"Une super opportunité pour équilibrer et prioriser les enfants" : à quoi va ressembler le nouveau congé de naissance inscrit dans le projet de budget pour 2026 ?

Avec ce congé, les parents pourront prendre chacun jusqu'à deux mois supplémentaires, en plus de leur congé maternité et paternité.

Article rédigé par Farida Nouar
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Actuellement, le congé maternité est de seize semaines et le congé paternité de 28 jours. (photo d'illustration). (HALFPOINT IMAGES / GETTY IMAGES)
Actuellement, le congé maternité est de seize semaines et le congé paternité de 28 jours. (photo d'illustration). (HALFPOINT IMAGES / GETTY IMAGES)

Jusqu’à deux mois de plus par parent pour profiter de son bébé. Le nouveau "congé de naissance" est inscrit dans le projet de loi de finance de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, présenté par le gouvernement, mardi 14 octobre. Si la mesure est adoptée par les députés, il s'ajoutera aux congés maternité, de seize semaines, et paternité, de 28 jours, déjà existants. 

Sa mise en place comme "outil de réarmement démographique", voulu par Emmanuel Macron, avait été annoncée en janvier 2024. Il avait ensuite été suspendu avec de la dissolution de l'Assemblée nationale en juin de la même année. Ce nouveau congé répond-il aux attentes des parents ?

Jusqu'à deux mois supplémentaires

"J'ai eu un congé maternité très court", explique Olivia qui tient dans ses bras Gaspard, âgé de 4 mois, un mois après avoir repris le travail. Si le congé de naissance voit le jour, les parents pourront prendre chacun jusqu'à deux mois supplémentaires, en plus de leur congé maternité et paternité, pour rester auprès de leur bébé. Une mesure qui remet la famille au premier plan, analyse la jeune maman : "Parce qu'effectivement, moi, j'ai eu quatorze semaines et c'est un peu court."

"J'ai laissé Gaspard à deux mois et demi, donc c'est vrai que c'est tout petit pour être en structure d'accueil en collectivité."

Olivia, jeune mère

à franceinfo

D'intégrer le papa est aussi une bonne chose. "Il a aussi son rôle à avoir, sa relation à créer avec le tout petit et je trouve que c'est une super opportunité pour justement équilibrer et prioriser les enfants", ajoute Olivia. Franck a, lui, deux petits garçons et avoir deux mois en plus, il n'en pense que du bien : "Déjà pour soulager la maman, parce qu'au début, ce n'est pas évident. Et puis pour mettre au point le système de garde qui n'est pas non plus évident à trouver, en tout cas sur Paris."

Une mise en œuvre en juillet 2027

Pour inciter les parents, ce congé de naissance sera mieux indemnisé que le congé parental qui est rémunéré de 430 euros mensuels au maximum. L'indemnisation sera fixée plus tard par décret et sera "dégressive entre le premier et le deuxième mois de congé", sans que l'on sache à quel pourcentage du salaire. Pour Franck il vaut mieux que cela soit incitatif. "Si le salaire de base est, par exemple, de 2 000 euros et qu'on arrive à 1 000 euros pendant deux mois, ça peut poser problème", avance-t-il.

Si la mesure est adoptée, elle pourrait entrer en vigueur au 1er juillet 2027. C'est beaucoup trop tardif, déplore Guillemette Leneveu, directrice générale de L'Union nationale des associations familiales. "Cette mesure, elle peut être de nature à redonner confiance, à permettre aux parents de pouvoir disposer de plus de temps. Et donc il faut absolument qu'elle entre en vigueur dès 2026, plaide-t-elle. Ça donne un peu le sentiment que quand il y a du plus, on attend, mais que quand il y a du moins, alors là par contre, ça intervient très vite." Le coût de ce congé de naissance est estimé à "300 millions d'euros l'année de sa mise en œuvre", selon le projet de loi de financement de la Sécurité sociale discuté cet automne par les parlementaires.

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