match en préparation contre 15,8 à l'Euro) et se la partage bien mieux (22,5 passes décisives de moyenne).
"Ils donnent des ballons qui nous ont beaucoup manqué l'année dernière, abonde Rudy Gobert. Ce sont des joueurs qui voient les choses avant tout le monde et qui sont naturellement altruistes. Je pense que c'est contagieux. Ils facilitent tout pour tout le monde." Elie Okobo en est la meilleure illustration. Parfois individualiste, le Monégasque est le deuxième meilleur passeur tricolore en préparation (3,8 passes de moyenne) derrière l'inévitable Nando De Colo (4,6). "Cela montre qu'on veut vraiment faire bouger le ballon, trouver des tirs faciles", estime Okobo.
Libérateur pour Evan Fournier
En préparation, l'équipe de France a réalisé plusieurs actions collectives de haut niveau, marquant après que chaque joueur a touché le ballon. "On essaie de fluidifier le jeu parce qu’on a tellement de qualités en attaque, il faut les exploiter", analysait modestement Nicolas Batum après le succès contre le Monténégro le 2 août (80-69). "Offensivement, on peut être très, très fort. Quand je vois ça, je ne vais pas te mentir, ça me fout encore plus les boules qu’ils ne soient pas venus l’année dernière", avouait dans la foulée Evan Fournier avec son franc-parler habituel.
L'arrière des New York Knicks est l'un des principaux bénéficiaires du retour du duo de champions d'Europe 2013. Lui qui semblait parfois esseulé dans la création à l'Eurobasket, l'an passé, peut, cette fois-ci, profiter des qualités de ses coéquipiers. "Je reçois de meilleures opportunités, et quand j’ai le ballon, j’ai plus d’espaces car ce sont des joueurs plus dangereux, c’est la clé, détaille-t-il. Je n'ai pas envie de reparler de l'été dernier, mais quand tu prends un pick [écran pour bloquer un défenseur] et que tu as trois joueurs qui viennent sur toi, ce n’est pas pareil que quand tu n'en as qu'un."
Le retour permet donc une menace offensive bien plus protéiforme. L'une des forces de cette équipe de France ambitieuse qui, de plus, commence à se connaître parfaitement. Ce ne sera pas de trop pour écarter le Canada et sa pléiade de joueurs NBA en entame de la Coupe du monde. Avant les Jeux olympiques de Paris 2024 qui marqueront leur dernière campagne internationale.
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