Pédocriminalité : la reconnaissance de la responsabilité de l'Église "est un premier pas", selon la directrice de "Témoignage chrétien"
"C'est important mais ce n'est pas suffisant", a déclaré ce samedi sur franceinfo Christine Pedotti, directrice de la rédaction de "Témoignage chrétien", après la reconnaissance de la responsabilité institutionnele de l'Église sur les violences sexuelles.
"C'est un premier pas", a déclaré Christine Pedotti, samedi 6 novembre sur franceinfo. La directrice de la rédaction de Témoignage chrétien réagissait à la reconnaissance, vendredi, par les évêques, de la "responsabilité systémique de l'Église" dans les violences sexuelles commises par des prêtres sur des mineurs et des adultes vulnérables. "C'est important qu'ils reconnaissent qu'il y a quelque chose dans la structure institutionnelle de l'Église, estime-t-elle, qui a causé à la fois la possibilité de commettre des abus, qu'ils soient dissimulés, cachés et que le silence rêgne. Mais ce n'est pas suffisant".
Un "acte pénitentiel", un appel à la miséricorde divine, est prévu ce samedi à Lourdes par les évêques pour rendre hommage aux victimes. Qu'en est-il de ce qu'ils vont dire aux victimes ?
Christine Pedotti : Tout le problème est là. Avant d'avoir offensé Dieu, le système a violé des corps et des vies humaines. Donc c'est vers ces personnes, ces vies qu'il faut d'abord se tourner. Évidemment les victimes, à raison, ne seront pas satisfaites, s'il s'agit simplement de se tourner vers Dieu. Il faut d'abord se réconcilier avec son frère et je ne l'invente pas, c'est l'évangile qui le dit : avant d'aller prier, va d'abord te réconcilier avec ton frère.
Certaines victimes ont réclamé que les évêques ne demandent pas directement pardon aujourd'hui à Lourdes, il y a des positions différentes.
Je sais que ça a été compliqué pour les victimes de savoir ce qu'il fallait faire parce qu'elles ne voulaient pas être manipulées et instrumentalisées en allant à Lourdes, mais elles pensaient aussi qu'il ne fallait pas couper la relation avec les évêques donc ça a été des décisions extrêmement difficiles à prendre. Certaines ont pensé qu'aller à Lourdes et maintenir la communication avec les évêques était important, d'autres utilisent le slogan "de la parole aux actes". Parce que les mots ça ne coûte pas cher, les actes, il va falloir qu'ils soient décisifs. J'avais demandé la démission collective comme étant un acte coûteux qui permettrait de montrer aux victimes qu'ils ont considéré le poids de leur responsabilité. Donc des victimes, des associations et des catholiques se rassembleront cet après-midi.
Luc Crepi, évêque de Versailles et Président de la cellule permanente de prévention et de lutte contre la pédophilie dans l'Église a dit que les auteurs des faits devraient contribuer à cette réparation et que la porte n'était pas fermée à une participation des fidèles. Qu'en pensez-vous ?
Témoignage chrétien a fait un sondage sur la question. Les catholiques pratiquants, ceux qui vont à la messe tous les dimanches, sont 10% à envisager de payer. L'ensemble des catholiques, c'est 4%, donc ce n'est pas dans ces poches-là que nous allons trouver l'argent mais je pense que les victimes ont besoin que ça soit un processus coûteux. Ça ne peut pas être sans douleur pour le corps même de l'Église et son institution. S'ils n'acceptent pas de se séparer de signes extérieurs de richesse, de montrer quelque chose, ça ne fonctionne pas, la réparation est à ce prix-là.
À regarder
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
-
Guerre à Gaza : Donald Trump annonce qu'Israël et le Hamas ont accepté la première phase de son plan
-
Les "MedBeds, ces lits médicalisés qui affolent les complotistes
-
Robert Badinter : le discours qui a changé leur vie
-
Nouveau Premier ministre, retraites : les temps forts de l'interview de Sébastien Lecornu
-
Lennart Monterlos, détenu en Iran depuis juin, a été libéré
-
Charlie Dalin : sa course pour la vie
-
La mère de Cédric Jubillar se dit rongée par la culpabilité
-
Le convoi du président de l'Équateur attaqué par des manifestants
-
Le discours de Robert Badinter pour l’abolition de la peine de mort en 1981
-
Pourquoi les frais bancaires sont de plus en plus chers ?
-
Oui, en trois ans, le coût de la vie a bien augmenté !
-
Pas de Pronote dans ce collège
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
Disparition dans l'Orne : la petite fille retrouvée saine et sauve
-
"L’antisémitisme est devenu une mode", déplore Delphine Horvilleur
-
"Une pensée de l'espoir" nécessaire pour Delphine Horvilleur
-
Ils ont le droit à l’IA en classe
-
"Il y a un monde politique qui est devenu dingue. Il est temps que ça s’arrête. Ça va rendre fou tout le monde"
-
Pouvoir d'achat : les conséquences d'une France sans budget
-
Emmanuel Macron : le président lâché par les siens
-
Sébastien Lecornu : "Les ministres (...) n'auront pas le droit à des indemnités"
-
7-octobre : la douleur des Israéliens
-
Élection presidentielle anticipée ? La réponse de B. Retailleau
-
Tirs de kalachnikov : la balle frôle la tête d'une fillette
-
La dépénalisation de l'homosexualité, l'autre combat de Robert Badinter
-
Des mineures pr*stituées issues de l’ASE
-
Mistral AI : la pépite française qui défie les géants de l'IA
-
Il part à la chasse aux polluants
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter