Tarn : 15 ans après sa fermeture, l'épicerie d'un village transformée en commerce participatif grâce aux habitants

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Article rédigé par France 2 - B. Chavatte, F. Séguéla, S. Vannier. Édité par l'agence 6Médias
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Dans le Tarn, les habitants de Fiac ont décidé de se mobiliser pour proposer, trois jours par semaine et en équipe, des produits bon marché en vente directe. Habitants et producteurs sont ravis de cette initiative.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


À Fiac, petite commune du Tarn, les derniers commerces ont fermé depuis plus de 15 ans. Mais depuis novembre, les habitants ont ressuscité une épicerie un peu particulière. "Elle fonctionne trois jours par semaine, mais ça suffit parce que, comme tout est fait par des bénévoles, c'est compliqué", explique Maïté Huc, l'une des adhérentes de l'épicerie.

Anne-Marie Bras, une autre adhérente, est encore étonnée : "Je ne savais pas qu'un petit village comme ça pouvait avoir une épicerie. Il n'y a que neuf à dix habitants, il faut quand même qu'il y ait du monde pour que ça marche".

"On doit donner au moins deux heures par mois de notre temps"

La recette fonctionne grâce au volontariat : pour pouvoir faire ses courses dans cette supérette, il faut verser une cotisation annuelle de 20 euros, mais pas seulement. "Quand on est adhérent, on doit donner au moins deux heures par mois de notre temps. Heureusement qu'il y a beaucoup de retraités qui assurent tout le reste, c'est-à-dire les courses et la gestion du stock", indique Séverine Conzett, adhérente.

Ce projet, ils l'ont monté grâce à une association, Bouge Ton Coq, qui accompagne le développement de démarches en milieu rural. Et, comme dans 160 autres villages, l'idée a séduit : "Moi, en tant que maire, ça m'a complètement échappé, et c'est très bien. Ça a vraiment été pris en charge par les habitants, par les bénévoles, et ça a explosé en trois ou quatre mois", se réjouit Judith Ajchenbaum, maire (Divers gauche) de Fiac.

Il faut dire qu'ici, les produits sont bon marché avec le moins d'intermédiaires possibles. Alors, tout le monde se mobilise, y compris les producteurs locaux. Julien Boichot cultive des fruits et légumes à cinq kilomètres de là, il a tout de suite été séduit par le projet.

Un avantage pour les adhérents comme les producteurs

"Je fais le même geste commercial que je vais faire avec d'autres magasins qui vont prendre des plus grosses quantités. Donc, je rabaisse mon chiffre d'environ 25 %. C'est un geste humain qui permet de rendre les choses peut-être un peu plus accessibles à des personnes qui sont bénévoles par ailleurs pour l'association et pour l'épicerie. Donc ça a un sens", explique le producteur.

Des prix raisonnables à proximité. Gabriel Schwartz, retraité, se rend régulièrement à l'épicerie participative. Désormais, il ne fait que six kilomètres pour faire ses courses, contre treize auparavant pour se rendre en grande surface. "Nous, étant excentrés, ici, on ne voit pas grand-chose. C'est tellement plus agréable. On monte, on va papoter. Il y a la relation humaine. Ici, on a un contact, la caissière, c'est un bénévole comme nous", pointe-t-il.

L'initiative des habitants a ramené un peu de vie dans la commune. Le collectif est heureux de se retrouver désormais une fois par semaine, en dehors des heures d'ouverture de l'épicerie.

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