Un journaliste s'excuse après avoir affirmé que Malik Oussekine n'avait pas été tué à la suite de coups portés par la police
L'étudiant de 22 ans a été tué à Paris en décembre 1986 par des policiers alors qu'il sortait d'un club de jazz.
"La justice a rendu son verdict dans cette affaire et je n'entends pas la contester." Le journaliste Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint du Figaro magazine, a présenté ses excuses, mardi 6 août, sur Twitter, après avoir affirmé sur RTL la veille que Malik Oussekine n'était pas mort à la suite des coups portés par la police en décembre 1986.
"Finalement on s'est aperçu qu'il n'a pas reçu de coups, qu'il est mort vraiment avec son problème d'insuline", a-t-il affirmé à l'antenne, alors qu'il était invité pour parler de la mort de Steve Maia Caniço et de la synthèse critiquée d'une enquête de l'IGPN dédouanant de toute responsabilité les forces de l'ordre dans la mort du jeune homme à Nantes. "Tout le monde aujourd'hui dit : 'Malik Oussekine a été victime de violences policières', ce qui n'est factuellement pas le cas, mais c'est resté comme ça dans les esprits", a affirmé Jean-Christophe Buisson.
Deux policiers condamnés
Dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, des membres du peloton voltigeur motocycliste – des binômes de policiers à moto, l’un conduisant, l’autre armé d’une matraque – sont chargés de patrouiller dans le Quartier latin, au cœur de Paris, rappelle Libération. Cela fait plusieurs semaines que les étudiants se mobilisent contre le projet de réforme de l'université d'Alain Devaquet, ministre chargé de la Recherche et de l'Enseignement supérieur de l'époque. Alors qu'ils se trouvent rue Monsieur-le-Prince, dans le 6e arrondissement, trois voltigeurs prennent en chasse Malik Oussekine, étudiant de 22 ans, qui sort d’un club de jazz. Ils le rouent de coups dans un hall d’immeuble. Le jeune homme meurt.
Selon la première version de l'enquête menée en 1986, Malik Oussekine est mort après avoir succombé à une "décompensation cardiaque créée par l'état pathologique rénal antérieur du patient", version à laquelle fait probablement référence Jean-Christophe Buisson, précise Le Parisien. Malik Oussekine souffrait en effet d'insuffisance rénale et une première autopsie avait affirmé que cet état avait provoqué son décès.
Or, une contre-expertise demandée par la famille de l'étudiant conclut bien que Malik Oussekine est mort à la suite des coups portés par la police. Quatre ans plus tard, en 1990, la justice condamne à des peines de 5 et 2 ans avec sursis deux des trois policiers pour "coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
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