Sécurité routière : la déléguée interministérielle par intérim appelle à "un sursaut et à une conduite plus apaisée"

Avec 341 morts sur les routes, le mois d'août 2025 a été le plus meurtrier depuis 2011.

Article rédigé par franceinfo
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Un panneau de sécurité routière, sur une route française (illustration). (DANIEL JANIN / AFP)
Un panneau de sécurité routière, sur une route française (illustration). (DANIEL JANIN / AFP)

"Un sursaut et à une conduite plus apaisée." C'est l'appel formulé par la déléguée interministérielle par intérim à la Sécurité Routière, Michèle Lugrand, sur franceinfo lundi 15 septembre, alors que la mortalité routière a fortement augmenté de 18% en août en France métropolitaine par rapport au même mois l'an dernier, en faisant le mois le plus meurtrier depuis 14 ans.

Michèle Lugrand pointe un "relâchement des comportements". Selon les estimations de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 341 personnes sont décédées le mois dernier sur les routes de l'Hexagone, contre 290 en août 2024. Le mois de juillet a également été particulièrement meurtrier.

"En août, il y a eu plus d'accidents sur le réseau hors agglomération, là où les vitesses autorisées sont les plus importantes", détaille la déléguée interministérielle par intérim à la sécurité routière. Elle a également souligné que "92% des accidents ont un facteur humain", et que les principales causes restent "le facteur vitesse, le facteur alcool et les stupéfiants".

"Il faut agir sur tous les leviers - les sanctions en sont un - mais ce qui est important c'est la pédagogie", selon Michèle Lugrand, qui rappelle qu'une loi a créé le délit d'homicide routier le 9 juillet 2025, aggravant les sanctions encourues.

"Il y a de la marge"

"Nous dénonçons l'absence de feuille de route depuis des années", réagit pour sa part Pierre Lagage, vice-président de la Ligue contre la violence routière, sur France Inter.  "Ce qui fait que la France est aujourd'hui positionné aujourd'hui en dessous de la moyenne des pays européens. Les meilleurs pays européens font deux fois mieux que nous, donc il y a de la marge."

"Il faut savoir que ça fait déjà une dizaine d'années qu'on ne progresse plus en matière de sécurité routière", avance quant à elle Sophy Sainten, déléguée générale de l'association Prévention routière. "Chaque jour, il y a près de dix personnes qui perdent la vie, un peu dans l'indifférence totale."

Sur l'ensemble de l'année 2024, 3 193 décès avaient été enregistrés sur les routes de l'Hexagone, une mortalité quasi stable par rapport à l'année précédente, avec une légère baisse des blessés, selon les chiffres de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière.

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