F1 : on vous explique en quoi la fin de saison est capitale pour certaines écuries
Si le champion du monde est déjà connu et que la victoire semble parfois jouée d'avance, les deux derniers Grands Prix de l'année peuvent changer le destin de certaines écuries pour la saison prochaine.
Qui a dit que la fin de saison de Formule 1 n'avait plus d'intérêt ? Si le titre pilotes est déjà dans l'escarcelle de Max Verstappen et que son coéquipier Sergio Pérez devrait être son dauphin, la lutte pour les places d'honneur reste intense, en particulier chez les constructeurs. Les deux derniers Grands Prix, à Las Vegas le 19 novembre puis à Abu Dhabi le 26 novembre, vont déterminer l'ordre du classement des écuries, qui est tout sauf anecdotique. Pour certaines formations, c'est la conception de la voiture des prochaines saisons qui se joue sur ces deux courses.
La redistribution des revenus par la Formule 1 dépend en partie de la place des écuries au classement constructeurs de la fin de saison. Les chiffres exacts de la répartition figurent dans les opaques, voire secrets Accords Concorde, qui régissent la gouvernance et la répartition des revenus de la F1. "Ces informations sont confidentielles. Je ne peux qu'être assez vague, mais on parle de différences en millions, voire supérieures à 10 millions en fonction de la place finale", dévoile l'ancien patron de Renault, Cyril Abiteboul, consultant pour franceinfo: sport. Ce dernier était à la table des négociations en 2020.
Deux courses pour des millions
Avant le rendez-vous de Las Vegas, ce week-end, une large partie du classement 2023 reste à définir. Mercedes (382 points) et Ferrari (362) vont se jouer la deuxième place derrière Red Bull et ne sont séparés que de 20 points. C'est à peu près le même écart entre McLaren et Aston Martin pour la quatrième place (282 contre 261). Si Alpine est assuré de terminer sixième, tout reste possible de la septième à la 10e place entre Williams (28 points), AlphaTauri (21), Alfa Romeo (16) et Haas (12).
Pas étonnant alors de voir le stand AlphaTauri bondir de joie devant la septième place et les six points décrochés par Daniel Ricciardo au Mexique, ou les sourires après les cinq unités glanées par Yuki Tsunoda lors du dernier Grand Prix au Brésil. En bout de Top 10, le moindre point peut s'avérer déterminant. "Cela a un impact important sur le budget développement, surtout pour les petites équipes, confirme Cyril Abiteboul. Ce n'est pas tant sur le budget de la voiture actuelle, la difficulté se trouve à développer la voiture au cours de la saison suivante. Et la performance de cette année impactera la capacité des petites équipes à développer leur voiture la saison prochaine."
Avec des revenus en constante augmentation, la F1 peut offrir à ses pensionnaires une part d'un gâteau toujours plus grand. Et ce alors que le budget maximum autorisé est, lui, de plus en plus réduit : de 140 à 135 millions de dollars entre 2022 et 2023. Alors, chaque billet supplémentaire obtenu est une aubaine. "Un aileron par exemple, c'est facilement plusieurs centaines de milliers d'euros pour le coût complet si on prend le temps de développement, le prix de revient…, chiffre Cyril Abiteboul. Et plusieurs dizaines de milliers supplémentaires pour reproduire l'élément une fois qu'on l'a développé."
Si la majorité des équipes, en particulier de tête, sont à l'abri du besoin, pour une écurie comme Williams, "passer de la 10e à la 7e place, ce sont des opportunités d'investissements et de développement qui s'ouvrent" insiste Cyril Abiteboul, alors que l'écurie historique de la F1 est en plein renouveau depuis son rachat en 2021.
Terminer plus loin au classement pour obtenir plus de temps ?
Le classement constructeurs pose une contrainte autre que celle strictement financière. Un nombre d'heures de soufflerie, tunnel géant destiné à observer les effets des flux d'air sur la voiture, est alloué aux équipes en fonction de leur place en fin de saison. "Cela a un impact sur la capacité de développement aérodynamique d'une équipe. Contrairement à la distribution des revenus où mieux on est classé, plus on reçoit une part importante, sur la soufflerie, c'est l'inverse. On en donne moins à ceux qui sont en haut. Ce principe de redistribution souhaite redonner un peu plus de chances à ceux qui sont en bas."
"Cela n'empêche pas Red Bull d'être très performant sur le plan aérodynamique", tempère notre consultant. Si l'écurie de Max Verstappen ne pâtit pas de ce désavantage, il a le mérite de pouvoir niveler la concurrence. Ou au moins, en partie.
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