Sécurité des lieux de culte, signalement des discriminations, professionnalisation des imams… Le Forum de l'islam de France fait le point sur l'avancée de ses travaux

Le Forum de l'islam de France, lancé en février 2022, se réunit mardi.

Article rédigé par Farida Nouar
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les guides pratiques du Forif, février 2023. (LUDOVIC MARIN / MAXPPP)
Les guides pratiques du Forif, février 2023. (LUDOVIC MARIN / MAXPPP)

Une nouvelle séance pour le Forum de l'islam de France se réunit, mardi 18 février, pour exposer l'avancée de ses travaux. Lancée en février 2022, cette instance composée notamment de responsables associatifs, de cadres religieux, d'avocats et de juristes a été créée pour tourner la page du Conseil français du culte musulman (CFCM) en proie à une crise profonde.

Mardi, en présence de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, les différents groupes exposeront leurs avancées et leurs propositions, plus ou moins abouties. Comme le groupe "Sécurité des lieux de culte et actes antimusulmans", qui présente un guide sur la gestion des portes ouvertes dans les lieux de culte.

Yacine Hilmi est membre du groupe : "Pour pouvoir lutter contre les préjugés en lien avec l'islam et les musulmans, il faut apprendre aux lieux de culte à s'ouvrir, beaucoup le font déjà, et leur donner des outils pour accueillir au mieux, durant les portes ouvertes, ces personnes qui viendraient visiter leur lieu de culte. Comment diriger ces personnes ? On leur donne aussi des outils sur des contenus pédagogiques pour pouvoir expliquer les différents rythmes. Et aussi des conseils en terme de sécurité. Durant ces ouvertures, quels sont les acteurs qu'on doit prévenir ? Les autorités, la mairie… Ce sont des choses qui n'étaient pas en place."

Améliorer le recensement des actes antimusulmans

Bassirou Camara préside l'association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans, créée par le Forif en février dernier. Aujourd'hui, il viendra présenter une nouvelle plateforme de signalement dont le but est d'améliorer le recensement des actes antimusulmans. Le seul moyen de les comptabiliser se fait par le biais de plaintes.

Ces actes sont sous-estimés, estime Bassirou Camara. La plateforme vise donc à encourager les victimes à se manifester : "Signaler le cadre dans lequel les faits se sont produits, que ce soit une discrimination dans le cadre du travail, que ce soit dans l'espace public… Quelle que soit la forme, je pourrai aller sur le site et signaler ces actes-là, donner des éléments de contexte, donner des éléments de preuve. Et ensuite décider si je souhaite d'un accompagnement ou pas." En février dernier, Gérald Darmanin avait demandé au Forif de travailler sous six mois à la création d'un statut de l'imam. Il n'est, à ce jour, pas encore finalisé mais est en bonne voie.

"Créer un cadre" juridique pour la profession d'imam

Un code Rome qui identifie chaque métier a ainsi été créé, il y a un mois, explique Yourham Baddi du groupe "Professionalisation et recrutement des imams". Mais la France manque, aujourd'hui, de guides religieux, depuis l'interdiction des imams détachés. Il faut donc rendre le métier plus attractif : "Nos imams aussi sont recrutés par des associations mais avec des contrats de travail qui ne sont pas adaptés à leur profession. Ça veut dire que l'imam, par exemple, va être recruté avec un contrat de travail d'un animateur. Cette profession-là n'est pas cadrée juridiquement. L'idée c'est de créer le cadre et l'attractivité par la même occasion." Quel cursus ? Quelle formation ? Autant de questions et de réflexions qui seront à l'ordre du jour, mardi, lors de la réunion du Forif.

Le Forum de l'islam de France fait le point sur l'avancée de ses travaux. Reportage de Farida Nouar

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.