Mondiaux d'athlétisme : en conflit avec sa fédération depuis des semaines, la Belge Nafissatou Thiam abandonne l'heptathlon à deux épreuves de la fin

La triple championne olympique en titre a décidé de renoncer samedi, à la mi-journée à Tokyo, alors qu'elle pointait en 8e position seulement.

Article rédigé par Anaïs Brosseau - envoyée spéciale à Tokyo
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le désarroi de la Belge Nafissatou Thiam, le 19 septembre 2025, lors des Mondiaux d'athlétisme à Tokyo. (SHUTTERSTOCK/SIPA)
Le désarroi de la Belge Nafissatou Thiam, le 19 septembre 2025, lors des Mondiaux d'athlétisme à Tokyo. (SHUTTERSTOCK/SIPA)

Elle ambitionnait de décrocher une troisième couronne mondiale sur l'heptathlon, après celles de 2017 et 2022. Et même de s'adjuger le record d'Europe de la Suédoise Carolina Klüft. Mais la Belge Nafissatou Thiam, triple championne olympique en titre, a finalement renoncé au bout de cinq épreuves, lors des championnats du monde de Tokyo, samedi 20 septembre, à la mi-journée (heure du Japon). Un abandon sur fond de conflit larvé avec la Fédération belge d'athlétisme depuis plusieurs semaines.

Dès la première journée de son heptathlon vendredi, Nafissatou Thiam a connu des difficultés. Après un 100 m haies passable (13"61), elle a réalisé un bon concours de hauteur (1,89 m, soit la meilleure performance des engagées) et un autre correct au poids (14,85 m) – des performances tout de même loin de ses meilleurs standards. Elle s'est ensuite écroulée sur le 200 m. Avec 25"52, elle a bouclé le demi tour de piste avec le moins bon temps des combinardes. Samedi matin, à la longueur, Nafissatou Thiam n'est pas parvenue à redresser la barre : en retombant à 5,99 m, elle est descendue au 8e rang du classement général. Elle a donc choisi de ne pas poursuivre, trop loin de ses ambitions.

Un code de conduite, nœud des tensions

Dès son arrivée au Japon, la championne olympique des Jeux de Paris a déploré ne pas être traitée comme ses compatriotes. Courant août, la star de l'athlétisme belge avait refusé de signer un code de conduite, en raison d'un désaccord avec les conditions de droits à l'image, puisque l'athlète possède des sponsors concurrents à ceux de Belgian Athletics. Malgré ce refus, la Fédération belge l'avait autorisée à concourir à Tokyo.

Avant le début de la compétition, lors d'une conférence de presse auprès des médias belges, Nafissatou Thiam a assuré ne pas avoir eu accès au pré-camp de la sélection de son pays. "Il a été dit que c'était mon choix mais je veux être très claire : ce n'est pas du tout mon choix, ça m'a été imposé !", a-t-elle déclaré, déplorant aussi que son kiné n'ait pas été accrédité. Elle a ainsi été vue recevant des soins à même le trottoir, à la sortie d'un terrain d'entraînement. "C'est vraiment une décision qui vise à influencer négativement mon championnat et ma préparation. Pour moi, ce n'est pas justifié de traiter un athlète de la sorte", a regretté Nafissatou Thiam.

De son côté, la Fédération belge a rejeté les accusations de sa star. "Nous avons les preuves écrites que ce qu'a dit Nafi Thiam est totalement faux. Elle n'a pas eu d'interdiction d'accéder au pré-camp. J'en ai assez. Dire qu'elle n'a pas de soutien, ça suffit", a répondu au micro de la RTBF la coprésidente de la Fédération belge, Jessica Mayon. Avant les deux dernières épreuves, le concours de l'heptathlon est mené par l'Américaine Anna Hall, 5e des Jeux de Paris. La Française Auriana Lazraq-Khlass, qui sort d'une saison perturbée par les blessures, pointe en 19e position.

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