: Témoignage "Quand je rencontre des jeunes, je me dis qu'il y a encore de l'espoir" : 80 ans après la libération du camp de Dachau, un ancien prisonnier raconte
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Arrêté et déporté comme résistant, Jean Lafaurie raconte régulièrement son expérience devant des adolescents. Il participe mardi aux commémorations des 80 ans de la libération du camp de Dachau, en Allemagne.
Dachau était le premier camp de déportation mis en place par le régime nazi, en 1933, près de Munich, en Allemagne. En douze ans, 250 000 personnes y ont été détenues, principalement des opposants politiques, dont 70 000 ont trouvé la mort. Il y a 80 ans jour pour jour, le 29 avril 1945, le camp est libéré par la 7e armée américaine, alors que 33 000 prisonniers sont alors encore détenus. Des commémorations y sont organisées du mardi 29 avril au dimanche 4 mai. Jean Lafaurie, ancien déporté y participe. Il s'est confié à franceinfo.
À 102 ans, Jean Lafaurie vit toujours dans son pavillon, en Seine-et-Marne. Et malgré son âge avancé, il a un emploi du temps bien chargé : l'ancien résistant enchaîne les interventions dans les collèges, les lycées pour témoigner de sa déportation. "C'est incroyable, je suis surpris. Les petits me posent énormément de questions", assure-t-il.
Au total, entre 1944 et 1945, Jean Lafaurie a passé onze mois à Dachau. Il se souvient de tout. "Douze heures de travail par jour, avec pas grand-chose dans le ventre, pas beaucoup de sommeil…", rappelle-t-il. Mais il se souvient aussi du jour de la libération.
"Quelqu'un était près du grillage et a dit : 'Il y a les Américains qui arrivent !'"
Jean Lafaurieà franceinfo
"On est venu me chercher, ils me tenaient à deux parce que je ne pouvais pratiquement pas marcher. On m'a amené pour voir le premier Américain, raconte Jean Lafaurie, qui ne pesait plus qu'une trentaine de kilos. Tout le monde chantait, était heureux. Mais il y avait quand même un fond de tristesse parce que malheureusement, il y avait des camarades qui avaient déjà disparu."
"À partir de là, je n'ai plus parlé"
À son retour en France en 1945, impossible de parler de ce qu'il a vécu. Personne ne veut entendre l'impensable. Ni sa mère, ni ses proches… "À partir de là, je n'ai plus parlé", confie-t-il. Jusqu'en 1983, lorsqu'il a pris sa retraite. Depuis, il n'a plus jamais cessé de témoigner. Une mission d'autant plus importante pour lui dans le contexte géopolitique actuel. "Je le dis franchement, j'ai peur qu'on ait une troisième guerre mondiale. Parce qu'à mon avis, on se trouve dans la même situation qu'en 1933. Et Donald Trump, c'est un fou", appréhende l'ancien déporté.
Alors à chaque intervention dans les écoles, il donne des conseils aux jeunes qu'il rencontre. "Ce qu'on a fait nous, ils sont capables de le faire. Et quand je rencontre des jeunes, surtout les terminales, je me dis qu'il y a encore de l'espoir." Mais j'espère quand même, dit-il, qu'ils n'auront pas à vivre ce qu'on a vécu.
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